La Presse Pontissalienne 261 - Octobre 2021

34 Montbenoît et le Saugeais

La Presse Pontissalienne n°261 - Octobre 2021

ARÇON

Rétrécir la largeur de la rivière Les pertes du Doubs à l’épreuve du comblement

Le comblement de l’une des nombreuses failles identifiées entre Arçon et Ville-du-Pont préfigure les contours du projet de restauration globale de la rivière. Avant-goût.

L’ apport de matériaux effectué à l’aide d’un engin de chantier concerne une faille importante récemment détectée par un technicien de l’E.P.A.G.E. Haut-Doubs-Haute-Loue. La perte se situe à quelques mètres seulement d’une margelle ins- tallée en 1994 pour limiter déjà les fuites. L’opération vise d’une

rivière. Pourquoi et comment ? Le diagnostic établi dans le cadre de l’étude réalisée par l’E.P.A.G.E. en 2017 met en évi- dence un enfoncement de la rivière jusqu’à la dalle calcaire qui comporte de nombreuses failles. “Comme il y a très peu d’apports de matériaux sur ce tronçon, ces failles ne sont pas comblées et l’eau s’y engouffre” , explique Cyril Thévenet, le direc- teur de l’E.P.A.G.E.Haut-Doubs- Haute-Loue. Les fortes crues de janvier 2018 ont fortement lessivé le lit du Doubs alors que les sécheresses consécutives limitaient le débit de la rivière. La mise à nu de la dalle est aussi liée aux acti- vités humaines. La rivière est facilement accessible entre Arçon et Ville-du-Pont. “On sait qu’il y a eu autrefois beaucoup d’extractions de matériaux. On pratiquait aussi le flottage des bois qui a eu pour conséquence d’évacuer des gros blocs. Aujourd’hui, le Doubs n’a plus la capacité de charrier suffisam- ment de sédiments pour combler les failles” , complète Philippe Alpy, le président de l’E.P.A.G.E. Plus d’une centaine de pertes ont été recensées uniquement dans le lit de la rivière, sans compter celles qui sont situées aux abords et s’activent à chaque inondation. L’objectif de l’étude qui vient d’être finalisée consiste à pro- poser des solutions pour réduire

part à sécuriser le site pour évi- ter tout risque de chute malen- contreuse d’un pêcheur ou d’un promeneur. D’autre part, il s’agit de réduire la perte de débit en limitant ainsi le linéaire à sec du Doubs. Le phénomène est connu depuis fort longtemps. Avec le dérèglement climatique, il tend à se reproduire à chaque phase d’assèchement de la

Philippe Alpy le président de l’E.P.A.G.E. et le directeur Cyril Thévenet devant la faille en partie comblée par des apports de matériaux.

l’ampleur des pertes sans remet- tre en cause l’alimentation de la Loue. Le programme de res- tauration globale repose sur l’apport de

plan pluriannuel d'investisse- ment de l’E.P.A.G.E. 2021-2025. L’engagement des travaux sup- pose au préalable d’obtenir l’ac- cord de chaque riverain sachant qu’ils sont propriétaires du lit jusqu’à sonmilieu ou en totalité, s’ils possèdent les deux rives. De longues négociations fon- cières en perspective. “L’enjeu sera aussi de trouver des maté- riaux sans créer une nouvelle carrière. En travaillant sur la morphologie de la rivière, on améliore aussi la qualité de l’eau” , souligne Cyril Thévenet. n F.C.

Doubs et Arçon. Les apports vont servir à recréer un tracé plus sinueux en rétrécissant la largeur du lit d’étiage. Il est possible qu’on refasse ici ou là un méan- dre. On procédera dans la même logique jusqu’à Ville-du-Pont. On prolongera ainsi le linéaire en eau en sachant qu’il est impos- sible d’endiguer l’effet pertes. Ce n’est d’ailleurs pas la finalité du programme. On sait très bien qu’à l’échelle géologique, le Doubs sera une rivière souterraine entre Arçon et Ville-du-Pont.” Le programme récemment pré- senté aux élus s’inscrit dans le

Une pelleteuse est intervenue début septembre au droit d’une faille importante située à l’aval d’Arçon.

