La Presse Pontissalienne 251 - Novembre 2020
8 L’ÉVÉNEMENT
La Presse Pontissalienne n°251 - Novembre 2020
l Tests Covid
Le contact tracing de la C.P.A.M.
“On ne sait pas dire quelle tournure aurait pris l’épidémie sans ce tracing” En tant que directeur de la Caisse primaire d’assurance maladie (C.P.A.M.) du Doubs, Lilian Vachon a la lourde tâche d’organiser le suivi le plus précis possible des personnes touchées par le Covid-19 ou exposées à la maladie. Où en est notre département à l’heure d’un nouveau tour de vis ?
Lilian Vachon est directeur de la C.P.A.M. du Doubs. C’est lui qui coor- donne toute la politique de contact tracing
L a Presse Pontissalienne : Où en est-on, début novembre, sur le traçage du Covid dans notre département, ce que vous appelez à la C.P.A.M. le “contact tracing” ? Lilian Vachon : Il s’agit avec cette méthode d’essayer de briser les chaînes de contamination. On a affaire à un virus qui a la par- ticularité de se propager très rapidement, dans un contexte où on connaît encore assez mal son mode de transmission. La technique, comme ça s’est pra- tiqué enAsie, est donc d’essayer de connaître la positivité d’une personne le plus tôt possible afin de pouvoir la contacter ainsi que les personnes qui sont potentiel- lement à risque, c’est-à-dire les
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d’aider à l’isolement via une plate-forme d’appui à l’isolement, et a le pouvoir d’enquêter sur les clusters au-delà de la conta- mination de 10 personnes dans un même endroit. L.P.P. : On pourrait se poser la question de l’efficacité de la méthode au regard de l’augmentation exponentielle des cas de Covid ? L.V. : La montée en charge fonc- tionne.On avait annoncé l’objectif de réaliser 1million de tests par semaine, nous sommes aujourd’hui à près d’1,5 million sur le plan national. Je rends d’ailleurs hommage aux labora- toires ici dans le Doubs pour leur engagement. Les chaînes de contamination sont-elles pour FDKFOKDOY?YG
fameux cas contacts en deman- dant à ces derniers de s’isoler pendant sept jours et d’aller faire un test.Nos équipes à laC.P.A.M. disposent de matrices très bien documentées qui leur permettent de donner les bonnes indications aux personnes contactées. Nous organisons leur isolement, nous les accompagnons. Si le télé-tra- vail n’est pas possible pour elles, nous les faisons bénéficier d’un arrêt de travail qu’elles peuvent obtenir directement sur le site A.M.E.L.I. Nous sommes en quelque sorte le niveau 2 du dis- positif entre lesmédecins de ville (niveau 1) qui restent évidem- ment unmaillon très important, et l’Agence régionale de santé (niveau 3) qui elle, à la capacité O KFOKDOY?Y+LNXPYQXY+RUQ0Y9)B7G6MYCHIVTWIWXT NRIRCRSW,XYXSYQXY+LNWXY*B@@B9MYV4XTSYVQCWTWP3 SUVSW/= O!KFOKDOY?Y.VLNYQXY58UWPSR<8XY-EG66GMY4VUQWXT QXYNVY@7GAAMYHNXISUWIWXT XSYQXY'WISRWUXY):1JE9MYUXP
de la caisse d’assurance maladie.
contaminations, car ce patient aura été isolé. D’un côté, la per- tinence de cetteméthode est ras- surante. On ne sait pas dire quelle tournure aurait pris l’épi- démie sans ce travail de tracing. Cette méthode aura sans doute un effet positif sur le lissage de la courbe des contaminations. L.P.P. : La montée en charge semble loin d’être terminée ? L.V. : On va finir par atteindre un palier. Sur les trois dernières semaines dans le Doubs, on avait entre 600 et 1 000 fiches à traiter D KFOKDOY?YGUWXNYQXY6H2VPSWXTY@:5>JAMYWT/RUCV3 SWIWXTYXSYQXY7VUWTXY->EB;MYPXIUHSVWUX= D KFOKDOY?YGTQUXV3@XVTQURYQXYGTS8RT0Y*>JEEBM CXTLWPWXUYI8VU
autant brisées ? Non. Sauf qu’on arrive désormais à détecter de plus en plus de personnes testées positivement qu’on avait aupa- ravant repérées comme cas contacts. Au printemps et pen- dant l’été, on se questionnait car on trouvait beaucoup de per- sonnes positives et on ne savait pas d’où elles sortaient. Aujourd’hui, en travaillant sur les boucles de contamination, si on réussit à détecter un nouveau patient positif au moment où il est cas contact, alors on gagne du temps, et sans doute des F KFOKDOY ?Y @HTTVY QXY +RUQVTY *B:E :J9M IRTPSULISXLUYCHSVNNW LXYXSYQXY@VLUVY.B GE;M UXP
tous les jours. On a les moyens humains de suivre, mais on fait un effort désormais pour aug- menter notre “productivité” en automatisant certaines tâches (envoi de S.M.S. préalables pour prévenir les personnes qu’elles vont être appelées…). Mais on crée les outils quasiment en temps réel. On doit être aussi dans une logique de traitement attentionné des situations car cela touche unemaladie qui peut faire peur pour soi ou pour ses proches. n Propos recueillis par J.-F.H. F KFOKDOY?YEV0CRTQYEB:66J@MY!OYVTPMYUXSUVWSHM QRCWIWNWHY(Y.RTSVUNWXUY%;RL2P&YH État civil d’octobre 2020
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