La Presse Pontissalienne 254 - Février 2021
28 Mouthe - Région des lacs
La Presse Pontissalienne n°254 - Février 2021
MONTPERREUX
Une discipline en vogue Le Kitesurf décolle dans le Haut-Doubs Créée en septembre 2015 par ses pratiquants, l’association K.A.H.D. “Kitesurf Association
du Haut-Doubs” compte 24 adhérents et s’adonne au kitesurf l’été et au snowkite l’hiver, pour leur plus grand plaisir, mais aussi pour celui des spectateurs fascinés par ces ailes volantes.
S i le K.A.H.D. est une asso- ciation classique, non un club affilié à une fédéra- tion, n’ayant pas vocation à organiser des initiations ou des cours, il conseille fortement les pratiquants à se licencier auprès d’une des deux fédéra- tions agréées : la F.F.V.L. (fédé- ration française de vol libre) et la F.F.V. (fédération française de voile). Pour débuter, il est préférable de s’adresser aux écoles qui fixent leurs conditions d’accès et possèdent le matériel adapté. “Ce sont les pratiquants de kite- surf qui ont décidé de s’organiser en association pour défendre leur droit de naviguer sur le lac Saint-Point.Après plusieurs réu- nions à la sous-préfecture de Pontarlier, la pratique du kitesurf sur le lac Saint-Point a été régle- mentée : du 15 juin au 15 sep- tembre, seule la zone de loisirs de Chaon est autorisée pour se mettre à l’eau. La navigation est quant à elle permise sur toute la surface du lac, en évitant tou- tefois une zone tampon de 50 m à partir des berges. La mise à l’eau doit se faire par un chenal, balisé par des bouées, dont l’usage est strictement réservé aux kitesurfeurs. Une zone de décollage et d’atterrissage est prévue dans la partie nord-est de la plage de Chaon, malheu- reusement bien souvent envahie de voitures à cette période. Le reste de l’année, la pratique du
kitesurf est autorisée sur tout le lac Saint-Point, dans le respect des autres usagers et dans le respect des règles de navigation. Le site du lac Saint-Point n’est pas adapté aux pratiquants débutants” , rappelle Bertrand Baverel, qui dirige l’association. L’association compte seulement trois femmes sur ces 24 adhé- rents. Elles sont encore peu de pratiquantes au niveau national, mais sont de plus en plus nom- breuses à s’y essayer. Pour la plupart des membres, la décou- verte du kitesurf s’est faite par l’intermédiaire de connaissances ou d’images sur les médias. “L’apprentissage devrait se faire au sein d’une école. Il n’y en a pas dans notre région, les plus proches se trouvent en Suisse voisine, où il est également pos- sible de pratiquer” , explique Ber- trand Baverel. Un membre de l’association propose également des séjours-stages au Sri Lanka :
Sport de glisse nature, le snowkite est le pendant montagnard du kitesurf.
Un équipement spécifique et une technique maîtrisée Il n’y a pas vraiment d’âge limite ni pour commencer le kitesurf, ni pour prendre sa retraite ! Mais il y a un matériel à prendre en compte, en fonction du poids et de la taille.
