La Presse Pontissalienne 255 - Mars 2021

22 Le dossier

La Presse Pontissalienne n°255 - Mars 2021

l La Cluse-et-Mijoux Une opération de requalification Une nouvelle page d’histoire économique pour l’ancienne usine du Frambourg

Après plus d’un siècle d’activité industrielle, le site exploité sur quatre générations par la famille Gry va connaître un nouveau destin autour d’activités en lien avec l’artisanat et les circuits courts.

jours un casse-tête à cause de la Suisse. Bref, mieux vaut ne pas trop compter sur un hypothétique repreneur indus- triel. Le site au pied du château de Joux dispose en revanche d’un potentiel commercial indéniable. Comme l’a bien compris NicolasWenger, marchand de biens qui en a fait l’acquisition avec plusieurs associés dont Antoine Gry et sa sœur Caroline, très attachés au devenir du bâtiment. Des investisseurs locaux qui souhaitent donner une seconde vie au site en pro- fitant de son attractivité. “Ce projet est porté en concertation avec la com- mune de La Cluse-et-Mijoux soucieuse d’apporter à sa population une offre commerciale en la regroupant sur un site au centre du village. On s’inscrit pleinement dans cette logique en ima- ginant un nouveau pôle d’activité autour des circuits courts et de l’artisanat” ,

A l’arrière de l’ancienne usine encadrée entre les deux forts, Cyrille Mattera de l’Immobilier Pontissalien en charge de la commercialisation des cellules avec Nicolas Wenger, le porteur de projet baptisé Le Frambourg.

I ci, on a construit pendant un siècle des verres de montre, de la quin- caillerie-métallurgie puis dumobi- lier commercial pendant près d’un demi-siècle. Si elle n’a pas vrai- ment de cachet architectural qui retient l’attention, l’usine du Frambourg fait néanmoins partie intégrante de l’his- toire de La Cluse-et-Mijoux. “L’effectif variait entre 20 et 25 salariés auxquels s’ajoutait une trentaine de travailleurs intérimaires en période de pointe. Cer- tains ouvriers ont effectué toute leur carrière chez nous” , précise Antoine

Gry, le dernier à avoir dirigé cette entreprise familiale qui a fermé ses portes en 2019. En libérant 3 500 m 2 de locaux industriels situés à deux pas

est maintenant installé, bien visible au bord de la R.N. 7. La commerciali- sation des cellules est assurée par L’im- mobilier Pontissalien. n F.C. peu scrupuleux en quête de profits immo- biliers, Antoine et sa sœur Caroline ont décidé d’être associés au projet. “Par respect pour lamémoire de nos ancêtres, on voulait participer au destin du site.” Conscient de l’utopie de réhabilitation industrielle, la fratrie adhère au projet axé sur les circuits courts et l’artisanat. Le frère et la sœur plébiscitent aussi le choix d’en faire un lieu commercial au service de la population. “La commune de La Cluse-et-Mijoux est assez disper- sée sans véritable centre-bourg. Elle a une forme de Y et l’entreprise est jus- tement à la croisée des chemins, d’où l’intérêt à nos yeux d’en faire aussi un point de convergence où la population peut se retrouver autour d’une offre com- merciale qui manque sur la commune. Je dis toujours que j’ai refermé le livre de l’entreprise mais maintenant avec ce projet, une nouvelle page s’ouvre, assez fidèle à l’esprit du lieu.” n

résume NicolasWenger sans s’étendre davantage car les pourparlers sont encore en cours. Le panneau annonçant la vocation commerciale et artisanale du projet La mémoire du lieu Dans la famille Gry, on entretient encore un certain attachement avec l’ancienne usine du Frambourg qui fait partie du patrimoine familial. “L’histoire remonte en 1908 à la création par mon arrière- grand-père d’une fabrique de verres de montres dans les Vosges. L’entreprise a été transférée en 1920 à La Cluse-et- Mijoux”, rappelleAntoine Gry, représen- tant de la quatrième et dernière géné- ration à avoir œuvré au sein de l’entreprise familiale. Après les verres de montre, l’activité s’est orientée vers les piècesmécaniques avant le virage dans les années soixante- dix dans le mobilier commercial et les présentoirs. “On travaillait beaucoup pour Nestlé Suisse basé à Vevey”, illustre l’ancien dirigeant. Soucieux de ne pas laisser partir ce patrimoine entre les mains de financiers

