La Presse Pontissalienne 262 - Novembre 2021
le dossier 19
La Presse Pontissalienne n°262 - Novembre 2021
l Les Francas Des besoins croissants Le casse-tête des animateurs périscolaires Une quarantaine
l Hôpital 12 postes vacants Recherche infirmières désespérément
n’est pas seulement conjonctu- rel. On prenait un peu n’importe qui alors que c’est une vraie profession. Ce n’est pas donné à tout le monde d’avoir la fibre avec les enfants et d’en assumer la responsabilité. La pause méridienne est plus axée sur la récréation avec des enfants qui ont besoin de souffler. On propose plus d’activités sur le temps du soir. Rien n’est imposé.” La directrice des Francas à Pontarlier peine donc à trouver de vrais animateurs diplômés. “C’est un travail permanent avec la Mission locale, Pôle Emploi. Ceux qui restent ont souvent d’autres activités. De temps en temps, on embauche des conjointes de travailleurs frontaliers qui cherchent à s’oc- cuper. C’est difficile de garder des bons animateurs. Dès qu’ils trouvent des postes plus com- plets, ils partent. Les deux tiers des personnes qui travaillent au périscolaire nous sont fidèles d’une année sur l’autre” , ras- sure Mélanie Chevassus avant de vanter les bons côtés de la profession. Pas de monotonie dans les activités, le plaisir de travailler avec un public d’en- fants, du temps libre qui per- met de poursuivre des études, une formation. Beaucoup d’ani- mateurs périscolaires ont plu- sieurs employeurs. n
enfants. Cette année, il y a 600 enfants inscrits, soit 400 à par- ticiper chaque jour aux activités périscolaires” , témoigne Méla- nie Chevassus, la directrice des Francas. L’animateur périscolaire devient une denrée rare.Métier à horaires découpés sur des contrats en C.D.D. ou C.D.I. de 9 heures à 16 heures par semaine. On entre là dans le registre de l’activité complé- mentaire par excellence. “Une quarantaine de personnes assure le service à Pontarlier. On embauche des retraités mais il faut aussi des animateurs. Le problème du recrutement
“A ctuellement, il nous manque 12 postes d’infirmières et tout particulièrement à l’hôpital local de Mouthe, l’établis- sement du C.H.I.H.C. le plus proche de la fron- tière. On a aussi des difficultés à trouver des aides-soignantes. C’est un point moins problé- matique car on peut faire appel à des Bacs pros axés sur des métiers de service à la personne ou des personnes expérimentées “faisant fonction d’aide soignant” à qui l’on peut éventuellement proposer des parcours de formation pour obtenir ce diplôme. Cette alternative pour les aides-soi- gnantes ne nous satisfait pas bien entendu mais elle permet de pallier les besoins” , explique Françoise Bouday, responsable des ressources humaines au C.H.I.H.C. Jusqu’à présent à l’hôpital de Mouthe, il n’y a pas de blocage d’activité lié au manque de per- sonnel paramédical. Les soucis de main-d’œuvre dans les métiers de la santé sont récurrents. Le gouvernement a d’ailleurs prévu d’augmenter les quotas dans les Instituts de Formation en soins infirmiers. À Pontarlier, cela se traduit par la mise en place de sessions de formation supplémentaires au métier d’aides-soignantes. “Après la rentrée de 2020, on avait organisé une seconde session en février. On fera la même chose cette année. C’est bien de former davantage aussi tendue notamment sur les postes d’infirmières et d’aides-soi- gnantes. Un problème national exa- cerbé par la proximité de la Suisse. La problématique du recrutement au Centre Hospitalier Intercommunal de Haute Comté (C.H.I.H.C. ) est toujours
“J e suis venue à Pontar- lier en 2002 pour ouvrir le périscolaire. À l’époque, on était cinq ani- mateurs pour s’occuper de 80 d’animateurs s’occupe des 400 enfants pris en charge chaque jour par les Francas dans le cadre des activités périscolaires à Pontarlier. Un vrai métier injustement dévalorisé.
de soignants mais cela induit aussi des capacités d’encadrement adaptées” , souligne Françoise Bouday. Sur le plan des médecins et spécialistes, l’hôpital manque cruellement de gynécologues et de médecins. Le C.H.I.H.C. n’a guère d’autre choix que de recourir à l’intérimmédical. “On le fait régulièrement pour les infirmières travaillant en bloc opératoire et en E.H.P.A.D.” Comme la plupart des employeurs locaux, Françoise Bou- day reconnaît elle aussi que cette rentrée s’avère plus compliquée que les autres. “En général, on arrive toujours à pouvoir nos postes fin juillet après les concours. Ce n’est pas encore le cas cette année.” Quid des démissions liées aux antivax ? À ce jour, cela représente une dizaine de personnes tous corps de métiers confondus dans un éta- blissement qui emploie entre 1 400 et 1 500 personnes. n L’hôpital de Mouthe souffre tout particulièrement de la proximité avec la Suisse.
