La Presse Pontissalienne 256 - Avril 2021

Le dossier 19

La Presse Pontissalienne n°256 - Avril 2021

l Bannans À l’origine du magazine “Haut-Doubs femmes” Avec Magalie, les femmes du “Haut” ont leur porte-drapeau

Magalie Troutet n’est pas féministe : elle met en valeur l’action féminine en réalisant des portraits de femmes actives, d’abord sur un magazine, ensuite sur un blog. Elle a créé avec son mari une communauté de la “positivité”.

pagnie”. Aujourd’hui, le magazine “papier” bimensuel est sur pause en raison du Covid mais Magalie poursuit sur son blog (www.hautdoubs-femmes.com). Le filon des portraits de femmes est- il inépuisable ? “Le Haut-Doubs est un territoire dynamique et les portraits ne manquent pas ! Aujourd’hui, je ren- contre beaucoup de personnes qui n’ont pas le moral : mon objectif est d’évoquer d’autres sujets que la pandémie, d’ap- porter de la positivité, des sourires” explique l’entrepreneuse. Ces mots ne sont pas lâchés dans le vent. Avec son mari Emmanuel, elle a lancé en mars dernier l’ÉclOSE’rit, un club qui se présente comme optimiste et inspirant. “Nous constatons que les gens ne vont pas bien durant cette période. Je propose des journées à thèmes pour booster sa positivité. Le premier atelier consistait à se libérer de sa colère, se reconnecter avec les ani- maux” présente Magalie. Le 24 avril, elle prévoit un atelier sur le thème “Entre dans la danse, passe de la survie à l’abondance”. Ces ateliers sont financièrement accessibles à tous. Lors du premier en mars, c’est Manu, son mari, qui a développé l’atelier “méditation animale” ou comment les animaux améliorent notre qualité de

D epuis deux ans, sa plume met en lumière une cinquantaine de femmes dans le magazine “Haut-Doubs femmes”. Para- doxalement, Magalie est restée dans l’ombre, toujours prête à aider les autres, quitte parfois “à oublier de vivre pour elle” admet cette maman de deux enfants. Qui mieux que “Mag” - pour les intimes - a sa place dans ce dossier ? Elle, évidemment. Ce n’est pas sa col- laboration à la rédaction d’articles pour La Presse Pontissalienne qui lui vaut ce traitement de faveur mais son enga- gement sans faille au service du fémi- nin. En l’espace de deux ans, la quadragé- naire domiciliée avec sa famille à Ban- nans valorise les femmes du Haut- Doubs en leur donnant de la visibilité et de l’humanité dans ce magazine gra- tuit d’abord tiré à 1 500 exemplaires puis à 5 000. Rien ou presque ne pré- destinait cette professeure de français de formation à renouer avec l’écri- ture… “jusqu’à cette petite annonce

dans La Presse Pontissalienne, qui recherchait une rédactrice pour des articles locaux, se souvient-elle. Ni une ni deux, j’ai tenté ma chance et j’ai ren- contré beaucoup de personnes… et des femmes dont certaines lançaient leur activité.Très souvent, elles se plaignaient de ne pas avoir le budget pour la com- munication. J’ai eu l’idée de ce magazine pour mettre en valeur l’action féminine et le patrimoine à moindre coût pour

elle. Certaines font des choses formidables et croient en leurs rêves !” Très vite, les appels affluent. “C’était comme si ce maga- zine était attendu” témoigne l’entrepreneuse qui bénéficie de l’appui d’autres femmes pour rédi- ger des rubriques spécia- lisées. Une femme médecin collabore par exemple : elle délivre des conseils santé. Une vétérinaire rédige la rubrique “animaux de com-

Bientôt 100 portraits en deux ans.

Magalie Troutet, celle qui donne le sourire aux femmes du Haut-Doubs.

ferme éco-responsable à la maison. Magalie est une alchimiste pour faci- liter les rencontres et (re)trouver la banane. n E.Ch.

vie et l’estime de soi.Victime d’un burn- out professionnel, Manu a trouvé avec ses lapins et chèvres une nouvelle phi- losophie de vie et ouvert une mini-

Découvrir : www.hautdoubsfemmes.com

l Pontarlier Entreprise de nettoyage Elle balaie les idées reçues Anne-Marie Costa dirige l’entreprise F.C. Nettoyage, 300 salariés, qui a ouvert deux bureaux à Pontarlier et recruté 20 personnes. Elle se bat au niveau national pour offrir davantage de temps plein aux femmes employées dans le domaine du nettoyage, secteur dont elle dépoussière l’image.

