La Presse Pontissalienne 256 - Avril 2021

18 Le dossier

La Presse Pontissalienne n°256 - Avril 2021

l Petite-Chaux L’expérience du management Patricia Todeschini, une battante à la tête de la commune

L’ancienne directrice générale de l’usine Betakron n’a jamais rechigné à prendre des responsabilités au travail comme quand on lui a proposé de prendre les rênes de Petite-Chaux.

A lors qu’elle commençait à couler une retraite heureuse partagée entre la famille, l’équi- tation, le golf, le vélo, Patricia Todeschini reçoit la visite de quelques habitants qui viennent lui proposer de figurer en tête de la liste proposée aux électeurs de Petite-Chaux pour les élec- tions de mars 2020. Sa réussite professionnelle à la tête de l’usine Betakron qu’elle a dirigée pendant 21 ans lui confère une crédibilité indéniable. “Je ne m’y attendais pas vrai- ment. J’ai pris le temps de réflé- chir et finalement je me suis dit pourquoi pas…” Avec une année d’expérience dans sa nouvelle fonction, Patri- ciaTodeschini est plutôt satisfaite même si la situation sanitaire ne facilite guère la gestion des projets, les échanges avec la popu- lation et la bonne marche des collectivités locales ou intercom- munales. Pas de quoi la décou- rager. “C’est quelque chose qui me tient à cœur. Ceux qui nous ont précédés ont fait du bon tra- vail. On a hérité d’une situation

saine. J’ai aussi la chance de pouvoir demander des rensei- gnements aux anciens élus qui maîtrisaient bien des sujets comme l’eau, la forêt.” Avec 160 habitants,Petite-Chaux porte bien son nom. Composée essentiellement de travailleurs frontaliers, la population est plu- tôt tranquille, à quelques excep- tions près comme dans tout vil- lage. “On a prévu de réaliser plusieurs projets structurants au cours de cemandat qui se résume en deux mots-clefs : sécurité et embellissement.À partir de juin, on va entreprendre la première tranche de l’enfouissement des réseaux secs avec le S.Y.D.E.D.

“La mairie, c’est quelque chose qui me plaît et qui me tient à cœur”, explique Patricia Todeschini. L’ancienne directrice de Betakron apprécie quand les choses tournent rond.

On doit aussi trouver des solutions pour ralentir les automo- bilistes roulant trop vite dans la traversée du village.” Patricia Todeschini souhaite améliorer le cadre de vie de sa commune en instal- lant des bancs aux endroits les plus agréables ou les plus

fréquentés comme au lieu-dit la PetiteChaumière qui s’apparente aujourd’hui à une aire de pique- nique. Elle envisage aussi de mettre en valeur quelques élé- ments du patrimoine ou des secrets du village. “Je pense notamment à Séraphin Cart, autodidacte horloger qui vivait à Champvent du Bas et qui avait fabriqué entre 1830 et 1850 une horloge astronomique qu’on peut

schini a grandi dans une famille d’horlogers. Elle a beaucoup appris par elle-même pour gravir les échelons qui lui conduiront en 2006 à prendre la direction de l’entreprise Betakron implan- tée depuis 1993 au cœur de Petite-Chaux à l’emplacement de l’ancienne fromagerie. Cette entreprise est spécialisée dans la décoration et la fabrication de composants de montres haut de

gamme. Diriger une société de 100 sala- riés n’est pas toujours chose facile et son ancienne directrice recon- naît qu’elle a dû se battre pour faire avancer les choses. “Je n’étais pas seule. On m’a beau- coup aidé. Chez Betakron, on a pu relever de beaux défis et jamais je ne suis allée au travail en rechi- gnant.” n F.C.

encore voir au musée de l’horlo- gerie àMorteau.” C’est d’ailleurs l’une des pièces maîtresses du musée. Située entre les pôles touristiques deMétabief-Mont d’Or et de Cha- pelle-des-Bois, la commune de Petite-Chaux a aussi quelques atouts à faire valoir. On y trouve d’ailleurs des résidences secon- daires. Avant d’êtremaire,PatriciaTode-