L’animateur périscolaire est un métier à part entière que ne manque pas de charme. Sandrine Bailly l’ancienne championne de ski est aujourd’hui directrice du périscolaire de Cyril Clerc. Elle travaille avec deux autres animatrices : Cristina et Jocelyne.
l Politique Mobilisation Le salon de l’emploi à l’Espace Pourny au printemps 2022 Plus aucun secteur d’activité n’est épargné par les difficultés de recrutement. Élus, employeurs et professionnels de l’emploi s’engagent dans l’organisation d’un événement d’information et de mise en relation. Explications avec Bertrand Guinchard, vice-président du Grand Pontarlier, en charge de l’économie.
“Les carnets de commandes sont pleins et les emplois ne sont pas pourvus”, Guinchard, le vice-président de la C.C.G.P. en charge du développement économique. explique Bertrand
nets de commandes sont pleins et les emplois ne sont pas pourvus. On peut même craindre que cela impacte le niveau d’activité. En mai dernier, on a aussi rencontré tous les acteurs de l’em- ploi pour échanger sur ces thématiques. Le taux de chômage était à 5,8 % au 31 décembre dernier sur le bassin d’em- ploi de Pontarlier. On est quasiment dans une situation de plein-emploi. L.P.P. : Qui pilote l’organisation de ce projet ? Et quand aura-t-il lieu ? B.G. : Une commission spécifique a été mise en place au sein de la C.C.G.P. Elle est placée sous la responsabilité deMarielleVieille. Cet événement sera peut-être organisé en deux temps avec le salon de l’emploi proprement dit et un colloque destiné uniquement aux chefs d’entreprise qui seront sensibilisés sur différents sujets comme l’emploi de personnes handicapées, l’alternance, les nouveaux modes de recrutement numériques…La date de ce salon n’est pas encore finalisée mais cela se fera sans doute au printemps avant les vacances de Pâques. Pour le lieu, on viserait sans doute l’Espace Pourny, plus grand et surtout plus accessible que la salle des Capucins. L.P.P. : L’exercice se suffira à lui-même ? B.G. : Cela ne résoudra pas tout. On en est bien conscient. Il serait peut-être pertinent de travailler ultérieurement
sur la valorisation de nos savoir-faire, de la qualité de vie dans le Haut-Doubs, les notions de bien-être.Ce travail devra être mené avec les professionnels de l’emploi. Il ne s’agit pas de présenter la région comme un tremplin, un pied à terre pour aller travailler en Suisse. L.P.P. : Est-ce encore possible d’attirer de nouvelles entreprises ? B.G. : On agit dans la mesure de nos compétences. Cela va se traduire par la rénovation du site de la Belle Vie pour en faire un vrai hôtel d’entreprise sur l’ensemble de sa surface.Le bâtiment sera aussi une vitrine des matériaux et des technologies qui contribuent à réduire la facture énergétique.
B.G. : On se félicite toujours de l’instal- lation d’un nouvel acteur économique. K.F.C. arrive néanmoins sur un secteur en tension au niveau de l’emploi avec un risque de concurrence sur la main- d’œuvre entre les chaînes de restaura- tion. L.P.P. : Tout va bien sur la zone d’activité des Gravilliers ? B.G. : Le programme suit son cours. Le Crêt de Dasle est complet avec 15 par- celles. C’est pareil pour la tranche 2 qui comprend 25 lots. On va démarrer la troisième tranche qui englobe 35 par- celles. On a déjà de la demande mais la commercialisation débutera enmême temps que le chantier de viabilisation qui sera engagé d’ici un an. n Propos recueillis par F.C.
L a Presse Pontissalienne :Comment s’était mis en place le forum de l’emploi en 2019 ? Bertrand Guinchard : Cet événement répon- dait déjà à une situation compliquée, moins tendue qu’aujourd’hui néanmoins. Ce forum s’était tenu aux Capucins avec unematinée en direction des chefs d’entreprise qui avaient pu faire part de leurs expériences et assister à des conférences thématiques sur le mana- gement, le recrutement…Une soixan- taine d’entreprises avaient participé l’après-midi au forummettant en rela- tion employeurs et candidats.
L.P.P. : Pour quel bilan ? B.G. : D’abord un sentiment de satisfac- tion globale et, a priori , des contacts ont été pris même s’ils n’ont pas fait l’objet d’un suivi. L.P.P. : D’où l’idée de renouveler l’expérience ? B.G. : Oui, d’autant plus que le contexte le justifie pleinement. On rencontre régulièrement les vingt plus gros employeurs du secteur sur le territoire de la C.C.G.P. Tous dressent le même constat. C’est compliqué de recruter à tous les postes, dumanœuvre auD.R.H. en passant par les techniciens. Les car-
L.P.P. :Votre point de vue sur l’arrivée de K.F.C. ?
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