La Presse Pontissalienne 250 - Octobre 2020
DOSSIER I
La Presse Pontissalienne n°250 - Octobre 2020
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Pas d’impasse sur la sécurité dans le Doubs l Prévention Formation d'une demi-journée Tous les chasseurs du Doubs doivent suivre la formation sécurité dispensée à Gonsans par les techniciens de la Fédération. Reportage.
rité” , poursuit le technicien en rappelant qu’avant 1976, il suf- fisait de demander le permis pour l’avoir alors qu’aujourd’hui cela représente 20 heures de for- mation. “L’examen est plus sélectif avec un taux de réussite de 71 % en France et 79%dans le Doubs.” Après la séance vidéo, la forma- tion sécurité se décline ensuite en plusieurs ateliers permettant aux chasseurs de découvrir que le ricochet est une composante inhérente de la chasse au tir à balle comme au plomb. “Tout peut ricocher donc mieux vaut mettre toutes les chances de votre côté” , rappelle David Clerc. Tir à balle depuis unmirador, chasse au lièvre à découvert, tir sur un oiseau à hauteur d’homme. Quelle que soit la situation, on retrouve des éclats de balle ou des plombs à l’arrière de la cible. “Il ne faut jamais sous-estimer l’impact d’une gerbe de plombs. Cette munition est à l’origine d’un tiers des accidents. Du gros plomb peut blesser jusqu’à 380m. La portée d’une balle est bien supérieure, pouvant aller jusqu’à 3 200 m.” L’occasion pour le technicien de suggérer une recherche de tir efficace pour éviter de blesser l’animal et limiter ainsi le risque de ricochets. La nouvelle loi chasse prévoit que la formation sécurité devienne obligatoire pour tous les chasseurs à partir de 2021. “Une enquête montre
A ucun accident mortel de chasse n’est à déplo- rer dans le Doubs depuis 2011. Sans que cela explique tout, Philippe Feu- vrier le directeur de la Fédération Départementale de la chasse y voit le fruit d’une politique volon- tariste très axée sur la sécurité. “Cela fait partie intégrante du
tion ? Elle se déroule sur une demi-journée à la maison de la chasse à Gonsans. “On présente d’abord un certain nombre de situations extrêmes qui font réfé- rence à des accidents de chasse mortels survenus ces dernières années en France. On décortique l’action et les raisons qui ont abouti au drame. En matière de sécurité, il faut toujours se dire que rien n’est jamais acquis” , explique Mathieu Silvent, tech- nicien de chasse à la Fédération de chasse du Doubs qui anime ses formations avec son collègue David Clerc. Le choc des exem- ples en quelque sorte. Fusil chargé qui tombe d’un mirador, tir sans visibilité, poursuite du gibier l’arme à la main… Les erreurs peuvent s’avérer lourdes de conséquences. “À chaque situa- tion, on rappelle les principes de base comme les tirs fichants, la vérification de l’arme.On constate aussi que les accidents graves sont assez souvent le fait d’an- ciens chasseurs qui n’ont jamais été sensibilisés aux règles de sécu-
schéma départemental de gestion cynégétique qui sert de docu- ment-cadre. Dans le Doubs, la formation sécurité est obligatoire depuis 2014. Le système fonc- tionnait auparavant sur la base du volontariat. On avait égale- ment imposé le port du gilet fluo avant les autres départements.” En quoi consiste cette forma-
Mathieu Silvent et David Clerc, les techniciens de la fédération de chasse du Doubs, ont encadré cette année quatre sessions de formation sécurité.
dents mortels a été divisé par 4 en France, passant de 40 à 11 en 2019 en sachant que la chasse reste l’un des trois loisirs les plus pratiqués en France. n F.C.
que les anciens appréhendent ces journées sécurité. Au final, 95 % des candidats estiment que c’est utile et sont très satisfaits d’avoir participé à ces séances” ajoute le technicien. En vingt ans, le nombre d’acci-
Toutes les munitions sont susceptibles de faire des ricochets y compris les balles comme cela a été démontré lors de ces journées sécurité.
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