La Presse Pontissalienne 249 - Septembre 2020

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La Presse Pontissalienne n°249 - Septembre 2020

l Audemars-Piguet Pas de crainte à court terme “Nous avons retrouvé un taux d’activité normal depuis fin juin”

“Nous estimons notre production annuelle entre 35 000 et 37 000 montres d’ici fin 2020 au lieu des 40 000 réalisées en 2019”, indique François-Henry Bennahmias, C.E.O. de la manufacture Audemars- Piguet.

Rares sont les entreprises de la vallée de Joux qui acceptent de s’exprimer sur l’impact de la crise sanitaire. Sauf la manufacture familiale indépen- dante Audemars-Piguet. Entretien avec son prési- dent-directeur général, François-Henry Bennahmias.

nous adresser à nos clients, à créer des expériences diffé- rentes. Nous avons en ce moment plusieurs idées en déve- loppement qui ont été inspirées d’une initiative que nous avons lancée lors du confinement : nous avons demandé à tous nos collaborateurs de partager avec nous comment leurs enfants voyaient lemonde d’après Covid. Les retours tournaient en grande majorité autour d’un seul mot : l’amour. C’est-à-dire l’amour des siens et de la planète qui nous héberge. Ce fut une réelle inspiration pour moi, aussi bien sur le plan personnel que sur le plan professionnel et notre nouveau business model tour- nera autour de ça. Au lieu d’en- visager les affaires sous un angle B2B ou B2C, nous allons envi- sager notre stratégie sous un nouvel angle : P2P ou People to People. Nous sommes tous humains et cette équation-là contient de nombreuses solu- tions.

L.P.P. : Dans quelle mesure avez-vous eu recours à la R.H.T. ? F.-H.B. : Le système de travail à distance via connexion V.P.N. était déjà en place depuis plu- sieurs années pour les collabo- rateurs travaillant sur P.C., ce qui nous a permis d’être vrai- ment efficaces de ce côté-là. Le recours à la R.H.T. a quant à lui été mis en place pour tra- verser le pic de la crise pendant le confinement mais nous avons arrêté les demandes R.H.T. depuis fin juin déjà. L.P.P. : Combien d’emplois étaient concernés par le chômage partiel ? F.-H.B. : Cela a seulement touché les personnes qui n’ont momen- tanément pas pu exercer leur profession. L.P.P. :Avez-vous retrouvé le taux d'uti- lisation des capacités de production d’avant la crise ? F.-H.B. : Nous estimons notre pro- duction annuelle entre 35 000 et 37 000 montres d’ici fin 2020 au lieu des 40 000 réalisées en

L a Presse Pontissalienne : Comment la manufacture Audemars-Piguet a-t-elle été impactée par le confi- nement ? François-Henry Bennahmias : Nous avons fermé la manufacture pendant deux mois, ce qui a engendré une diminution en termes de volume de production sur l’année 2020. En ce qui concerne le chiffre d’affaires de 2020, il devrait être proche de celui de 2017. Donc oui, nous avons subi les conséquences du confinement mais nous sommes confiants. Je crois fermement que les périodes de crise stimu- lent la créativité et nos équipes nous le prouvent d’ailleurs tous les jours, donc nous continuons à aller de l’avant.

L.P.P. : Quelle stratégie d'adaptation a été mise en place ? F.-H.B. : Notre priorité a été de préserver les collaborateurs et tout s’est articulé autour de ça. S’assurer que les liens étaient maintenus entre nous tous, tout en garantissant le travail et le salaire de chacun a été la pre- mière décision que nous avons prise avec le conseil d’adminis- tration. Le fait d’être indépen- dant nous permet de prendre des décisions rapides mais pen- dant cette crise, nous avons sur- tout pris le temps de réfléchir à la manière de nous réinventer. Le business model actuel doit évoluer, cette crise nous force à proposer d’autres choses, à inventer de nouvelles façons de

modèle en question : le plus inté- ressant dans cet exercice est de trouver comment lancer chaque modèle différemment pour être au plus près de ce qui leur cor- respond. L.P.P. :Peut-on craindre des réductions d'effectifs à moyen terme ? F.-H.B. : Personne n’a de boule de cristal mais en ce qui nous concerne, la priorité est de garantir l’emploi de tous nos collaborateurs et la santé d’Au- demars-Piguet nous permet de le faire. n Propos recueillis par F.C.