80 000 m 3 de maté- riaux, soit un inves- tissement de 6 mil- lions d’euros. “ Le principe d’interven- tion se déroule de l’amont vers l’aval en commençant au niveau de l’ancien pont ferroviaire situé sur le chemin du train entre

Un apport de 80 000 m 3 de matériaux.

LA LONGEVILLE Une centaine d’inscrits Carton plein au périscolaire Équipement très attendu par les parents, ce service d’accueil

Adrien Pellegrini, le président du syndicat du pays de Montbenoît et Aurore Voituret, la directrice du périscolaire rattaché à l’école inter- communale de La Longeville.

férentes salles. Le maire est monté s’installer à l’étage, son bureau est devenu la salle d’activité, une salle de réunion s’est mutée en cantine. “On aura bientôt une salle dédiée aux siestes” , annonce Aurore Voituret, la directrice de la structure où intervien- nent aussi trois animatrices. Le personnel est salarié à Familles Rurales, association mandatée par le syndicat pour gérer cet outil. La com- mune de La Longeville loue les locaux à Familles Rurales. “On était sous la menace d’une fermeture de classe. Le périscolaire a permis de conforter l’ef- fectif et de maintenir le nombre de classes. On a une centaine d’enfants inscrits dont une cinquantaine qui mangent à la cantine” , souligne l’élu. La création d’un périscolaire met géné- ralement fin au financement par la Région des transports méridiens. “On bénéficie d’une année de transition pour éviter de mettre les parents devant le fait accompli et de laisser le temps aux assistantes maternelles de s’organiser” ,

et de restauration scolaire est installé dans les locaux de la mairie. Il est opérationnel depuis la rentrée.

L’ économie frontalière dynamise la croissance démographique du Haut-Doubs et génère aussi de nouveaux besoins dans la prise en charge des enfants avant ou après l’école sans compter lors de la pause méridienne. “On avait une très forte demande des parents pour la créa- tion d’un périscolaire. Un tel outil per- met aussi de compenser la pénurie de nounous sur ce territoire” , indique Adrien Pellegrini, le maire de La Lon- geville qui préside également le Syn- dicat du Pays de Montbenoît. Lequel syndicat comprend cinq communes : La Longeville, Montbenoît, Hauterive- la Fresse, Ville-du-Pont, Montflovin. Avec pour mission la gestion de l’école intercommunale de La Longeville et du gymnase attenant, l’abbaye et le monument aux morts de Montbenoît.

Projet en réflexion depuis plusieurs mandats, ce périscolaire finit par se concrétiser sous ce mandat. Le choix de la commune de La Longeville où se trouve déjà l’école s’impose assez logi- quement. “On ne voulait pas s’engager dans des investissements sans savoir si l’équipement trouverait son public. D’où l’idée d’une solution d’accueil pro-

visoire, en l’occurrence dans les locaux de la mairie qui est située à 5 minutes à pied de l’école” , argumente Adrien Pellegrini. Construite au milieu des champs, la nouvelle mairie offre un cadre idéal pour la prise en charge des enfants. La mise en place du périscolaire induit d’agencer autrement dif-

À partir de 6 heures et jusqu’à 18 h 30.

6 heures et jusqu’à 18 h 30 après l’école. “On fonctionnera aussi pendant les vacances scolaires. On prendra le temps de tester l’efficience de ce périscolaire avant d’envisager la construction d’un bâtiment dédié. En prenant en compte le phasage administratif d’un tel projet, rien ne sortira de terre avant deux ou trois ans.” n F.C.

poursuit Adrien Pellegrini, conscient que ce nouveau service ne conviendra pas à tous en expliquant que la décision s’inscrit dans le sens de l’intérêt géné- ral. L’adaptation aux contraintes de l’éco- nomie frontalière avec des parents qui partent très tôt au travail signifie d’adopter une large plage horaire. Ici, les enfants sont accueillis à partir de

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