La Presse Pontissalienne 261 - Octobre 2021
Le dossier 21
La Presse Pontissalienne n°260 - Septembre 2021
Habitat : une pause s’impose l Doubs Un potentiel de 3 800 habitants De par sa proximité avec Pontarlier et sa fiscalité
avantageuse, la commune de Doubs bénéficie d’une très forte attractivité comme l’ont bien compris les promoteurs, au grand dam des élus inquiets de cette croissance accélérée.
E n prenant l’initiative d’antici- per le lancement du quartier Charles avec ses six résidences de 24 logements, Pierre Gelin le patron d’Intoo Habitat a pris tout le monde de vitesse à Doubs comme à Pontarlier. Sur ce coup, la nouvelle municipalité qui prônait une urbani- sation maîtrisée et non subie est rat- trapée par le dynamisme immobilier particulièrement actif sur Pontarlier
et Doubs. L’offre du quartier Charles s’ajoute à d’autres programmes en cours ou récemment finalisés : les trois col- lectifs Néolia, soit 50 logements, sur l’ancienne propriété Perrenet, 22 loge- ments rue des Artisans répartis entre maisons jumelées et petits collectifs, 10 logements Goursoll’Immo près de la zone Hyper U. Sans oublier le lotis- sement du Champ du Clos avec ses quarante parcelles. De quoi doper la
croissance démographique. “La com- mune compte aujourd’hui près de 3 200 habitants. Quand tout sera rempli, je pense qu’on ne sera pas loin de 3 800 habitants” , estime le maire Georges Cote-Colisson. Le potentiel constructible est loin d’être atteint. Les grosses maisons sont en cours de réhabilitation. “Il y a aussi des divisions parcellaires susceptibles de générer de l’habitat supplémentaire” , complète Laurent Petit, premier adjoint en charge de l’urbanisme. La commune de Doubs est-elle en capacité d’absorber une telle croissance ? “Oui, rassure le maire. Une réflexion est en cours sur l’agrandissement de l’école en intégrant la problématique de la restauration scolaire.” À l’échelle du Haut-Doubs, il est plus circonspect sur l’adéquation entre la ressource en eau et la population. “Avec ces sécheresses récurrentes, on doit se poser la question.” Il s’interroge sur le Les travaux de terrassement ont commencé au quartier Charles.
traitement des eaux usées avec une station d’épuration de Doubs calibrée pour une population de 35 000 habi- tants, et sur les risques d’inondation. Ces multiples opérations immobilières vont forcément générer plus de circu- lation et les nuisances qui vont avec. Aujourd’hui, la municipalité affiche clairement sa volonté de mettre un coup de frein à l’habitat. “Rappelons que le Projet d’Aménagement et de Déve- loppement Durable prévoyait que Doubs arrive à 3 800 habitants dans les vingt ans à venir. Aujourd’hui, on est très en
avance sur ces perspectives. On n’aug- mentera plus la surface constructible, je pense notamment à tout l’espace agri- cole situé sous la route de Morteau en sortant de Pontarlier.” Les deux élus déplorent aussi des prix aussi élevés qu’à Pontarlier qui dissuadent les primo- accédants et les jeunes familles au profit de couples plus âgés avec des enfants sortis du giron familial. “La stratégie de faire des lotissements pour maintenir l’effectif scolaire n’est d’ac- tualité” , observe Laurent Petit. n F.C.
Le premier adjoint Laurent Petit et le maire Georges Cote-Colisson savent que les leviers d’action sont limités pour contenir l’urbanisation de Doubs.
munale et l’O.P.A.H. concerne donc les 10 communes de la C.C.G.P. “Ce dispositif financé par l’État et le Département aidera les propriétaires à rénover des logements anciens pour eux- mêmes ou en vue de les louer. On va lancer un appel d’offres pour trouver un cabinet spécialisé qui aura pour mission d’effectuer la phase étude diagnostic.” Le niveau de vacance sur le ter- ritoire communal avoisine 6,5 %. Un chiffre relativement bas qui témoigne de l’attractivité de Pon- tarlier. D’autres opérations d’amé- nagement urbain sont program- mées sur ce mandat : maison Chevalier, chapelle des Castors, parc des Forges. Ces projets ont une vocation culturelle, sociale ou sportive. Sans oublier l’îlot Lallemand en plein centre-ville où il y aura certainement des logements. “La densification du bâti à Pontarlier relève d‘une urbanisation raisonnée et raison- nable. Mon travail, c’est aussi de penser réserve foncière” , estime Didier Chauvin qui rappelle aussi à l’horizon 2025 le projet d’amé- nagement au Plan Battelin. Situé à l’emplacement des jardins familiaux près des Pareuses, l’en- semble s’étend sur 1 hectare. Il mixera pavillonnaire et petits collectifs. On n’as fini de voir des grues ! n F.C.
“La densification permet de protéger les terres agricoles et les espaces naturels sensibles”, justifie Didier Chauvin, l’adjoint pontissalien à l’urbanisme.
Près du cimetière à l’emplacement de l’ancienne ferme Jacquet, Intoo va construire un immeuble de 28 logements.
ares vendues à 300 000 euros prêtes à peindre. “On a déjà beau- coup de demandes. L’attribution des biens se fera par tirage au sort. Pour candidater, il faut rem- plir plusieurs conditions : primo- accédant, éligibilité aux prêts à taux zéro. La revente du bien est interdite pour éviter toute spécu- lation. Les premiers coups de pioche sont prévus en 2022.” Cette abondance de logements devrait sans doute permettre à
Pontarlier de franchir la barre des 20 000 habitants. Didier Chauvin rappelle que ce n’est pas un objectif du mandat et élargit l’attractivité du bassin de vie pon- tissalien à l’ensemble de la com- munauté de communes. Quid de l’O.P.A.H. (Opération program- mée d’amélioration de l’habitat) qui doit favoriser la réhabilitation des logements vétustes et parfois inoccupés ? L’habitat est désor- mais une compétence intercom-
Le quartier de l’îlot Saint- Pierre prend forme peu à peu.
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