La Presse Pontissalienne 256 - Avril 2021

20 Le dossier

La Presse Pontissalienne n°256 - Avril 2021

l Biathlon La confirmation Le circuit Coupe du Monde dans le viseur de Lou Jeanmonnot

Après une prometteuse carrière chez les juniors, la jeune biathlète de 23 ans licenciée à l’Olympic Mont d’Or marque des points pour ses premières Coupe du Monde où sa précision au tir a encore fait mouche.

E n apprenant sa sélection en Coupe du Monde au retour d’une manche I.B.U. disputée en Slovaquie, Lou Jeanmon- not, modeste ou réaliste, affichait son ambition de finir dans les 60 premières du sprint afin de se qualifier pour l’épreuve de poursuite du lendemain. Contrat rempli à Nove Mesto en Répu- blique tchèque où elle termine d’abord 30 ème du sprint et 35 ème de la poursuite. Des résultats prometteurs obtenus notamment grâce à une qualité de tir digne des meilleures. Une semaine plus tard, le 12 mars, elle décroche à nouveau sa qualification en poursuite avec une 48 ème place au sprint. Le lendemain, elle signe un 20 sur 20 au tir, ce qui lui permet de remonter à la 26 ème place, soit lemeilleur résultat de sa jeune carrière. “C’est l’objectif fixé même si je suis quand même un peu surprise d’avoir fait aussi bien. Derrière ces performances, il y a beaucoup de travail. Cela ne tombe pas du ciel” , confie celle que l’on peut consi- dérer à juste titre comme le nouvel espoir féminin du biathlon français. Lou Jeanmonnot n’est pas une incon- nue dans la discipline. Elle a commencé

le ski de fond à l’âge de 7 ans, quand ses parents l’ont inscrite avec sa petite sœur Prune à l’Olympic Mont d’Or. Elle coche la case biathlon à l’adoles- cence avec l’envie de faire aussi bien que de jeunes espoirs du club, Pierre Romain et Florie Thionnet. Elle se retrouve rapidement au comité dépar- temental puis régional. Ses facilités au tir lui permettent de faire la différence. Elle remporte son premier titre national à 15 ans et ne compte pas s’en tenir là. Le biathlon avant tout. À 17 ans, plutôt que de poursuivre sa scolarité en sport études au lycée Xavier-Marmier à Pontarlier, elle intègre le pôle France ski nordique à Prémanon où elle s’entraîne inten- sément tout en préparant son Bac par correspondance. Stratégie payante avec une mention bien pour le diplôme et de brillants résultats en biathlon. Elle remporte en 2015 l’épreuve de poursuite au Fes- tival olympique de la jeunesse euro- péenne. Elle étoffe son palmarès la saison suivante avec son premier titre de championne du monde jeunesse, sur l’individuel et unemédaille d’argent en poursuite. Plus rien ne semble l’ar-

rêter. En 2017-2018, elle termine en tête du classement général de la coupe I.B.U. junior et remporte aussi le titremondial en relais avec l’équipe de France. Aux championnats du monde junior 2019, elle conserve son titre sur le relais et décroche en fin de saison son premier podiumdans l’I.B.U. Cup, l’antichambre de la Coupe du Monde. Sa sélection à Nove Mesto vient récom- penser une saison 2020-2021 de haut niveau. Sur 12 courses disputées en I.B.U. Cup, elle décroche un podium au sprint d’Arber en Allemagne, fait deux Top 5 et trois Top 10. Ce qui lui vaut d’être actuellement seconde au classement général. “Le circuit Coupe du monde, c’est autre chose. Il y a un très très gros niveau. Ce qui manque À 23 ans, Lou Jeanmonnot termine sa saison en apothéose sur le circuit Coupe de Monde.

rée.” Concentrée sur sa carrière sportive, Lou Jeanmonnot a quand même pris le temps de préparer ses diplômes d’en- traîneur de ski nordique. “Je resterai peut-être plus tard dans le monde du ski mais rien n’est définitif” , annonce celle qui terminera sa saison Coupe duMonde à Oestersund en Suède avec une 56 ème place au sprint puis une 42 ème place à la poursuite. Elle termine ainsi à la 72 ème place au classement général en ayant disputé 3 étapes sur 10 n F.C.

le plus, c’est le public. On vit dans une bulle sanitaire sans avoir d’autre acti- vité que de s’entraîner.” Pas question pour autant de faire la fine bouche. La jeune championne a bien conscience de la chance qu’elle a de pouvoir pratiquer son sport favori. La Coupe du Monde, elle compte bien en faire son ski quotidien. Ses bons résultats ne passent pas inaperçus. Avalanches de félicitations, d’encou- ragements, de sollicitations média- tiques. “Il y a une belle vie d’équipe au sein du club France. Je suis bien entou-

l Métabief

La présidente du ski-club Mont d’Or

Née dans une famille de skieurs-moniteurs bien connue dans la station, Vanessa Jeannin s’est retrouvée sans trop le vouloir mais assez logiquement à la tête du ski club du Mont d’Or où elle se démène sans compter au service du ski alpin jurassien. Le plein de vitalité. Le ski alpin est dans l’A.D.N. de Vanessa Jeannin

