La Presse Pontissalienne 257 - Juin 2021
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La Presse Pontissalienne n°257 - Juin 2021
COMMERCE Retour à la vie (presque) normale “Dans nos magasins, à partir du 30 juin, tout ira bien” Alors qu’une manifestation commerciale se dessine les 3 et 4 juillet à Pontarlier, comment vont les professionnels en cette période de déconfinement ? Les contours d’un grand week-end commercial
J ean Castex, Premier ministre, a répondu le 27mai à la Fédération du commerce Grand Pontarlier qui l’avait interpellé par écrit sur la nécessité de permettre aux Suisses de revenir dans le Haut-Doubs sans limite du périmètre kilométrique par exemple. Le résident de Matignon a expliqué avoir pris en compte la “La clientèle suisse est revenue à 50 %” Responsable de l’hypermarché Leclerc à Houtaud, David Hatton mesure le retour de la clientèle suisse : “De janvier jusqu’à mai, nous ne faisions quasiment plus de détaxe. La clientèle suisse est tombée à 5 % du niveau habituel, constate le professionnel, pour monter fin mai à 50 %.” Si les habitants du Val- de-Travers ont poursuivi leurs achats ici, ceux de la banlieue de Lausanne et d’Yverdon ont disparu des rayons. “Cette clientèle venait une fois tous les quinze jours pour faire ses courses, précise David Hatton. C’est assez com- préhensible : les Suisses ont craint les contrôles. Pour d’autres, faire ses courses à Pontarlier, c’est l’occasion de se rendre au restaurant et passer une journée agréable, ce qu’ils ne pou- vaient plus faire.” Reviendront-ils les barrières une fois levées, c’est-à-dire le 30 juin (si le contexte sanitaire le per- met) ? “Oui, répond le commerçant. Je ne me fais pas de souci. Nous sommes d’ailleurs prêts à les accueillir dans les meilleures conditions.” n
demande… sans pouvoir y donner “au vu du contexte sanitaire” et parce qu’il faut une coordination européenne sur le sujet. Ce qui agace - un peu - Denis Gérôme, le président de la Fédération : “J’ai beau faire passer le message que l’économie transfrontalière est vitale pour notre territoire, nous avons été oubliés.” De l’avis de Bertrand Guinchard, adjoint chargé du commerce à Pon- tarlier, les commerces ont résisté à la crise. “Ils attendent désormais un été libérateur” commente l’élu qui dit n’avoir pas mesuré de faillites plus importantes ces derniers mois. “À ma connaissance, il n’y a pas eu de liqui- dations prononcées en raison de la crise. Le taux de vacance commerciale est de 6 % à Pontarlier quand il est à
12 % sur le plan national.” Voilà pour le constat. La collectivité met en avant le soutien financier mis en place à tra- vers le fonds régional de transition (F.R.T.) porté par la Région Bourgogne- Franche-Comté et le Grand Pontarlier. Il a permis d’aider 28 commerces ou Pontarlier, avec les associations de commerçants, prépare pour le week- end des 3 et 4 juillet une grande mani- festation commerciale. L’ouverture domi- nicale des magasins a été demandée en préfecture. Une partie du centre- ville sera piétonne. Cette manifestation coïncide avec la Ponta’Beach et les Greniers de Saint-Pierre. n
zaïolo qui a investi dans un distribu- teur. “Cette fois, les commerçants ont une lisibilité avec un vrai planning de réouverture” poursuit l’adjoint qui croit à la fidélité des clients et au retour des Suisses. Cette fidélité des chalands du Haut- Doubs pour “leurs” commerces est mesurée par la Fédération Commerce Grand Pontarlier qui se félicite du montant des chèques-cadeaux dépen- sés chez les commerçants du centre- ville, qui représente environ 200 000 euros en 2020. Les profession- nels comptent sur cet été “car la moro- sité s’est installée même si à partir du 30 juin, tout ira bien” témoigne un commerçant échaudé par les pluies de mai qui l’ont poussé à ne pas ouvrir sa terrasse. Aujourd’hui, il rencontre des difficultés à recruter un serveur. Les tracas du quotidien sont de retour. D’autres à l’image de la brasserie et l’Hôtel Saint- Pierre à Pontarlier (notre photo) ont leur équipe. La saison est lancée. n E.Ch.
enseignes à Pontarlier, à hauteur de 162 000 euros, du cordonnier qui avait besoin d’acheter un véhicule au piz-
Beaucoup de monde sur les terrasses comme ici au “Saint-Pierre”, bar-restaurant et hôtel à Pontarlier. Les professionnels
retrouvent le sourire.
COMMERCE Rue du Docteur Grenier La Cabane des Artisans a mal à son vide-dressing Ravie d’ouvrir sa
Magalie Goffard
s’étonne du peu d’intérêt pour les vêtements de seconde main
L e pari était risqué d’ou- vrir en 2016 à Pontarlier une boutique dédiée aux créateurs locaux. La Cabane des Artisans a fini par seconde main dont les bénéfices évitaient de répercuter des charges sur les exposants. boutique d’exposition de produits artisanaux, Magalie Goffard est plus pessimiste sur la péren- nité de la vente de vête- ments féminins de
trouver son public, son style, en privilégiant les objets de belle facture dans le textile, la gravure, la céramique, le travail du cuir, la sculpture sur métal… “À l’ouverture du magasin, j’ai demandé une participation aux artisans pour régler les charges. Comme il restait un espace libre de 30 m 2 dans le local, nous l’avons aménagé en 2018 pour y installer l’Armoire qui est un vide-dressing. On a fait le choix de sélectionner des vêtements féminins de qualité.” L’Armoire est aussi une asso- ciation dont les bénéfices ser- vent à régler une partie des charges. Moins de frais donc
pour les exposants. Tout allait bien jusqu’au pre- mier confinement qui a mis un coup d’arrêt à une croissance d’activité jusqu’alors régulière.
pourtant proposés dans sa boutique à des prix dérisoires.
“Heureusement, les clients étaient toujours présents comme on a pu le constater à chaque période d’ouver- ture. C’était même le rush à Noël avec cet attrait pour les produits uniques” , note Magalie Gof- fart qui a aussi constaté cette ten- dance à recher-
Un attrait pour les produits uniques.
cher plutôt des objets utiles. L’engouement autour de la Cabane des Artisans ne concerne malheureusement pas le vide-dressing qui lui, a bien du mal à décoller. “ Je vois toutes
les générations, des jeunes à la recherche de fantaisie, des per- sonnes âgées dans le besoinmais il n’y a pas un flux soutenu. J’ai prolongé la durée des dépôts. Au bout du contrat, les vête-
ments sont donnés aux Restos du Cœur. Au bilan de la pan- démie, c’est l’association qui a le plus trinqué car elle n’était pas éligible aux aides.” n
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