La Presse Pontissalienne 262 - Novembre 2021

Le dossier 23

La Presse Pontissalienne n°262 - Novembre 2021

l Station de Métabief Diffusion d’un flyer recrutement Saisonniers : les anciens répondent toujours présents !

La campagne de recrutement a commencé sur la station qui emploie une centaine de saisonniers dont 66 % de locaux qui reviennent chaque année. C’est beaucoup plus compliqué de trouver le tiers restant.

L a neige n’est pas encore là sur le front de piste où les engins de chantier ont pris possession des lieux pour la construction du bâtiment qui servira de gare d’arrivée à la nouvelle luge quatre saisons. Mais l’hiver est déjà d’actualité au service ressources humaines. “On a lancé la campagne de recrutement début octobre. Comme il y a toujours des désis- tements, elle se poursuivra jusqu’à l’ouverture de la station programmée comme d’habitude le premier week-end de décem- bre” , témoigne Delphine Gré- sard, la responsable R.H. Méta- bief qui s’affirme comme une station de proximité peut comp- ter sur des saisonniers de proxi- mité. Les “anciens” représentent les deux tiers de l’effectif. “On constate qu’ils reviennent dans les mêmes proportions que les saisons précédentes malgré la fermeture imposée l’hiver dernier. Le fait qu’ils aient été indemnisés comme s’il n’y avait pas eu assez de neige contribue bien sûr à

d’avoir des saisonniers en nom- bre suffisant.” La station a choisi de diffuser un flyer de recrutement vantant les charmes d’un espace de tra- vail grandeur nature où l’on voit des pistes enneigées sur fond de ciel bleu avec comme slogan aguicheur “Et si c’était votre prochain bureau ?” C’est le recrutement carte postale. “On cherche des solutions. On joue la carte de la cooptation avec les anciens en sollicitant juste leur bonne volonté. On va aussi affi- cher nos besoins sur d’autres canaux de communication comme Indeed ou Linkedln. On sait qu’on va y arriver.” Depuis la reprise en main par le Département, la station a gagné en stabilité et s’appuie aujourd’hui sur un staff plutôt stable même si la responsable des ressources humaines admet avoir bien galéré pour retrouver une assistante-comptable. Le recrutement des saisonniers extérieurs suppose de régler au préalable la question de l’hé- bergement. Autant dire qu’ils

fidéliser ce socle.” Le souci concerne davantage le tiers restant. La station reçoit habituellement un nombre suf- fisant de C.V. dans lequel il suffit de piocher pour compléter l’ef- fectif. Le scénario n’est pas le même cette année où les C.V. arrivent au compte-gouttes. “On fonctionne avec l’agence Pôle Emploi de Pontarlier qui orga- nise des sessions d’information auprès des demandeurs d’em- ploi. Habituellement, j’en reviens toujours avec une vingtaine de C.V. contre seulement cinq cette année. On reste néanmoins serein. Ces difficultés de recru-

Delphine Grésard, la responsable R.H. de la station, tenant en main le flyer réalisé pour optimiser le recrutement des saisonniers.

tement ne per- turberont pas le début de saison. On sait que la problématique est toute autre pour d’autres stations qui se demandent même s’il ne fau- dra pas réduire le nombre de remontées faute

C’est le recrutement carte postale.

ne sont pas légion à se présenter. Métabief n’est pas une exception. Delphine Grésard distingue trois catégories de saisonniers. Le double actif qui à un autre tra- vail l’été : berger, paysagiste, bûcheron, maçon.Vient ensuite le saisonnier qui travaille aussi l’été sur la station. “On en prend environ 25 pour la saison esti- vale, en leur faisant deux C.D.D.

sur l’année.” La troisième caté- gorie rassemble les plus volatiles qui font le job en attendant de… Les saisonniers se répartissent de façon égale dans chaque groupe. “Nos saisonniers béné- ficient d’un cadre juridique plu- tôt attrayant avec, par exemple, la reconduction automatique du contrat de travail sur la saison suivante. Si on ne veut pas le

reconduire, c’est à nous d’engager une procédure de licenciement. Il y a aussi la mesure du report d’embauche avec obligation d’en- gager le contrat de travail au plus tard le 7 janvier dans des conditions plus avantageuses que le chômage. À ce niveau-là, on peut parler d’une vraie sécu- risation de l’emploi.” n F.C.