La Presse Pontissalienne 261 - Octobre 2021
Politique 5
La Presse Pontissalienne n°261 - Octobre 2021
LES RÉPUBLICAINS La députée Annie Genevard “Je crois à l’unité de notre famille et à une victoire finale”
En tant que vice-présidente déléguée des Républicains, la députée Annie Genevard participe activement au processus enclenché par son parti pour choisir un candidat unique à la présidentielle.
nuel Macron incarne cette France héritière des valeurs du gaullisme et de la démocratie chrétienne avec un parti, L.A.R.E.M., qui est complète- ment hors sol et sans attaches sur les territoires. Certes, il reste populaire car il est seul pilote dans l’avion. Bien sûr il va conti- nuer à essayer de coloniser la droite. Mais je rappelle que sa politique, avant même le Covid, a fait plus d’impôts, plus de dépenses publiques, plus d’im- migration. Et il rend la France dans une situation financière catastrophique. L.P.P. : La survenue d’Éric Zemmour dans le paysage politique ne consti- tue-t-elle pas un risque supplémentaire pour la droite ? A.G. : Éric Zemmour, même si je reconnais son talent de pamph- létaire et d’écrivain, n’a aucune expérience en politique. Je consi- dère que la politique est juste- ment une affaire d’expérience. Le manque d’expérience est d’ailleurs la marque d’une grande partie du gouvernement d’Emmanuel Macron et je remarque que les ministres les plus expérimentés sont issus de nos rangs. La candidature d’Éric
Annie Genevard participe au processus qui doit
L a Presse Pontissalienne : Quel rôle jouez-vous en tant que cadre du parti dans ce proces- sus de “départage” des pré- tendants à l’investiture ? Annie Genevard : Mon rôle est d’être en contact régulier avec tous les protagonistes auprès desquels je porte la voix du rassemble- ment. J’accompagne Christian Jacob dans cette mission com- pliquée et nécessaire de rassem- blement de la famille de droite et du centre. On a déjà com- mencé par les fondations, c’est- à-dire un travail de fond sur le projet que nous présenterons aux Français. Il faut maintenant réussir le rassemblement autour d’un seul candidat ou d’une seule candidate. L.P.P. : Ce n’est pas gagné… Quelle est la méthode ? A.G. : On a commencé par lancer une grande enquête auprès de 15 000 personnes, militants ou sympathisants de façon à nous renseigner et à renseigner les candidats sur la perception que
qui jouerait à faire perdre notre famille politique. L.P.P. : Le candidat sera connu le 4 décembre seulement. La droite aura un train de retard avec ce calendrier ! A.G. : Nos précédents candidats n’avaient pas été choisis avant novembre, que ce soit Jacques Chirac,Nicolas Sarkozy ou Fran- çois Fillon. Nous sommes dans le bon timing. L.P.P. : Reste-t-il une place pour la droite et le centre dans un paysage politique bouleversé par lemacronisme et tiraillé à droite par Marine Le Pen ? A.G. : Si on est en capacité de présenter un candidat unique, je suis persuadée que la droite et le centre héritiers du gaul- lisme ont toute leur place dans le paysage politique. Les extrêmes, que ce soit Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen ont vampirisé leurs mouvements respectifs et les Français savent maintenant qu’ils ne sont pas en capacité de gagner. Par ail- leurs, je ne crois pas qu’Emma-
ces Français ont d’eux. Ensuite, le conseil stratégique des L.R. avait préparé des questions pré- cises pour notre congrès qui s’est tenu le 25 septembre au cours duquel tous nos candidats se sont prononcés sur un parcours de rassemblement, afin de savoir si on a besoin d’organiser une primaire ou si on pouvait s’en passer. Les militants ont donc choisi de passer par un congrès où ne voteraient que nos adhé- rents. L.P.P. : Un pas de plus vers l’unité vous pensez ?… A.G. : Il y a une chose sur laquelle tous les candidats sans exception sont d’accord, c’est le fait qu’il ne devra y avoir qu’un candidat à la fin du processus. Jusqu’à maintenant et c’est logique, tout le monde a montré ses muscles mais chacun sait que si on y va à deux candidats, c’est mort pour nous. Le premier candidat qui voudra nuire à cette recherche d’unité sortira de facto du jeu. Personne ne pardonnera à celui
conduire d’ici le 4 décembre au choix d’un seul candidat officiel
soutenu par L.R.
Zemmour serait avant tout une épine dans le pied du R.N. L.P.P. : Dans la complexité de ce contexte aux L.R., vous croyez encore à une possibilité de victoire ? A.G. : Si je devais être fébrile à chaque épisode, j’aurais déjà renoncé à la politique depuis longtemps ! J’ai franchement espoir d’une unité et d’une vic- toire finale. J’y crois fortement. L.P.P. : Et enfin d’un ministère pour vous ? A.G. (rires) : Je n’insulte pas l’ave-
nir et si une opportunité se pré- sentait là, ou à l’Assemblée, je la saisirais. L.P.P. : Et si Emmanuel Macron repasse, vous pourriez devenir macro-compa- tible ? A.G. : Je n’ai toujours eu qu’un mot d’ordre en politique : la loyauté vis-à-vis de ma famille politique, avec ses valeurs de travail, d’autorité, du souci de l’avenir de la France, d’attention aux autres. Je n’ai pas de raison de changer. n Propos recueillis par J.-F.H.
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