La Presse Pontissalienne 246 - Juin 2020

La Presse Pontissalienne n°246 - Juin 2020 Malveillance L ’ h u m e u r ‘ 17 T out le monde n’a pas été confiné pendant le confi- nement…et en premier lieu les agriculteurs qui ont continué à exercer leur métier et permis à toute une filière de se main- tenir à flot. Il y a ceux aussi qui ont profité du confinement pour outrepasser leurs droits : arrachages de haies, broyage de parcelles au casse- cailloux… Autant d’actes répréhensibles et punis par la loi. Pendant ces deux mois de confinement, plus de 70 infra- ctions ont été constatées par l’Office français de la biodi- versité pour ce genre d’actes malveillants dans le Doubs… Un record ! l

PONTARLIER ET ENVIRONS

LA CLUSE-ET-MIJOUX Pas d’édition cette année 40 000 euros à trouver pour pérenniser le Festival des Nuits de Joux L’annulation d’un festival comme celui des Nuits de Joux n’est pas sans conséquence sur la vie culturelle et le tissu économique local. Son président François Roizot n’a d’autre choix que de solliciter les partenaires institutionnels pour éviter le dépôt de bilan.

E ncore confiant il y a quelques semaines sur la possibilité de préserver l’un des derniers grands rendez-vous de la saison estivale, le président du Centre d’Anima-

coût de l’annulation s’élève à 40 000 euros, soit 20 % du bud- get global qui s’élève à 200 000 euros. “On reçoit 120 000 euros de subventions publiques, la vente des billets rapporte 30 000 euros et le solde provient des partenaires,mécènes, du bar” , détaille l’organisateur. Chaque année, le festival permet de dégager 6 000 euros de résul- tat. “Une soupape” qui permet d’investir dans le renouvellement du matériel, de nouveaux cos- tumes… “On est à zéro tous les ans. Si on devait payer les 40 000 euros, ce serait pour nous le dépôt de bilan. Mais ce ne sera pas le cas. Le minis- tère de la Culture s’est engagé pour venir au secours de tous les festivals comme le nôtre. On sait aussi que l’on pourra aussi compter sur le soutien de la Région, du Département, de la C.C.G.P. et de la Ville de Pon- tarlier”, poursuit François Roizot

tion du Haut-Doubs (C.A.H.D.) a ressorti depuis la calculette pour finalement privilégier la solution la moins risquée sur le plan sanitaire et financier. “On a pris la décision d’annuler. En

appliquant les mesures de dis- tanciation dans la cour du châ- teau de Joux, au théâtre du Lavoir ou au théâtre Blier, on ne peut pas rentabiliser en billetterie. Sur le plan sanitaire, je ne pou- vais pas faire prendre de risques aux bénévoles qui seront forcé- ment obligés de se côtoyer àmoins d’un mètre de distance. C’est la même chose avec les comédiens” , annonce François Roizot lamort dans l’âme. Difficile pour lui d’attendre davantage car l’organisation d’un tel festival implique pas mal d’anticipation. Il faut réserver très tôt les gîtes où seront logés les comédiens et techniciens. Idem pour les billets de train moins coûteux quand ils sont pris à l’avance. “Dans l’incerti- tude, on ne peut pas bloquer des hébergements au détriment des touristes qui voudraient séjourner dans le Haut-Doubs.” Quid des conséquences financières ? Le

bien conscient qu’il ne pourra guère solliciter les partenaires privés déjà mis en difficulté par le confinement. “Si les institu- tions ne suivent pas, on tue la culture en France.” Le président rappelle aussi que le C.A.H.D. s’occupe de la saison théâtrale àMorteau, qu’il anime des ateliers dans les collèges. En termes de retombées, le fes- tival des Nuits de Joux c’est aussi 150 000 euros dépensés dans le tissu économique local avec l’hébergement des comé- diens et des spectateurs, lamobi- lisation des artisans, les repas… “On a étudié toutes les solutions. Pour monter une pièce au châ- teau, il faut 20 personnes qui vont travailler pendant plusieurs semaines. On est confronté à un vrai problème de rentabilité.” L’annulation s’applique aussi ‘

aux contrats signés en mars avec les comédiens qui se sont vus prolonger leurs droits d’in- termittents pendant une année. Maigre compensation. Pour autant, si les partenaires ins- titutionnels suivent, le festival renaîtra de ses cendres à l’été 2021. “Cette annulation ne remet pas en cause la dynamique enga- gée depuis quelques saisons et qui nous avait permis, par exem- ple, d’attirer 20 % de spectateurs en plus par rapport à l’édition 2018. Le festival continuait à se diffuser petit à petit sur tout le Haut-Doubs. On avait même prévu de mettre en place un pass culturel avec d’autres sites tou- ristiques comme le Conifer, le festival lyrique de Montperreux, le circuit de l’Enclos.” Partie remise. n F.C.

Impossible par exemple de rentabiliser les représentations avec les mesures de distanciation qui limitent le nombre de spectateurs à chaque spectacle (photo C.A.H.D.).

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