La Presse Pontissalienne 254 - Février 2021

L’événement 7

La Presse Pontissalienne n°254 - Février 2021

l Accompagnement à la création La B.G.E. digitalise ses outils au sein d’un “bureau virtuel” Le nombre de candidats suivis par l’antenne Haut-Doubs de la B.G.E. (Boutique de gestion) n’a pas varié en 2020. Le changement concerne les méthodes de travail axées sur l’interaction numérique.

L e niveau d’activité n’a pas chuté en 2020. “On a reçu 600 à 700 per- sonnes, soit sensible- ment le même nombre que les années précédentes. On n’a pas ressenti de découragement global même si quelques projets ont dû être repoussés dans les secteurs de la restauration et de l’événe- mentiel” , explique Sophie Cara- vati, responsable de l’antenne Haut-Doubs B.G.E. Franche- Comté. La crise sanitaire a eu des effets assez surprenants dans le sens où elle a aussi conforté certains à franchir le pas de l’installation. Le ralentissement d’activité a laissé notamment plus de temps de réflexion à un public de sala- riés qui souhaitait s’engager dans des reconversions profes-

son modèle économique. “On s’est beaucoup développé sur la formation à destination des chefs ou futurs chefs d’entreprise. Il s’agissait de combler unmanque et de proposer de nouveaux outils axés sur la stratégie commerciale et la communication.” La visio- conférence a permis de main- tenir le lien avec les porteurs de projet. Cette technologie a même bouleversé les méthodes d’accompagnement classiques. “On a créé une offre d’ateliers en visio qui fera désormais partie de nos outils. C’est pratique pour les personnes qui ne peuvent pas se déplacer. Cela permet de main- tenir les séances même s’il y a peu d’inscrits. On travaille main- tenant dans l’univers d’un bureau virtuel dont l’architecture a été finalisée le 11 janvier der- nier.” Avec ce bureau virtuel, la B.G.E. met à disposition des créateurs d’entreprise un environnement dédié permettant d’accéder directement aux documents, au business plan, de rester en lien avec son conseiller. Pour autant, tout ne se fait pas à distance. Certains échanges impliquent une relation en présentiel. “Le premier rendez-vous d’accueil se fait toujours dans nos agences.” Depuis début janvier, Sophie

Caravati constate une augmen- tation de candidats victimes de licenciements. Sans être trop alarmiste, elle s’interroge néan- moins sur l’évolution des habi- tudes de consommation et les répercussions sur l’activité éco- nomique locale. n

Sophie Caravati la responsable d’antenne entourée des conseillers Patricia Lebrun et Thomas Goguillot (manque sur la photo la secrétaire Marie-Jeanne Léchine).

La baisse des immatriculations est plus prononcée dans le Haut-Doubs Les deux antennes Haut-Doubs de la C.C.I. et de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat enregistrent un ralentissement des créations-reprises d’entreprises sur le territoire frontalier. Ceux qui se lancent privilégient massivement le statut de micro-société.

également une stagnation des créations sous forme de société. Cela traduit la prudence d’entrepreneurs les plus ambitieux. Au cours de l’année 2020, la C.C.I. a lancé une nouvelle formation qualifiante “Cinq jours pour entre- prendre” à destination des porteurs de pro- jets.” Le diagnostic de l’évolution de la situation en 2020 dans le Haut-Doubs est sensiblement identique à l’antenne de la Chambre deMétiers et de l’Artisanat logée dans les mêmes locaux que la C.C.I. à Pontarlier. “La dynamique de création d’entreprises dans l’artisanat a repris à partir de la mi-avril avec une activité assez soutenue dans différents secteurs : bâtiment, nettoyage, food-trucks, mécanique auto, pho- tographie et loisirs créatifs. Au total, on a enre- gistré une centaine de créations d’entreprises en 2020 contre 120 en 2019.Autre particularité, il s’agit uniquement de micro-entreprises” , indique Martine Lamy, la responsable de l’an- tenne Haut-Doubs de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat. n

