La Presse Pontissalienne 262 - Novembre 2021
22 Le dossier
La Presse Pontissalienne n°262 - Novembre 2021
l Agriculture Découpée en 16 cantons L’emploi agricole lui aussi en tension Le mode de vie des agriculteurs est toujours en pleine évolution, ce qui génère des besoins croissants en termes d’emploi que ce soit au service de remplacement ou au groupement d’employeurs, les deux n’étant pas toujours en capacité de répondre à la demande.
L’ L’année agricole dans le Haut-Doubs a été mar- quée par la durée inha- bituelle des foins au cours d’un été perturbé par une L’emploi agricole sur le bassin pontissalien en 2019-2020 l 216 contrats actifs au 31 décembre 2019 en production agricole, soit 175 E.T.P. l Sur l’ensemble de l’année 2019, c’est 461 234 heures de travail rémunérées en C.D.D. et 800 089 heures de travail rémunéré en C.D.I. l 19 offres d’emploi en 2019 sur ce même secteur - parution en moyenne 3 mois - 4 offres non pourvues sur les 19 l 16 offres en 2020 sur ce secteur pontissalien - 7 offres non pourvues sur les 16 (source GéoM.S.A. et Anefa 25)
météo assez pluvieuse. Cela a eu pour effet de raccourcir la période de vacances avec une demande de rem- placements concentrée sur quelques semaines. “Certaines familles d’agri- culteurs n’ont pas pu partir cet été faute d’avoir pu trouver des agents pour les remplacer” , explique Mickaël Paris, le président du Service de Remplacement dans le Doubs. Ce dispositif est découpé en 16 cantons plus un service de diversification. La force du service de remplacement réside dans sa proximité et la maîtrise col- lective et bénévole de l’outil. “On se déplace généralement en fin d’année scolaire dans les établissements d’en- seignement agricole pour faire la pro- motion de nos métiers. C’est souvent là qu’on arrive à recruter des jeunes encore disponibles quelques années avant de se lancer dans le parcours à l’instal- lation. On sent que la situation se tend depuis deux ou trois ans.” Le service de remplacement du Doubs emploie entre 43 et 46 agents en C.D.I. auxquels s’ajoutent 400 C.D.D. ponc- tuels, le tout pour un peu plus de 20 000 journées de travail réalisées. “Les agents en C.D.D. interviennent davantage le week-end, pendant les vacances ou sur
Mickaël Paris est à la tête du service de remplacement du Doubs et Catherine Faivre-Pierret préside le groupement d’employeurs.
d’employeurs qui rassemble 47 salariés dont 14 en C.D.I. “On travaille soit en emploi direct, soit en emploi partagé sur plusieurs exploitations. On a connu sensiblement la même croissance que le service de remplacement. Les aides familiaux sur les fermes ont peu à peu été remplacés par les salariés du G.E.” , observe Catherine Faivre-Pierret, agri- cultrice dans le Haut-Doubs qui préside le groupement d’employeurs. Chacun s’y retrouve. L’agriculteur qui se voit libéré de toutes les formalités admi- nistratives et le salarié qui bénéficie d’un vrai statut, d’une tenue de travail, de primes, d’une couverture maladie…
des congés parentaux.” Le Service de remplacement agricole exploite aujourd’hui tous les canaux de recru- tement possibles. “En été, on embauche régulièrement des étudiants qui n’ont pas d’expérience dans l’agriculture. Ils
“On intervient aussi dans les C.U.M.A., les communes pour le service déneige- ment par exemple, les ateliers à mont d’or, les pépinières. Il s’agit parfois de cumuler plusieurs emplois saisonniers.” Le parallèle avec le service de rempla- cement s’applique aussi dans les dif- ficultés de recrutement. “C’est plus compliqué qu’avant mais on y arrive” , constate Catherine Faivre-Pierret en rappelant que le groupement d’em- ployeur intervient aussi dans le pla- cement d’apprentis ou pour répondre à la demande d’agriculteurs à la recherche d’apprentis. n F.C.