aussi des sorties V.T.T., voile, paddle en juillet-août. L’objectif est de maintenir la cohésion et d’apporter une touche de convi- vialité.” La présidente a semble-t-il trouvé matière à s’épanouir au point de prendre en charge en 2018 la commission ski alpin au comitéMassif Jurassien. L’oc- casion de s’occuper des huit meil- leurs espoirs de la discipline regroupés dans un pôle type “sport études” entre Morez et Les Rousses. “Il y a deux U14 et six U16 avec deux entraîneurs, Xavier Bailly et Thomas Dullin. On a conclu un partenariat avec le comité Mont Blanc pour que les meilleurs U16 jurassiens puissent poursuivre leur par- cours dans les pôles alpins savoyards.” Cette politique donne de beaux résultats notam- ment chez les filles avec plu- sieurs skieuses du massif aux portes des équipes de France. Si Vanessa Jeannin suit de près les jeunes espoirs retenus au pôle, son rôle consiste aussi à coordonner les comités dépar- tementaux en lien avec les clubs. “C’est un travail d’équipe. On sait très bien que tous ne seront pas champions. L’idée première reste la formation. Par le biais de la compétition, on oriente les jeunes vers le monitorat et les

L a présidente du ski-club Mont d’Or est toujours partante pour promou- voir sa discipline favo- rite : le ski alpin. Elle fait preuve du même entrain quand il s’agit d’aller solliciter auprès de la station de Métabief une piste d’entraînement qui profitera aux jeunes skieurs jurassiens en manque de sites comme ce fut le cas cet hiver avec la mise à l’arrêt des remontées méca- niques. La gloire personnelle, ce n’est pas son Graal. Toute petite, elle trottait déjà avec les skis aux pieds dans le magasin d’articles de sport que son grand-père tenait à Jougne. Là où elle a grandi d’ailleurs. Chez les Jeannin, le ski alpin est une seconde nature. Difficile d’y échapper. “Mon petit dernier vient d’ailleurs de s’y mettre. Je l’ai un peu poussé” , sourit cette

maman de trois garçons, tous licenciés au ski-club Mont d’Or. Elle a pratiqué la compétition jusqu’à l’âge de 14 ans avant de se tourner vers des loisirs artis- tiques. Sans pour autant rompre les attaches avec le ski. “Comme j’avais un diplôme d’animatrice, je faisais de l’initiation au jardin d’enfants.”

sont ceux qui ne se prennent pas au jeu. On l’a vu cet hiver quand on organisait des chronos pour pallier l’arrêt des compétitions.” Un an après son retour au ski- clubMont d’Or,Vanessa Jeannin se voyait déjà proposer la place du président laissée vacante par son prédécesseur Hervé Lacroix. “Les candidats ne se bousculaient pas. J’ai accepté de terminer les deux ans duman- dat avant d’être réélue. Je suis repartie car je suis entourée par une super équipe associant des anciens et des nouveaux. On peut aussi compter sur la station et des collectivités” dit-elle. Sous l’ère Vanessa Jeannin, la vie du ski-club Mont d’Or tend vers des activités pluridiscipli- naires notamment lors des stages de fin de saison à Pâques ou de celui de la reprise hiver- nale à laToussaint. “On organise

Présidente du ski-club du Mont d’Or, Vanessa Jeannin est aussi à la tête de la commission ski alpin au sein du comité de ski Massif du Jura.

permanent de rebooster les troupes, les partenaires. J’ai encore envie de m’investir même si j’ai aussi conscience qu’il fau- dra laisser la place à d’autres.” Première à défendre l’avenir de l’alpin dans le massif jurassien, Vanessa Jeannin espère de tout cœur que l’évolution de la station de Métabief ne soit pas trop bru- tale. “Cela nous fait un peu peur.” Tout comme elle regrette lamise sur la touche de la piste de com- pétition Piquemiette qui ne peut plus être homologuée pour les compétitions faute d’enneigeurs garantissant le produit. n F.C.

métiers de la montagne. On a de belles réussites au ski-club Mont d’Or avec Jean-Michel Prost aujourd’hui entraîneur à l’École Nationale du Ski et d’Al- pinisme à Chamonix ou Xavier Bailly, l’entraîneur du comité.” Derrière l’enthousiasme, il y a aussi un gros travail personnel. Vanessa Jeannin passe parfois plus de temps au service du club et du comité qu’à son poste de secrétaire de mairie aux Hôpi- taux-Neufs. “En hiver, il faut être très disponible sans en atten- dre de la reconnaissance. J’es- pérais faire des pauses à l’inter- saison mais c’est un travail

Elle s’investit davantage il y a six ans quand son fils aîné intègre l’effectif de ce club axé sur la compé- tition. Ce qui sup- pose d’avoir un certain niveau technique. “On s’entraîne pour disputer des week- ends courses. On ne force pas les jeunes mais rares

La gloire personnelle, ce n’est pas son Graal.

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