de snowboard, et kitesurf ou kite- foil en milieu aquatique sur le lac Saint-Point, sur le Léman ou le lac de Neuchâtel (pour ne citer que les plus proches)” , pour- suit le passionné. Ces deux pratiques se font à l’aide d’un cerf-volant (kite en anglais). Il en existe deux grandes familles : les voiles à boudins, qu’il faut gonfler et les ailes à caissons, semblables aux ailes de parapente (plus d’in- formations sur le matériel dans l’article : “Un équipement spé- cifique et une technique maî- trisée”). Le kitesurf ou le snow- kite sont des sports de nature,
en 3 D. “On glisse, on saute, on accélère, on vole. On ne fait pas de bruit, on est à l’écoute des élé- ments qui nous entourent, nous portent et nous font avancer. La pratique peut être très engagée et physique, ou peut juste per- mettre une balade sur l’eau ou sur la neige. Il existe des cham- pionnats nationaux et mondiaux de freestyle, big air (saut le plus haut et figures) et de race (vitesse et tactique de régate). Il y en a pour tous les goûts, mais une fois que vous êtes accro…” , confie Bertrand Baverel. C’est un sport individuel mais toujours plus sympa entre amis. C’est le rôle de l’association que d'organiser des sorties à plusieurs, qui favo- risent la convivialité et garan- tissent une sécurité. L’association tient à remercier les personnes qui lui laissent profiter de leurs champs ennei- gés l’hiver, et les instances locales, Commune de Montper- reux, Syndicat du Mont D’Or et des 2 Lacs, avec lesquelles elle a œuvré pour maintenir la pra- tique du kitesurf à Chaon et qui les aident chaque année à met- tre en place les signalétiques et les balisages nécessaires. “Le contact est permanent pour amé- liorer les choses, comme envisa- ger d’autres aires de départ ou améliorer la cohabitation entre les différents usagers du Lac” conclut Bertrand Baverel. n M.T. K.A.H.D. 1 rue du Centre, Chaon 25160 Montperreux bertrand.baverel@wanadoo.fr
il s’agit de Léo Moret, avec sa structure Kitesur- finglanka. “Notre région ne fait pas partie des zones géogra- phiques très ven- tées. Cependant nous avons la chance de pouvoir pratiquer un peu toute l’année : snowkite en hiver à l’aide de ski ou
Pour la liberté de la glisse.
“L es ailes sont dirigées par l’intermédiaire d’une barre et de lignes de cerf- volant qui mesurent entre 17 et 25mètres. En fonction de la force du vent et du gabarit du prati- quant, le choix de l’aile est diffé- rent. Chaque kitesurfeur, en fonc- tion de son niveau, doit donc posséder plusieurs ailes pour pouvoir s’adapter aux diverses conditions climatiques. En effet, plus le vent est fort, moins l’aile sera grande. Pour un kitesurfeur de gabarit normal (environ 75 kg) on peut estimer le nombre de voiles nécessaires à 3, qui mesu- reront entre 6 et 12 m²” , précise Bertrand Baverel, qui souligne qu’il faut également prendre en compte le support de navigation, twintip, foil ou surf (les différentes planches utilisables sur l’eau). En résumé, le kitesurf est un sport qui nécessite un gros investis- sement en termes de matériel, même si on trouve de plus en plus dematériel d’occasion.Atten- tion toutefois à ne pas acheter de matériel trop ancien car les systèmes de sécurité ont beau- coup évolué ces dernières années. Le kitesurf peut être un sport dan- gereux, surtout lors du décollage
et du retour sur la plage. La maî- trise du cerf-volant et le respect des règles de sécurité sont pri- mordiaux. D’où l’importance de ne pas débuter seul, sans les conseils d'un professionnel. Comme toute pratique sportive, un niveau physique correct est requis. Pour ceux et celles qui veulent pratiquer sur l’eau, il est bien évidemment indispensable de savoir nager et d’être capable de le faire sur des grandes dis- tances en cas de problème. Le port d’une combinaison et d’un système de flottaison est obliga- toire, le port du casque fortement conseillé. Les qualités requises sont variées : un bon sens de l’équi- libre, être très à l’aise dans l’eau, une bonne coordination corporelle (les jambes, les bras et la repré- sentation du corps dans l'espace, tout travaille en même temps), des notions de météorologie, pour pouvoir anticiper les chan- gements brutaux de vent (surtout pour ceux ou celles qui pratiquent en mer ou en montagne). L’ac- cumulation d’imprudences entraî- nant souvent des accidents, il faut savoir annuler une session si les conditions ne sont pas adé- quates. n
Impressionnant saut en kitefoil “board off” sur le lac Saint-Point le reste de l’année. Le Kitesurf un sport en communion avec la nature. Ici le vent, le ciel et l’eau font partie du décor.
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