2019. Nous avons graduelle- ment retrouvé un taux d’activité normal depuis fin juin tout en respectant les mesures sani- taires en vigueur. L.P.P. : Cette crise sanitaire remet-elle en cause des projets d'extension ? La sortie de nouveaux modèles ? F.-H.B. : La crise sanitaire nous a forcés à revoir entièrement le plan de l’année 2020 ainsi qu’une partie de celui de 2021. Certains lancements ont été décalés, d’autres ont été réalisés comme prévu mais en mode 100 % digital. Tout dépend du

l Vallée de Joux

Pas de catastrophisme

La confiance est toujours de mise S’il est très compliqué de prendre le pouls de l’activité horlogère dans la vallée, quelques indices et commentaires laissent néanmoins penser que la confiance perdure même si l’heure de la reprise n’a pas encore sonné.

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E n juillet, le taux de chômage dans la val- lée de Joux s’élevait à 3,9 % contre 4,6 % pour le canton de Vaud. Le recours massif à la réduction d’horaires de travail (R.H.T.) masque sans doute une réalité économique plus tendue dans une vallée qui vit au rythme des exportations horlogères, lesquelles ont subi un sérieux coup de frein suite à la ferme- ture des marchés et à l’arrêt du tourisme international ce printemps. “L’évolution de la situation est en permanence analysée. Heureusement, les grandes firmes ont les reins suffisamment solides pour absorber les chocs. Dans l’état actuel de la situation, elles doi- vent faire de plus un énorme effort pour assurer la sécurité au travail. Elles suivent les marchés avec attention” , ana- lyse Éric Duruz, le directeur de l’Association pour le Déve- loppement des Activités Éco- nomiques de laVallée de Joux. Si les difficultés sont réelles,

elles ne déclenchent pas jusqu’à présent des vagues de licen- ciements massifs. “Il y a des entreprises qui sollicitent tou- jours des Réductions d’Horaires de Travail et d’autres pour qui ce n’est plus d’actualité. Sur le plan des salariés, les sentiments sont aussi contrastés. On sent de l’inquiétude, parfois de la peur alors que d’autres sont confiants” , résume Camille Golay, secrétaire syndicale chez Unia Vaud. L’horlogerie n’est pas le seul secteur en difficulté. Les voya-

ment Interima S.A. qui dispose d’une succursale au Sentier. “Si on est là, c’est qu’il y a encore un peu de travail. On sollicite habituellement les temporaires lors des pics d’activité ou pour des remplacements. On a très peu de cas actuellement. La Confédération a fait de gros efforts. Les temporaires ont aussi eu droit au chômage par- tiel ce qui, même si ce n’est plus vrai aujourd’hui, explique aussi le faible taux de chômage. En dehors de l’industrie exporta- trice, les autres secteurs se por- tent aussi bien que possible sur la vallée, je pense notamment au bâtiment.” La rentrée horlogère qui s’ef- fectue après le 15 août est encore trop proche pour que se dégage une tendance sur la marche des affaires. Éric Duruz garde confiance. “Je suis opti- miste car le risque sanitaire est mieux maîtrisé qu’au début de la première vague. Le facteur principal sera assurément conditionné par la reprise des ventes sur les marchés.” n

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gistes, les entre- prises qui travail- lent dans l’aéronautique sont également très fragilisés. L’outil de produc- tion de la vallée de Joux fonc- tionne toujours comme en témoigne Carlos Magalahaes, le responsable de l’agence de place-

Encore un faible taux de chômage.

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