La Presse Pontissalienne 246 - Juin 2020

PONTARLIER ET ENVIRONS 16

La Presse Pontissalienne n°246 - Juin 2020

SCHRADER PACIFIC L’activité au ralenti “On attend maintenant les commandes” Tributaire à 95 % du marché de l’automobile, le fabricant de valves est fortement impacté par le très net ralentissement dans ce secteur d’activité. Comment préserver l’outil de travail, 400 emplois, et l’attractivité de l’entreprise avec un taux d’activité de 20 % ? C’est le challenge auquel est confronté Damien Tournier, le directeur de l’usine pontissalienne.

L a Presse Pontissalienne :Com- ment l’entreprise s’est adaptée au confinement ? Damien Tournier : À partir du 17 mars, on a envoyé une centaine de personnes en télétravail. Cela ne posait pas de problème car on s’était équipé au préalable. Ce fonctionnement est toujours d’actualité. En production, on a terminé la semaine pour livrer nos clients implantés enAsie et enAmérique puis on a tout arrêté pour reprendre progressivement à partir du 6 avril. On a profité de la pause pour renforcer les conditions sanitaires déjà en vigueur depuis février afin de répondre au risque de contami- nation de la grippe. On adopte cette stratégie chaque année pour réduire l’absentéisme. L.P.P. : Qu’entendez-vous par renfor- cement des mesures ? D.T. : Au-delà de la distanciation, du port dumasque où cela s’im- pose et des gestes barrières, on a matérialisé les déplacements et aménagé les espaces pour limi-

poursuivie en mai ? D.T. : Non,elle s’est juste stabilisée car les commandes en prove- nance de l’Amérique se sont dégradées au fur et à mesure que l’épidémie se propageait de l’autre côté de l’Atlantique. Cer- tains secteurs sont ouverts seu- lement quatre jours dans lemois. On a ajusté le niveau de chômage partiel entre avril et mai en pas- sant d’une à deux journées en production et deux à trois jour- nées en services supports.Depuis le 17 mars, on est bien soutenu par l’État. L.P.P. :Êtes-vous en capacité de remettre en route l’outil de production ? D.T. : Globalement, on est prêt et on attend désormais les com- mandes. Les constructeurs n’ont pas pris le risque de relancer les chaînes de fabrication avant d’être sûrs d’avoir tous leurs fournisseurs. On se réjouit de voir que les concessions ont rou- vert le 11 mai pour permettre aux clients d’acheter des voitures même si on sait que ce n’est pas

ter la promiscuité au réfectoire, devant les distributeurs. Les pauses ont été décalées entre les équipes. Le 6 avril, on a effectué une visite de contrôle avec le médecin du travail et la com- mission santé, sécurité et condi- tions de travail de l’entreprise. On a arrêté de travailler le week- end tout comme on a réduit très fortement le recours aux intéri- maires. Au cours des deux pre- mières semaines d’avril, on a rediscuté avec les représentants du personnel pour solder les R.T.T., les comptes

“Il ne faudrait pas tomber à zéro au niveau des aides”, estime Damien Tournier qui espère que le plan de relance économique sera lancé avant l’été.

un bien de consommation pri- mordial. L.P.P. :L’État annonce la fin du chômage partiel en juin et un plan de relance en septembre. Ce scénario vous convient ? D.T. : Non, pas vraiment. Ces mesures de relance doivent arri- ver avant les vacances sans quoi il pourrait y avoir beaucoup de casse. Il ne faudrait pas tomber à zéro au niveau des aides. L.P.P. : Comment appréhendez-vous l’avenir de l’entreprise ? D.T. : On étudie différents scé- narios. Si les conditions perdu- rent, on sait l’importance de gar- der les gens car on tient à ne pas perdre les compétences. Nos

s’adapter et de décider d’un cer- tain nombre de mesures.

