La Presse Pontissalienne 256 - Avril 2021

28 Valdahon - Vercel

La Presse Pontissalienne n°256 - Avril 2021

GONSANS

Environnement Les animaux naturalisés prêts à entrer dans un musée La fédération de chasse du Doubs souhaite créer à Gonsans un musée autour de la collection “Mourey”, du nom de ce préparateur en pharmacie et taxidermiste mortuacien. Cette collection témoigne d’une biodiversité du Haut-Doubs perdue.

G érard Mourey, un nom qui ravive sans doute quelques sou- venirs aux habitants du Haut- Doubs venus chercher leurs

pêcheur, chasseur, et donc préparateur en pharmacie. Décédé en 2006, Gérard Mourey a appris la taxidermie grâce au père Mottet de Grand’Combe-Cha- teleu, une passion qui a duré plus de quarante ans. Entre 1947 et 1980, cet homme que les habitants du “Haut” n’hésitaient pas à appeler dès qu’ils trouvaient un animal mort au bord d’une route a récupéré de nombreuses espèces d’ani- maux, de volatiles, pour les naturaliser. Dans sa collection par exemple : le der- nier grand tétras prélevé à Grand’Combe-Chateleu. La famille Mourey, consciente de la valeur patrimoniale, naturaliste et cul- turelle de cette collection, a souhaité en faire don à la fédération des chas- seurs du Doubs en 2018 (notre photo). 1 089 éléments dont 487 spécimens d’oiseaux, 218 mammifères, 242 insectes ainsi que des fossiles sont répertoriés avec “322 spécimens d’es- pèces protégées et 69 inscrites à la liste des espèces de faune et de flore sauvage menacées d’extinction” , précise la fédé- ration de chasse du Doubs. Sur le plan environnemental, l’intérêt de la collection réside dans sa taille et

médicaments à la pharmacie de Mor- teau dans les années quatre-vingt. Qui était-il ? Passionné de nature, il était à la fois mycologue, paléontologue,

En 2018, Jean-Maurice Boillon, président des chasseurs du Doubs (à gauche) avait reçu Colette Mourey, décédée depuis, et son fils, pour la remercier de ce don.

ce projet et celui qu’elle mène à Conso- lation ainsi que le conseil municipal de Gonsans, commune qui abrite le siège des chasseurs. “Le parti pris est de mettre en scène les animaux natu- ralisés dans un décor permettant de découvrir leurs caractéristiques, leur milieu naturel ainsi que les évolutions de leur écosystème.” La collection s’intègre dans un pro- gramme de rénovation et d’extension des bâtiments situés à Gonsans. Le budget global de l’espace de présenta- tion est estimé à 479 000 euros, dont 160 000 euros apportés par l’État et le Département du Doubs. Le solde est financé sur 20 ans pour un budget de fonctionnement de 20 000 euros par an, soit un coût nul pour les chasseurs qui doivent valider cette décision le 30 avril prochain, lors de l’assemblée générale de la F.D.C. 25. n

sa diversité : “Les oiseaux et mammi- fères présents dans le Haut-Doubs entre 1947 et 1980 sont largement repré- sentés dans cet ensemble et témoignent de la biodiversité de la région aujourd’hui en grande partie perdue”

concède la F.D.C. 25. Elle s’associe à un collectif de partenaires à ses côtés pour accueillir la collec- tion dans ses murs, à Gonsans. Un blocage législatif sur les possibilités d’exploiter la collection - en raison des espèces protégées - a été levé sur décision du préfet du Doubs. La com- munauté de communes des Portes du Haut- Doubs est intéressée par la complémentarité avec

Les chasseurs devront voter en avril.

Des espèces présentes dans le Haut-Doubs qui ont disparu.

Habitat 25 L’organisme logeur Habitat 25 développe ses “achats responsables” et encourage l’emploi local, en ouvrant davantage ses marchés publics à des entreprises dédiées à l’insertion professionnelle. Sur le secteur de Pontarlier, la mission d’entretien des logements vacants avant relocation a été confiée à un groupement placé sous la responsabilité de l’entreprise pontissalienne E.P.P.I. A.D.M.R., EN BREF Domicile Services. Pour réaliser cette prestation qui porte sur une soixantaine de logements par an, un conducteur de travaux, deux encadrants techniques, un agent technique et environ 13 ouvriers seront mobilisés. adossée aux associations intermédiaires Haut Services, Intermed et

PIERREFONTAINE-LES-VARANS Transmission Agnès, la pépiniériste, prend sa retraite le cœur léger La cheffe d’entreprise, associée à Bernard Huot, a trouvé un repreneur assurant aux neuf

Rétornaz”, qu’elle co-dirige avec son beau-frère Bernard Huot depuis 1990 ne s’arrête - heu- reusement - pas avec leur départ. “C’est notre plus grande satis- faction : transmettre la société et permettre à nos salariés de pour- suivre car c’est une équipe com- pétente, qui s’entend bien ! , témoigne la pépiniériste. Cette reprise, c’est un coup de chance” poursuit-elle. La passation officielle doit s’ef- fectuer ce mois-ci. C’est Julien Nicolini, entrepreneur de 34 ans installé à Mamirolle dans le domaine paysager qui reprend

C hez Agnès, la fibre pour les plantes s’est rapide- ment transformée en fibre commerciale. Quand elle cessera d’ici quelques semaines de conseiller “ses” clients sur le bon terreau à choisir, la cheffe d’entreprise aura forcément un pincement au cœur. Après une vie passée au sein des “Pépinières et paysages de Pier- refontaine-les-Varans”, Agnès Guinchard, 62 ans, va tourner la page d’ici la fin de l’année. La société créée par ses parents en 1964, jadis appelée “Pépinières salariés la poursuite d’activité. L’entreprise familiale Pépinières et paysages de Pierrefontaine” créée en 1964 continue l’aventure.

Agnès Guinchard prend sa

retraite. Elle est heureuse de savoir que l’aventure de sa société va perdurer.

l’entité. Comment la rencontre s’est- elle nouée ? Par un simple coup de fil. Sa réputation, “Pépinières et pay- sages” se l’est construite avec la production de plants de forêts, au début des années soixante-dix, puis avec l’ajout de nou-

plus faciles à entretenir. La ten- dance, c’est davantage de miné- ral” analyse la professionnelle. Avant de prendre une retraite méritée, Agnès et Bernard ont encore ce printemps 2021 à réus- sir. Dans leur métier, c’est la période pour laquelle il ne faut pas s’endormir sur ses lau- riers... n E.Ch.

raconte Agnès. Pour assurer une transmission en douceur, Agnès et Bernard vont rester encore quelques mois au sein de l’entreprise. Leur métier, les entrepreneurs pétri- fontains l’ont vu évoluer : “Aujourd’hui, plus personne n’achète par exemple des thuyas, les habitants préfèrent les haies fleuries…qui ne sont pas toujours

veaux services notamment pour les particuliers. “Avant la tempête de 1999, nous produisions jusqu’à 1 million de plants, surtout du résineux. Et puis, la demande a été divisée par dix. Grâce à Ber- nard, nous avons développé le domaine du paysage avec la pose de clôture, dallage, créations de massifs… sans oublier la vente de plants, de fleurs, arbustes”

Un métier en évolution.

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