“Je me suis dit pourquoi pas…”

l Justice

Petite-fille du sénateur Henriet Agathe Henriet, l’avocat piqué de politique

dans les idées de droite qu’Agathe, troisième d’une lignée de trois enfants, a grandi. “Évi- demment, cet environne- ment familial m’a donné le virus de la politique” reconnaît la Pontissa- lienne, élue aujourd’hui dans une commune du Grand Besançon où elle réside avec sa famille (son mari est l’avocat pénaliste Randall Schwerdorffer). Mais c’est bien à Pontar- lier qu’Agathe Henriet continue à faire ses armes professionnelles. Elle y a créé un cabinet

fondé après guerre la clinique Saint- Pierre à Pontarlier. Son fils Philippe, chirurgien lui aussi, lui a succédé à la tête de l’établissement de soins. Ce dernier fut aussi le premier adjoint de Roland Vuillaume à la mairie de Pon- tarlier dans les années quatre-vingt, puis conseiller régional aux côtés de Jean-François Humbert à la fin des années quatre-vingt-dix. C’est dans cette famille plutôt versée

de prendre la température du monde économique local.” Même si elle est mariée, elle revendique pleinement son patronyme. “Je suis une fille Henriet ! dit-elle. C’est comme ça que les gens du Haut-Doubs me connaissent. Garder mon nom de jeune fille pour exercer ma profession, c’est aussi une façon de protéger ma famille ou d’éviter les amalgames avec mon mari dans sa profession.” La fibre paternelle et les gènes de la politique sont déjà bien ancrés chez l’avocate. Mais elle souhaite prendre son temps. Adjointe au maire, elle bri- guera sans doute la mairie de sa com- mune lors du prochainmandat. Et vise sans doute plus loin… “J’ai donné la priorité à mon travail d’avocat depuis 2002 en travaillant 70 heures par semaine. Je me dis que les vingt pro- chaines années seront peut-être plus consacrées à la politique” avoue-t-elle. Avec sans doute, dans un coin de sa tête, l’idée d’être un jour la deuxième sénatrice de la famille… “Je serais sans doute fière d’aller un jour me recueillir sur sa tombe en me disant que j’ai fait comme lui” souffle-t-elle. Mais celle qui se reconnaît depuis quelques années dans les idées d’En Marche sait qu’une carrière politique se construit dans la durée. Agathe Henriet, femme énergique et pressée, sait aussi prendre son temps. n J.-F.H.

Elle est la petite-fille du sénateur pontissalien Jacques Henriet qui fonda la clinique Saint-Pierre, dirigée ensuite par son père, Philippe. L’héritage politique coule dans les veines d’Agathe Henriet, avocat de profession.

A gathe Henriet se souvient très bien de ces dimanches où Edgar Faure venait man- ger à la maison. Forcément,

à table, on parlait politique, et la petite Agathe n’en perdait pas une miette. Son grand-père Jacques était alors sénateur du Doubs. C’est lui qui avait

“Les vingt prochaines années consacrées à la politique.”

secondaire en 2013. “Étant une Pon- tissalienne pure souche, je me suis tou- jours dit que je m’installerais un jour dans ma ville d’origine. J’ai commencé par y louer des bureaux mais comme ça a bien marché dès mon installation, j’ai donc acheté mes locaux rue des Sarrons, si bien qu’aujourd’hui mon cabinet principal est devenu Pontarlier et Besançon mon cabinet secondaire” dit-elle.Agathe Henriet est également depuis quelques années la vice-prési- dente de la C.P.M.E. du Doubs, la fédé- ration départementale des chefs d’en- treprise. “Cela me permet d’entretenir un réseau, de rencontrer du monde et

Agathe Henriet : “Je suis avocat, dit-elle, pas avocate. Le féminisme à l’excès, c’est contreproduc- tif” estime la Pontissalienne.

Made with FlippingBook Digital Publishing Software