La Presse Pontissalienne 251 - Novembre 2020

ÉCONOMIE

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La Presse Pontissalienne n°251 - Novembre 2020

EN BREF Laïcité

SOCIAL

Les effets de la crise 726 bénéficiaires du R.S.A. en plus, le Haut-Doubs relativement préservé

L’Association Laïque de Pontarlier exprime son effroi et sa consternation face à l’assassinat ignoble de Samuel Paty, le professeur d’histoire- géographie de Conflans- Saint-Honorine. L’A.L.P. a proposé au conseil municipal de Pontarlier de renommer la salle municipale dite de l’association laïque afin qu’elle porte le nom de Samuel Paty et qu’une plaque commémorative y soit apposée. Pour débattre de cette question et trouver les moyens d’agir, l’A.L.P. invite à son assemblée générale le 19 novembre à la salle Morand. Musée Exposition dossier au musée de Pontarlier “Le Retour de la conférence de Gustave Courbet” jusqu’en mars prochain. Pour ceux qui n’auraient pas pu voir cette exposition “Le Retour de la conférence, un tableau disparu” au Musée Courbet d’Ornans, redécouvrez l’histoire de ce tableau peint en 1863, et aujourd’hui disparu. À voir au Musée de Pontarlier.

Le Doubs enregistre une très forte hausse du nombre de ses bénéficiaires. Une hausse toutefois plus visible dans le Pays de Montbéliard que dans le reste du département.

L a pauvreté gagne le département. Entre mars et août, le Doubs a enregistré une hausse de 6,6 % du nombre des bénéficiaires du revenu de solidarité active (R.S.A.), soit 12 870 personnes. “C’est une hausse considérable liée à la crise sanitaire qui a engendré une crise économique et sociale. Cela s’explique parce qu’il y a eu de nom- breuses entrées et pas de sortie puisque les contrats en intérim et en C.D.D. se sont arrêtés” explique Pierre Simon, vice- président au Département en charge du social. Cela correspond à 726 personnes supplémentaires sur cette même période. C’est beaucoup. Parmi ces nouveaux bénéficiaires, beau- coup de moins de 30 ans et une augmen- tation du nombre d’allocataires surtout dans le Pays de Montbéliard (41 %). Cela s’explique parce que cette zone géogra- phique a davantage recours aux C.D.D. et à l’intérim. Le Haut-Doubs est “encore” privilégié même si Pierre Simon tient à rappeler que l’on devient plus vite pauvre dans notre secteur du fait de la cherté des loyers. Pour les secteurs de Maîche,

Valdahon,Morteau et Pontarlier, les allo- cataires du R.S.A. sont environ 1 200 bénéficiaires, soit 10 % du nombre total. Le Doubs, dont c’est la mission première, a-t-il les reins solides financièrement pour accompagner cette hausse impor- tante appelée à durer ? “Les allocataires recevront leur revenu, il n’y a aucun doute. On capitalise sur notre bonne ges- tion en matière budgétaire pour pouvoir

Pierre Simon : “Le nombre d’alloca- taires augmente mais le Doubs assumera.”

être en capacité de verser l’allocation. On assumera” répond l’élu. Entre les bud- gets 2019 et 2020, un surcoût de 10 % supplémentaire est à prévoir, soit 79 millions d’euros. “Pour ce mandat, c’est du jamais vu” poursuit l’élu. Le R.S.A. est versé à partir de 25 ans, ou avant si la personne a un enfant. Il oscille entre 564 et 900 euros par mois selon divers critères. Au-delà de cette aide versée, le Département a mis en place un accompagnement

Un budget de 79

millions d’euros.

individuel. Être allocataire, ce sont des droits mais aussi des devoirs. Les deman- deurs sont convoqués dans le mois pour établir un plan de formation dans lequel sont évoqués les freins au retour à l’em- ploi, les perspectives d’emploi, l’aide à la rédaction d’un C.V. par exemple. Le Département accompagne 36 structures d’insertion, “structures que l’on tente de développer dans leVal deMorteau notam- ment, annonce Pierre Simon.Une conven-

tion avec Haut-Doubs Repassage est passée pour une ouverture (d’ici la fin d’année) dans les locaux du C.M.S., rue Frainier à Morteau.” Un autre projet avec le syndicat Préval, Emmaüs et d’au- tres structures prévoit d’apprendre à des personnes éloignées de l’emploi de cuisiner les invendus des grandes sur- faces de Morteau. Le Haut-Doubs en a besoin, bien que les allocataires soient relativement peu nombreux. n

LA CLUSE-ET-MIJOUX

Mécénat

En quête de généreux ou humbles donateurs pour le Fort de Joux Bertrand Devevey et Serge Kirszbaum ont été missionnés par la C.C.G.P. pour mobiliser des financements privés et faciliter des mises en relation autour du projet de restauration et de valorisation du Fort de Joux.

