La Presse Pontissalienne 258 - Juillet 2021

32 Montbenoît et le Saugeais

La Presse Pontissalienne n°258 - Juillet 2021

JUSTICE Ancien praticien dans le Saugeais L’ancien médecin condamné pour agression sexuelle “Agression sexuelle par personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction”. C’est sous ce chef d’inculpation que le médedin retraité a été condamné à deux ans de prison avec sursis. Compte rendu d’audience.

L e D r P.G.*, 65 ans, ancien méde- cin dans le Saugeais pendant plusieurs décennies et ancien élu influent de sa commune a été rattrapé par la justice le 16 juin dernier, jour où il comparaissait devant la chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Besançon pour répondre du chef d’inculpation d’agression sexuelle par personne abusant de l’au- torité que lui confère sa fonction. Au cœur de cette affaire, la plainte d’une ancienne patiente du médecin sauget et une longue enquête qui a montré que ce jour d’août 2014 dans l’intimité du cabinet médical de Mont- benoît, la consultation a doucement dégénéré en agression sexuelle carac- térisée. Avant la condamnation du tri- bunal qui a prononcé à l’encontre du

coupable deux ans d’emprisonnement (avec sursis), le médecin avait déjà été condamné par son conseil dépar- temental de l’ordre à six mois d’inter- diction de pratiquer la médecine, et

de huit jours par le conseil national de l’ordre pour ce que la présidente du tribunal a résumé comme “une atteinte sexuelle avec contrainte, violence et surprise” à l’encontre d’une jeune femme âgée de 28 ans au moment des faits. À la barre, le Docteur a tenté de défendre bec et ongles son hon- neur et sa pratique

“Une personne incapable de se remettre en question.”

L’audience qui a abouti à la condamnation du Dr G. a eu lieu le 16 juin dernier au tribunal judiciaire de Besançon.

jugeant que les attouchements, les massages et même la pénétration vagi- nale de deux doigts faisaient partie

d’un diagnostic normal. La version de la victime était évidemment tout autre : “C’est au moment où il a écouté mon cœur et qu’il m’a demandé d’en- lever mon soutien-gorge soi-disant parce qu’il entendait mal que j’ai com- pris que ça commençait à dégénérer. Il a commencé ensuite à me masser les jambes, m’a demandé de retirer mon pantalon. J’étais sur le ventre, il a baissé ma culotte, sa rapidité m’a sur- prise. J’avais le sentiment d’être regar- dée. Puis il s’est mis à me secouer les fesses dans tous les sens… Puis ses effleurements vers mes adducteurs me semblaient devenir des caresses. Il m’a demandé de me détendre et a commencé à devenir insistant.” Jusqu’au moment où la jeune femme sent les doigts du praticien soulever son clitoris et péné- trer par deux fois dans son vagin. Elle quitte alors le cabinet, rentre chez elle et après s’être confiée à une amie proche et à sa mère, porte plainte le soir même. S’ensuit une enquête préliminaire de la gendarmerie de Montbenoît. Le médecin est entendu quelques mois après les faits et placé sous le régime de la garde à vue avant d’être relâché après 2 h 45 d’interrogatoire. S’il ne nie pas les touchers vaginaux, il les justifie par un antécédent médical de la jeune fille (un petit kyste ovarien). Un médecin légiste conclura de son côté que les différents touchers et manipulations du médecin “ne sont pas conformes aux pratiques habi- tuelles.” Le procureur s’est alors saisi de l’enquête et a envoyé un courrier à plusieurs dizaines de patientes du médecin sauget, du même âge ou presque que la victime présumée, une seule autre corroborera les dires de la victime, évoquant des “dérapages à quatre reprises” , mais n’a pas sou- haité porter plainte. Toutes les autres patientes ont répondu par la néga- tive. Deux ans après les faits, le D r G. reçoit une première sanction émanant de la

chambre disciplinaire de l’ordre des médecins qui prononce une interdiction d’exercer la médecine pour un an avec un sursis de six mois. La chambre nationale, rendant, elle “un jugement à la Ponce Pilate” selon la présidente du tribunal, a réduit la peine à 8 jours en 2018, au moment même où le D r G. décide de prendre sa retraite. Ce n’est qu’en février 2017 que la victime est entendue par un juge d’instruction, le mis en cause sera entendu par le juge en juillet de la même année et sera mis en examen dans la foulée. Le prévenu et la victime présumée seront entendus en confrontation en avril 2019. Lors de son procès, le médecin sera rapidement mis face à ses contradic- tions par la présidente du tribunal et la procureure générale. Sévère dans son réquisitoire, cette dernière a estimé que la victime présumée “n’a pas béné- ficié d’une consultation médicale mais a bien été agressée par le médecin. C’est bien la pulsion sexuelle qui est à l’ori- gine de ce passage à l’acte” estime la magistrate qui pense également que le D r G. “est une personne incapable de se remettre en question, qui a un ego surdimensionné et qui cherche sys- tématiquement une cause extérieure à ce qui lui arrive.” Condamné à deux ans de prison avec sursis, le D r G. avait jusqu’ici un casier judiciaire vierge. Il n’est pas exclu que le conseil de l’ordre dépose une nouvelle plainte contre l’accusé. Au prononcé du verdict par la présidente d’audience, le coupable a semblé K.-O. debout. Le notable n’a jamais eu pour habitude de devoir ainsi rendre des comptes. Dans ce secteur du Haut-Doubs, des langues ont commencé à se délier. De son côté, la victime se dit soulagée : “Maintenant, c’est fini, le D r G. a été condamné, il est coupable, c’est l’es- sentiel pour moi.” n J.-F.H.

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