actionnaires sont japonais et ils attendent de nous qu’on leur propose des solutions.À nous de trouver la formule pour rester crédibles et solides.C’est un com- promis à trouver sans avoir aucune certitude sur le carnet de commandes. L.P.P. :Comment allez-vous procéder ? D.T. : Les prochaines discussions permettront de savoir ce que le personnel est capable d’accepter en sachant que l’on tient aussi à ne pas casser la dynamique d’attractivité de l’entreprise. Aujourd’hui, 400 personnes sont salariées sur le site pontissalien avec un taux d’activité limité pour l’instant à 20 %. Dans ce contexte, on a obligation de

L.P.P. : Avec des licenciements à la clef ? D.T. : Rien n’a encore été acté. Ce n’est pas notre intention de licencier, ni celle du groupe Schrader Pacific. Quoi qu’il en soit, des alternatives sont néces- saires pour diminuer les charges. Les ordonnances Macron ouvrent des perspectives si tant est qu’on ait un accord d’entreprise proposant unmini- mum de garanties. La partie s’annonce délicate pour aboutir à la bonne formule. n

“Ce n’est pas notre intention de licencier.”

épargne-temps et les congés à pren- dre avant fin mai. Le nombre de salariés en production est passé de 90 à 130 entre le 6 et le 30 avril. L.P.P. :Cettemontée en charge s’est-elle

Propos recueillis par F.C.

EN BREF

CULTURE

Création artistique “Au jour le jour” : le nouveau clip de La Lue Le confinement a été aussi une source d’inspiration

Yaourts Dès la première semaine de confinement, les formateurs et

techniciens de l’École Nationale d’Industrie Laitière et des Biotechnologies de Poligny (E.N.I.L.-Bio) ont assuré la fabrication des produits laitiers et brassicoles en l’absence des élèves, confinés à la maison. Ils ont notamment produit des yaourts avec des messages de remerciement écrits sur les pots. “Nous avons voulu montrer notre soutien à tous ceux qui se sont mobilisés pendant cette crise sanitaire du Covid-19 par un clin d’œil amical sur les pots de yaourts produits” indique Didier Lanquetin de l’E.N.I.L.-Bio de Poligny. Un pot a notamment rendu hommage à Jean-Pierre Pernaut, l’ardent défenseur des produits du terroir au 13 heures de TF1. L’initiative a cartonné ! En savoir plus sur www. lapressedudoubs.fr

pour la chanteuse La Lue qui a travaillé avec Jean-Michel Trimaille et Florent Brischoux à la réalisation d’un clip très printanier.

T out est parti d'une proposi- tion de l’animateur de France Bleu Belfort Emma- nuel Sabatier avec qui La Lue et Jean-Michel Trimaille ont l’habitude de travailler. “Il m’a proposé d’écrire une chanson pour son émission de radio” , explique Ludivine Faivre, alias La Lue qui vit auxVerrières-de- Joux. Confinement oblige, tous les échanges se sont faits à distance. “Sans se voir, mais en restant connectés”, poursuit la chanteuse en expliquant avoir pris tout le temps nécessaire pour composer, écrire, enregistrer, trouver des images pour accompagner les paroles et la guitare. Perturbateur pour les uns, le confinement pouvait aussi être perçu comme une pause salva- trice dans un monde où l’on ne sait plus prendre le temps de vivre. “On a demandé à plein

d’amis de se filmer au quotidien dans cet état d’esprit.Avec l’envie d’avoir confiance dans lemoment présent, d’être plus en phase avec une nature qui a besoin de temps.” Le résultat ne s’est pas fait atten- dre avec 68 vidéos et quatre des- sins pour illustrer le scénario du clip.Un clin d’œil à l’ambiance paisible de ceHaut-Doubs inondé de soleil pendant deux mois, aux couleurs resplendissantes d’un

printemps comme on en a rarement vécu à pareille époque. Beaucoup de matière pour Florent Bri- schoux qui n’avait plus qu’à orchestrer cette symphonie d’images.Au final, un clip tout en douceur, un inventaire de bon- heurs à savourer sans se presser. n

Prendre le temps de vivre.

Un nouveau titre de La Lue écrit avec la complicité musicale de Jean-Michel Trimaille (photo The Glint). Au jour le jour - Paroles : La Lue - Musique : Jean-Michel Trimaille - Montage, étalonnage : Florent Brischoux - https://www.youtube.com/watch?v=mMNrcvrgRFY

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