La Presse Pontissalienne 250 - Octobre 2020

DOSSIER I

La Presse Pontissalienne n°250 - Octobre 2020

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Politique

Une proposition de loi étudiée le 8 octobre à l’Assemblée

“Présenter les chasseurs comme des viandards, c’est méconnaître la chasse” La députée Annie Genevard (L.R.) explique pourquoi elle n’a pas soutenu le référendum d’initiative partagée en faveur du bien-être animal et de l’abolition de certains modes de chasse. Elle y voit une attaque contre la ruralité agricole.

L a Presse Pontissalienne :Vous n’avez pas signé le R.I.P. et vous ne voterez pas la proposition de loi du député Cédric Villani qui veut introduire des mesures d’interdiction de certaines pratiques génératrices de souffrance chez les animaux. Pourquoi ? Annie Genevard : Je ne l’ai pas signé car je ne partage pas cette proposition por- tée par les anti-spécistes qui visent à interdire toute forme d’exploitation animale et de considérer l’animal à l’égal de l’homme. Je connais les ani- maux et je connais la relation qu’ont

position de Cédric Villani a été étudiée le 1 er octobre en commission. Deux dis- positions ont été supprimées comme la fin de l’élevage et certaines pratiques de chasse comme la chasse à courre et chasses dites traditionnelles. Cette proposition est étudiée le 8 octobre en séance. L.P.P. : Est-ce à dire que vous ne vous souciez pas du bien-être animal ? A.G. : Non ! Notre groupe à l’Assemblée nationale a déposé un projet de loi visant à renforcer les peines encourues

les agriculteurs avec leurs bêtes. Il n’y a qu’à se rendre dans un comice pour

Annie Genevard, députée du Doubs, défend l’agriculture et la chasse.

se rendre compte de cet amour. Pour la chasse, je sais que les chasseurs sont des amoureux de la nature et leurs prélève- ments ne compromettent pas l’équilibre biologique. Parfois, ils sont même nécessaires quand on connaît les dégâts des sangliers. On oublie par- fois le bon sens. La pro-

associations de chasse ou d’agriculteurs, il y a du respect du vivant dans les discours, un travail qui est mené sur le terrain et une excellente connais- sance de la nature. L’animal doit être protégé des actes de cruauté, lesquels doivent être sévèrement sanctionnés car ils jettent le discrédit. N’oublions pas la fonction nourricière de l’agri- culture. Propos recueillis par E.Ch.

par les auteurs d’actes de cruauté envers les animaux. Nous sommes tous contre les élevages indignes mais là où je ne suis plus d’accord, c’est lorsque des généralités sont faites. C’est un procès très injuste fait contre nos agri- culteurs et contre les chasseurs. La chasse est une activité ancestrale. Pré- senter les chasseurs comme des vian- dards, c’est méconnaître cet univers. Lorsque je vais aux assemblées des

“L’animal doit être protégé des

actes de cruauté.”

Les chasseurs plantent des haies et restaurent les ruisseaux Après un important chantier mené sur le premier plateau, la fédération départementale des chasseurs du Doubs va lancer une opération de restauration d’une zone humide et une plantation de haies aux Fourgs. Environnement Un projet à Sainte-Colombe

Ici, le projet a consisté à planter des arbres en bordure du ruisseau, à Bouclans.

L es chasseurs mettent les mains dans la terre. La fédération de chasse du Doubs a inauguré le

champs pour rejoindre ensuite le Doubs au niveau de Laissey. Le Gour a profité de lourds tra- vaux de restaurationmenés par la Fédération départementale des chasseurs du Doubs, accom- pagnée par l’Agence de l’eau, la communauté de communes des Portes du Haut-Doubs et celle du Pays Baumois, les communes concernées que sont Bouclans, Champlive, Osse, Dammartin- les-Templiers. Les chasseurs ont déjà planté 40 km de haies dans le Département, soit envi- ron 10 000 arbres par an. Soutenu par dans le cadre des projets “biodiversité” par l’Agence de l’eau, le projet a per- mis l’aménagement de 1 100 mètres de ripisylves (arbres en bord de cours d’eau), la planta-

25 septembre dernier le chantier de restauration du Gour, entre Bouclans et Champlive, là où ce ruisseau se faufile dans les

Des abreuvoirs sont mis en place pour éviter le piétinement

des vaches comme ici à Bouclans.

tion de 5 500 arbres de haies champêtres, et la mise en place de 6 abreuvoirs pour limiter le piétinement du cours d’eau par le bétail. “Ces actions ont permis d’améliorer l’état du Gour, de restaurer des corridors écolo- giques et la qualité de la res- source en eau” indique un pro- fessionnel. 63 enfants des écoles environnantes ont été sensibi- lisés à cette restauration d’en- vergure. Ils ont notamment par- ticipé à la plantation des haies. Les travaux ont été financés par l’Agence de l’eau Rhône Médi- terranée Corse et assurés par l’entreprise Bouvresse T.P. de Bouclans. Le monde agricole a également apporté sa contribu- tion lors de journées de planta- tions réalisées par la fédération de chasse du Doubs. La fédération de chasse est deve- nue pilote en matière de main- tien et restauration des espèces.

Les haies permettent à terme de créer des zones d’ombre, favorisent la nidification des oiseaux.

La Fédération de chasse du Doubs accompagne les agriculteurs. Elle leur paie les

Sainte-Colombe, un projet de restauration des zones humides est projeté pour 2021. Au prin- temps, un important chantier de plantation de haies sera lancé aux Fourgs.

À Amancey, elle a planté des centaines de mètres de haies dans les champs d’un agricul- teur. D’autres projets sont en cours notamment dans notre secteur du Haut-Doubs. À

arbustes comme ici avec cet agriculteur à Osse, ou Amancey.

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