La Presse Pontissalienne 256 - Avril 2021
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La Presse Pontissalienne n°256 - Avril 2021
ÉCONOMIE
Arc jurassien 3 700 entreprises toujours concernées par le chômage partiel Économiquement, les impacts du Covid se révèlent au grand jour. Le taux de chômage est en augmentation dans l’Arc jurassien suisse entre février 2020 et janvier 2021. Dans le Doubs, Pontarlier est le secteur qui a le mieux résisté.
L’ Observatoire de la statistique de l’Arc jurassien (O.S.T.A.J.) publie une étude sur les impacts de la crise côté français et côté suisse. D’un côté, la France. De l’autre, la Suisse. Entre les deux, la Covid. Côté sanitaire, les deux pays ont connu une surmortalité entre mars
et avril par rapport à la moyenne des cinq dernières années. À l’automne, la deuxième vague de contamination s’est de nouveau traduite par le décès anti- cipé de 2 610 personnes au niveau de l’ensemble de l’Arc jurassien, soit une hausse de 45% des décès par rapport à une même période moyenne sur les
années 2015 à 2019. Économiquement, le Doubs comme les cantons de Vaud et Neuchâtel ont davantage subi les conséquences de la deuxième vague. Les zones d’emplois de l’Arc jurassien français où le nombre total de postes salariés du privé est le plus en retrait sont la zone de Belfort- Montbéliard-Héricourt (- 4,3% sur un an), suivie par celle de Saint-Claude (- 3,9%) et celle de Morteau (- 2,4 % ). Celles de Lons-le-Saunier et de Besan- çon perdent 1,2% de leur emploi sur un an, et Pontarlier résiste en ne cédant “que” 0,6% de ces postes salariés. Côté suisse, le recours aux réductions de l’horaire de travail (R.H.T.) a atteint logiquement son sommet en avril 2020. Le nombre d’employés et d’entreprises de l’Arc jurassien suisse concernés a largement dépassé le niveau affiché lors des différentes crises économiques de ces dernières décennies. Ainsi, ce sont près de 19500 entreprises de l’Arc jurassien suisse, soit plus d’une sur quatre, qui ont bénéficié de cettemesure en avril 2020. En septembre, ce pour- centage tombe à 4,3% avant de remon- ter légèrement (7%) en novembre 2020,
En Suisse, les plus fortes hausses du taux de chômage sont enregistrées dans le secteur de la construction et de l’hôtellerie-restauration.
Évolution du taux de chômage dans l’Arc jurassien suisse (source : O.S.T.A.J.).
lors de la deuxième vague de la pan- démie. En janvier 2021, 5% des entreprises de l’Arc jurassien bénéficient encore du chômage partiel, soit 3 700 entre- prises. Ces mesures n’ont pas permis de limiter les pertes d’emplois. “L’Arc
plus qu’en février 2020 (+ 36,4%)” explique l’étude. C’est essentiellement durant le premier confinement que le nombre de chômeurs a fortement aug- menté (+ 4 980 chômeurs, soit + 26,5 %), alors que la hausse est plus conte- nue entre avril 2020 et janvier 2021 (1 850 chômeurs en plus, soit + 7,8%). Les plus fortes hausses de taux de chô- mage ont été enregistrées dans les sec- teurs de l’hôtellerie-restauration, l’hor- logerie et la construction. À noter que les entreprises ayant fait appel au chô- mage partiel n’ont d’ailleurs pas le droit de recruter. Le taux de chômage de l’Arc jurassien est reparti à la hausse pour s’établir à 5% à fin janvier 2021, soit 1,3 point de plus que l’année pré- cédente. n
Hôtellerie, horlogerie et construction les plus touchées.
jurassien suisse enre- gistre une forte aug- mentation du nombre de chômeurs depuis février 2020, c’est-à- dire juste avant la pre- mière vague de la pan- démie. En janvier 2021, la zone compte 25 630 chô- meurs, soit 6 830 de
LES VERRIÈRES
Traitement de l’eau “Ici, la coopérationmarche comme du papier àmusique”
Alors que le canton de Neuchâtel refuse à la com- mune des Brenets de partager ses eaux usées avec Villers-le-Lac pour cause de normes environnemen- tales différentes, celles des Verrières et des Bayards sont acheminées à la station de Doubs depuis 2009.
P ourquoi ce qui est possi- ble en amont du Doubs ne l’est pas en aval ? Pour l’instant, pas de réponse. Du côté des bassins du Doubs, àVillers-le-Lac, le canton de Neuchâtel vient de mettre un coup d’arrêt à un projet “transfrontalier” de partage d’une station d’épuration. En jeu tout de même : la qualité du Doubs. Villers-Le-Lac, 4 500
habitants, situé sur la rive gauche du Doubs lance la réfec- tion de sa station d’épuration devenue obsolète. La commune suisse des Brenets (devenue un quartier du Locle), rive droite, doit également refaire la sienne. Les élus depuis 2018 se sont rencontrés et ont lancé des études pour que Les Brenets acheminent leurs eaux usées en France. “Un beau projet de
Sur les 5,6 millions
de m 3 d’eaux usées traitées par la station de Doubs chaque année, 50 000 m 3 viennent de Suisse.
La répartition Les Verrières et Les Bayards ont reçu fin février leur facture éditée par la Communauté de communes du Grand Pontarlier pour l’année 2019. Les Verrières ont transféré 25 000 m 3 d’eaux usées, Les Bayards 23 000 m 3 à la S.T.E.P. de Doubs qui accueille tout de même 5,6 millions de m 3 . Le m 3 est facturé 26 centimes d’euro, soit 15 700 euros à régler. Les Suisses contribuent ainsi à payer les investissements réalisés en France. “On fait confiance aux Français. Quand il s’agit de grands projets, nous sommes consultés” dit Les Verrières. Les deux communes suisses paient également le poste de refoulement en collaboration avec Les Verrières-de-Joux. Les frais sont divisés en appliquant la règle de trois. n
maire de Villers-le-Lac, Domi- nique Mollier. L’argument est aujourd’hui d’au-
Jeanrenaud, administrateur de la commune suisse des Ver- rières. Cette commune, et celle des Bayards (Val-de-Travers), sont alimentées en eau potable par l’eau du lac Saint-Point. Elles envoient leurs eaux usées via une conduite et un poste de refoulement à la station d’épu- ration de Doubs. “Tout le monde y trouve son compte, résume le
coopération” nous expliquait un représentant de la commune suisse. Le canton, compétent en la matière, a dit stop en mars dernier. Motif : la France n’a pas les mêmes normes environ- nementales et la création de la station d’épuration prendrait trop de temps. Une réponse qui a fortement déplu côté français “car la Suisse nous fait passer pour des cochons” image la
Suisse. Pour nous, c’est la grande classe : cela a coûté 1 million d’euros mais une nouvelle sta- tion d’épuration aurait coûté plus cher. Nous n’avons égale- ment plus à traiter les boues. C’est une excellente collaboration entre la France et la Suisse” poursuit le représentant des Verrières. La preuve donc que ça fonctionne. n E.Ch.
tant plus contes- table qu’un projet de coopération de transfert des eaux usées “fonc- tionne comme du papier à musique depuis 2009” résume Yvan
“Nous n’avons plus à traiter les boues.”
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