S ans ces deux ambassa- deurs, pas sûr que le Fort de Joux ait été retenu en juillet dernier par la “Mission Bern, patrimoine en péril”. Ce qui lui a valu de béné- ficier d’une part de l’aide du “Loto du patrimoine” et d’autre part, d’une souscription popu- laire officialisée le 13 octobre lors de la signature de la conven- tion de partenariat entre la C.C.G.P. et la Fondation du patri- moine. L’argent récolté servira à financer la restauration des ponts-levis et du pont dormant. “Il y avait une opportunité à sai- sir. On a ensuite constitué un dossier avec la C.C.G.P.” , justifie Bertrand Devevey. La C.C.G.P. étudie depuis 2018 la possibilité de recourir au mécénat pour abonder au finan- cement du programme de res-

pagne les collectivités et les entreprises pour les aider à com- muniquer sur des projets qui ont besoin de la puissance publique. Son confrère œuvre davantage dans la recherche de mécènes de grande envergure attentifs à soutenir des projets culturels. Il a été, par exemple, récemment sollicité par lamairie de Meaux à la recherche de financements pour le musée de la Grande guerre. “On a travaillé ensemble sur un autre projet de rénovation d’un ancien couvent transformé en institution cultu- relle” , illustre Bertrand Deve- vey. Le duo est également intervenu pour apporter des financements à destination de la fondation du concours de Genève qui avait perdu un de ses mécènes. Des expériences diverses et variées

tauration du château de Joux. “Décision a été prise de solliciter des experts du financement privé car nous n’avions pas ces com- pétences en interne. Un appel d’offres a été lancé. Bertrand Devevey et Serge Kirszbaum ont été retenus pour mener cette mis- sion sur quatre ans” , précise Laurène Mansuy, la directrice du château de Joux.

Bertrand Devevey et Serge Kirszbaum.

qui montrent aussi le champ d’application susceptible d’être déployé au profit du Fort de Joux. Pas question de jouer les cavaliers seuls. “On travaille toujours sous le contrôle des élus. On est un peu les porte-parole, les ambassadeurs du château de Joux auprès des entreprises régionales et nationales.” L’idée n’est pas de soutenir d’un seul bloc le projet de restauration ou celui de valorisation du site. Le soutien peut au contraire se décliner en fonction des diffé- rentes facettes du château de Joux : le volet architecture mili- taire, l’abolition de l’esclavage avec Toussaint Louverture, le musée d’armes anciennes… “On

gation de moyens, rectifie Ber- trand Devevey en rappelant l’im- pact de la crise sanitaire qui réduit les capacités d’actions. Sans cela, d’autres actions auraient pu être engagées de façon plus visible.” Le mécénat ne peut selon lui se réduire au seul volet financier. Il est plutôt question de faire naître un mouvement d’opinion en faveur d’un projet culturel et touristique. “Notre rôle consiste à susciter de l’intérêt pour ces programmes et que les gens qui ont les moyens de le faire puissent le faire. Avec l’as- pect pécuniaire s’ajoute la notion de mise en relation qui importe tout autant sinon plus.” n

peut considérer que certaines entreprises sont intéressées par un chapitre de l’histoire de Joux. Ces entreprises, on les connaît. À nous de les convaincre pour aller vers une déclaration d’in- térêt.” Le mécénat se développe depuis une trentaine d’années avec l’émergence des notions de res- ponsabilisation sociale et socié- tale des entreprises. Le parte- nariat défini entre le C.C.G.P. et Bertrand Devevey et Serge Kirszbaum repose-t-il sur des objectifs chiffrés ? “Non, ce serait trop ambitieux d’annoncer un chiffre qu’on ne peut pas connaî- tre par avance. On n’a pas d’obli- gation de résultat, juste une obli-

Les deux font la paire. Bertrand Devevey et Serge Kirszbaum diri- gent chacun une société de conseils implantée en région parisienne. Le premier est spécialisé dans le management des projets d’intérêt général. Il accom-

“Nous avons une obligation de moyens.”

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