de la très fréquentée R.N. 57 empruntée par plus de 15 000 véhicules par jour. Une résurrection indus- trielle du site relève de l’utopie dans un Haut- Doubs éloigné de tous les grands flux commerciaux où le recrutement de per- sonnel technique est tou-

3 500 m2 de locaux industriels.

Ce projet de requalification reprend la forme générale des bâtiments existants avec une touche architecturale qui fleure bon le patrimoine local.

l Houtaud

En ossature bois Un nouveau bâtiment commercial sur la zone Leclerc La société Immoxalis se diversifie dans les locaux d’activité. Elle vient d’acquérir l’ancien cabinet médical d’Houtaud qui sera démoli pour y construire un bâtiment commercial avec des surfaces de bureau.

L e Covid n’a pas eu rai- son de la bulle immo- bilière du Haut- Doubs qui offre toujours des possibi- lités de développement ou de diversification aux promoteurs locaux. Fort de plusieurs expé- riences dans l’habitat, Bastien Marceau de la société Immoxalis se diversifie dans l’immobilier d’entreprise. “On sent émerger une tendance à vouloir faire évo- luer des locaux d’activité vers des projets plus qualitatifs qui prennent en compte les contraintes environnementales. Comme on s’inscrit déjà dans cette logique au niveau de l’ha-

bitat, on se va dupliquer ce savoir-faire innovant sur des bâtiments à caractère écono- mique” plaide-t-il. Immoxalis intervient par exem- ple sur l’agrandissement de l’en- treprise Marceau à Doubs spé- cialisée dans les systèmes de manutention continue de palettes. “Cette extension

faces de stockage. Au niveau supérieur, on trouvera réfectoire, salle de convivialité, vestiaire… Avec cette opération, on apporte du confort, de l’attractivité à l’entreprise qui aura ainsi de nouveaux arguments à proposer à ses futurs collaborateurs. Le chantier a débuté en février pour une livraison prévue à l’au- tomne.” Autre projet à Houtaud avec le rachat de l’ancien cabinet médi- cal situé au bout de la zone com- merciale Leclerc. “On va démolir la maison pour construire un bâtiment sur deux niveaux avec un commerce au rez-de-chaussée, des bureaux au premier étage

Le projet sur la zone d’activité d’Houtaud.

talisés” poursuit Bastien Mar- ceau. Avec des associés, Bastien Mar- ceau vient de monter la société Keystone qui investit dans la construction d’une structure commerciale de 5 000 m 2 à Champagnole. “On a répondu à une invitation de la commune qui recherchait des investisseurs

et on transférera le siège d’Im- moxalis au second niveau. Comme je me spécialise dans la construction à ossature bois, cette réalisation servira aussi de vitrine en offrant plus de lisibilité pour l’entreprise. Le bâtiment sera donc réalisé en partie en ossature bois avec isolation per- formante, toits et parkings végé-

pour valoriser un ancien site industriel. Situé en face du Super U à l’entrée de la ville, le projet s’intitule d’ailleurs la Manufac- ture. On est dans l’attente du permis de construire et les deux tiers des cellules sont déjà com- mercialisées” , poursuit Bastien Marceau en rappelant que l’ha- bitat reste sa priorité. n

Des toits et des parkings végétalisés.

consiste à rajou- ter 600 m 2 de surface supplé- mentaire. Elle comprend les locaux adminis- tratifs, le bureau d’études, des sur-

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