sont souvent placés dans des grosses exploitations où ils peuvent être accom- pagnés. Dans notre métier, on peut prendre le temps de former les gens.” Les agriculteurs du Doubs peuvent aussi sol- liciter le Groupement
“C’est plus compliqué qu’avant.”
l Formation professionnelle Formapi Une vingtaine de postes non pourvus
Formapi Haut-Doubs Formation
dans les clubs et associations
Opérationnel depuis 2017, Formapi (l’ex-C.F.A. du sport) a vite trouvé sa place dans le paysage sportif et social du Haut-Doubs qui peine aujourd’hui à trouver des professionnels enca- drants. Sans doute une question d’attractivité.
l 38 formateurs l 50 apprenants l 8 diplômes l 90 % d’employabilité l 92 % de réussite
évolutive dans les métiers du sport, de l’animation sociale et du marketing sportif. La pra- tique avant tout. “On travaille de plus en plus autour des com- pétences professionnelles.Au lieu d’enseigner classiquement le fran- çais, on va apprendre à rédiger un mail, un programme d’en- traînement, une convocation. On privilégie une approche très
appliquée des savoirs. Sans être en échec scolaire, beaucoup de nos apprenants n’étaient pas en phase avec le système proposé. Autre spécificité de Formapi, ici on a le temps” , explique Audrey Forestier, directrice du centre de formation. Installé dans les bureaux de La BelleVie à Houtaud depuis sep- tembre 2019, le centre de for- mation a étoffé son offre de diplômes en diversifiant aussi sur champ d’action. “On forme du niveau 3 au niveau 5 qui cor- respond au Bac + 2. On propose par exemple un C.P.J.E.P.S.men- tion animateur d’activités et de vie quotidienne. Cela permet d’in- tervenir en périscolaire. On a toute une série de B.P.J.E.P.S. en sports collectifs, activités phy- siques pour tous, métiers de la forme ou encore animation sociale pour ceux ou celles qui souhaitent travailler dans les E.H.P.A.D. Au niveau Bac + 2, on propose une formation de Chargé de promotion et de mar- keting sportif. Ces spécialistes
sont là pour développer des solu- tions au bon fonctionnement des clubs. Après la crise sanitaire, beaucoup doivent se réinventer, s’ouvrir sur des pratiques plus ludiques,mettre en place de nou- veaux partenariats…” Toutes les passerelles sont pos- sibles à Formapi où un appre- nant peut tout à fait compléter son bagage avec plusieurs diplômes et développer une forme de polyvalence toujours très appréciée des dirigeants. Pour autant, Formapi est loin d’avoir fait le plein pour cette rentrée 2021. “On a 42 appre-
E ssoufflement du bénévolat, niveau de qualification des for- mateurs, des anima- teurs : tout concourt aujourd’hui à recruter des enca-
drants diplômés. Le Haut-Doubs n’échappe pas à cette tendance. Face à ses besoins, Formapi s’est vite imposé comme l’un des inter- locuteurs les plus efficaces en proposant une offre de formation
les besoins n’ont sans doute jamais été aussi importants. À l’échelle du Haut-Doubs, cela représente entre 15 et 20 postes non pourvus dans une quinzaine de structures. Cette demande est aussi la preuve d’une reprise d’activité sportive et sociale. Audrey Forestier s’interroge sur cemanque de candidats.Manque de communication, période de plein-emploi sur la bande fron- talière, concurrence de la Suisse, les causes sont sans doute mul- tiples. “Notre objectif est de tou- jours répondre aux besoins du territoire. Aujourd’hui, on n’a pas les jeunes en face. La pro- blématique se pose sur l’ensemble de l’Arc jurassien frontalier. On réfléchit à de nouvelles forma- tions avec le souci de rester en adéquation avec les attentes.” n F.C.
nants contre 50 en 2020. Hormis le premier confi- nement en mars 2020 où l’on a beaucoup travaillé en visio, on a ensuite pu reprendre un fonctionnement normal.” Moins d’appre- nants alors que
David Devillers le responsable pédagogique et Audrey Forestier la directrice de Haut-Doubs Formation.
Répondre aux besoins du territoire.
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