Franche-Comté, l’entrepreneuse prend son bâton de pèlerin pour défendre “ses” salariés et un domaine qui recrute : “Notre secteur a une image encore néga- tive, soupire-t-elle. Nous avons pourtant dans nos métiers près de 85 % de salariés en C.D.I., un article régit notre profession pour protéger le salarié, nous donnons des possibilités pour se former, gravir les échelons. J’aimerais que notre profession soit respectée ! Il y a bien long- temps que l’on n’utilise plus une serpillière. Tout a évolué. Les salarié(e)s, je ne les appelle pas “femme de ménage” mais “agent de service”… car ils ont répondu présents durant la pandémie pour nettoyer et désinfecter. Eux aussi sont essentiels car ils ont protégé et protègent encore les entreprises face au Covid” dit- elle. Côté salaire, un agent de service est payé 20 centimes de l’heure de plus que le S.M.I.C. Lorsqu’elle est arrivée en France, Anne-Marie ne maîtri- sait pas notre langue. Elle avoue avoir subi des moqueries et le racisme. C’est pour cela qu’elle ouvre toujours sa porte à ses salariés, notamment quand cer- tains - qui ne maîtrisent pas bien le français - lui demandent un coup de main pour remplir leur feuille d’imposition. Un esprit de famille, tout simple- ment. n E.Ch.

de travail. Actuellement, un(e) salarié(e) peut prendre à 6 heures du matin pour terminer à 8 heures, reprendre à 18 heures et clore sa journée à 22 heures. Pas sim- ple pour la vie de famille. “Atten- tion, ces horaires peuvent conve- nir à des femmes parce que leur mari travaille en horaire décalé” nuance la responsable qui co- dirige avec son mari Franche- Comté Nettoyage, société com- posée de 300 salariés, basée à Besançon dont 60 % de femmes, 40 % d’hommes. La firme est spécialisée dans le nettoyage de bâtiments et bureaux pour

A nne-Marie Costa, une femme de terrain issue de la base et de la diversité. Origi-

trice de la société Franche- Comté Nettoyage, elle n’a pas oublié d’où elle vient. “Passer la monobrosse, je sais faire. S’il fallait que je nettoie les vitres pour remplacer une personne absente, je le ferais… peut-être pas avec la technique dite à l’américaine, mais à la fran- çaise” dit-elle avec le sourire. C’est dans doute pour cette rai- son que la cheffe d’entreprise se mobilise pour “son” secteur d’activité. Elle a rencontré dans le cadre de ses mandats au sein de chambres consulaires beau- coup d’élus, notamment la dépu- tée du Doubs Annie Genevard, pour faire avancer le sort et le statut des agents de service. “On se bat auprès des politiques pour offrir davantage de temps plein, en journée, à nos salariés. Comment ? En leur faisant com- prendre qu’un bureau peut par exemple être nettoyé durant la journée parce que le salarié ou l’agent n’y est pas tout le temps. C’est long, mais ça bouge” explique Anne-Marie. Objectif : éviter les coupures du temps

toyage à la faculté de Besançon pour payer ses études. Quelques décennies plus tard, bien qu’as- sise dans son fauteuil de direc-

naire du Portugal, elle arrive en France avec ses parents à l’âge de 8 ans. Lycéenne, elle enchaîne les missions de net-

des entreprises comme Schrader à Pontarlier, Hyper U à Doubs, des bail- leurs sociaux comme Néolia, les locaux des agences Crédit Agricole… Très impliquée au sein d’organes dirigeants comme la C.P.M.E., la Chambre de com- merce et d’indus- trie, comme vice- présidente à la fédération des entreprises de propreté pour la Bourgogne-

“Je viens de la base” dit-elle.

Anne-Marie Costa, directrice générale de Franche- Comté Nettoyage.

Made with FlippingBook Digital Publishing Software