E n matière de création d’entreprises, le Doubs et le Haut-Doubs nagent en contresens de la tendance nationale qui affiche une croissance de 4,5 % en 2020. La branche “commerces” est la plus touchée alors que les activités de service se maintien- nent. Deux tiers des créations sont réalisés en tant qu’auto-entrepreneur. Une tendance nationale marquée notamment par le déve- loppement des plateformes de transport et de livraison et l’essor des activités de services aux entreprises. “À l’échelle du Pays du Haut- Doubs, on enregistre 263 immatriculations en 2020 contre 320 l’année précédente, soit une baisse de 17,8 %. La différence avec

l’évolution mesurée dans le Doubs réside dans le caractère frontalier du Haut-Doubs avec les incertitudes qui pèsent sur l’évolution du travail en Suisse” explique Frédérique Bri- schoux, responsable de l’antenne de la C.C.I. à Pontarlier. Le confinement du printemps a permis à de nombreux candidats à l’installation de concré- tiser des projets qui étaient en gestation depuis plusieurs mois voire plus longtemps. La situa- tion du marché du travail a aussi facilité la prise de décision. “On est face à deux réalités, analyse Frédérique Brischoux. D’un côté, on observe une accélération de l’ubérisation de l’économie des petits boulots. On constate

sionnelles. “Le Covid a libéré des vocations” , résume Sophie Caravati. La remise en cause s’applique aussi au sein de la B.G.E. n’a pas eu à subir de rup- ture d’activité interne en bascu- lant dans le télé- travail. L’occasion aussi de repenser

“Le Covid a libéré des vocations.”

l Arc-sous-Cicon Ils reprennent un restaurant Ils se lancent, comme une évidence…

Fanny Reveney et Yann Clochey viennent de rache- ter le restaurant d’Arc-sous-Cicon dans lequel ils prévoient une activité “pizzas à emporter” pour compléter la restauration traditionnelle. Prévoyants.

notre compte. Puis cette longue période nous a même permis de mieux mûrir notre projet, de pré- parer toutes les phases de la reprise, de discuter sereinement avec la banque, de suivre les conseils et les formations pro- posées par la Chambre de métiers. Nous sommes encore plus motivés” ajoute Fanny Raveney, 24 ans. Le couple qui réside également au village est en plein chantier de rénovation. Ils font la plupart des travaux eux-mêmes. “ Nous espérons terminer les travaux mi-mars” indiqueYann. La confi- guration du futur restaurant se dessine déjà. À côté de la salle principale d’une cinquantaine de couverts où sera proposée midi et soir (5 jours par semaine dans un premier temps) une cuisine régionale traditionnelle à base de produits frais “ et locaux” , le couple est en train d’aménager une seconde salle. “Dans cette seconde pièce, nous

aurons un four à pizzas. Nous proposerons donc en complément du restaurant traditionnel, des pizzas à emporter, avec nos pro- pres recettes. C’est un service qui n’existe pas à des kilomètres à la ronde et la vente à emporter correspond également à une vraie tendance, on l’a vu avec le Covid” poursuit le couple. C’est la raison pour laquelle, L’Évidence pourra ouvrir ses portes avant la fin du mois de mars. Couvre-feu ou pas, confi- nement ou non, l’activité pizzas à emporter pourra toujours démarrer. Pour la partie restau- rant traditionnel, ce sera sans doute pour le printemps. Et pour les beaux jours, le restaurant d’Arc-sous-Cicon, situé au cœur du village, disposeramême d’une belle terrasse ensoleillée. De quoi voir l’avenir avec optimisme pour ce jeune couple d’entrepre- neurs. n J.-F.H.

L a signature chez le notaire est encore toute fraîche, elle date du 22 janvier. Après une année ponctuée par les couvre- feux et les confinements, Fanny Raveney et Yann Clochey ne sont en aucun cas découragés par leur engagement récent de reprendre les rênes de l’ancien restaurant La Masure, à Arc- sous-Cicon. Pour eux, cette reprise est même apparue “comme une évidence” disent- ils en chœur. C’est d’ailleurs le nom qu’ils ont donné à leur futur établissement qui doit ouvrir ses portes d’ici la finmars, après plusieurs mois de travaux. “Après plusieurs années d’expérience chacun dans

le domaine de la restauration, nous avons souhaité travailler à notre propre compte. On sait que dans la restauration, on ne compte pas ses heures. Et quand on sait qu’on le fait pour soi, on compte encore moins ses

Le restaurant L’Évidence sera prêt à ouvrir ses portes avant fin mars.

heures” observe Yann Clochey, 26 ans. La crise sani- taire n’a pas freiné leur enthousiasme, au contraire. “Le premier confine- ment nous avait déjà fait cogiter sur le fait de nous lancer à

Fanny Raveney et Yann Couchey sont prêts à ouvrir leur nouveau restaurant, après rénovation complète.

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