La Presse Pontissalienne 246 - Juin 2020

PONTARLIER ET ENVIRONS 18

La Presse Pontissalienne n°246 - Juin 2020

EN BREF

LES GRANGES-NARBOZ De 100 ml à 1 litre La distillerie Marguet-Champreux produit une solution hydroalcoolique

Absinthiades La 20 ème édition des Absinthiades qui devait se dérouler les 3 et 4 octobre n’aura pas lieu. “Il plane encore beaucoup trop d’incertitudes afin de pouvoir organiser cette manifestation dans des conditions sereines et habituelles et dans son légendaire climat de convivialité” indique l’organisateur. Le conseil d’administration des Amis du Musée de Pontarlier a donc pris la décision, avec regrets, de reporter cette 20 ème édition millésime. Elle se déroulera les 2 et 3 octobre 2021. Dépistage L’activité liée au Covid- 19 est désormais très faible sur le C.H.I. de Haute-Comté, une dizaine de lits, non occupés en totalité, sont réservés à cet effet. L’évolution favorable de la situation permet de poursuivre la reprise d’activité progressive de la chirurgie, et d’une manière générale celle des hospitalisations programmées. “Le C.H.I. de Haute-Comté a lancé sa campagne de dépistage généralisé auprès de son personnel. Le 29 mai, déjà 800 agents se sont inscrits. Ce dépistage à grande échelle permettra de mieux

En attendant de reprendre la distillation d’absinthe, Pontarlier, Gentiane, Stéphane Marguet s’est “reconverti” provisoirement dans les solutions hydroalcooliques.

P endant tout le confine- ment et aujourd’hui encore, le gel hydroalcoo- lique fait beaucoup plus l’actualité que la dernière recette d’absinthe mise au point dans les distilleries locales. “On nous a beaucoup sollicités pour fournir ce type de produit” , justifie le distillateur des Granges-Narboz également gérant de l’enseigne Homkia. Des activités assez diversifiées qui participent d’un

réseau de contacts, de connais- sances, de partenaires particu- lièrement dense. Ceci expliquant

en partie ce niveau de solli- citations. À partir de là, Stéphane Mar- guet contraint de lever le pied sur la distillation s’est renseigné sur les modalités

L’occasion de se rendre utile tout en s’occupant.

Bloqué dans ses productions habituelles, Stéphane Marguet s’est provisoirement tourné vers les solutions hydro-alcooliques.

pour fabriquer des solutions hydroalcooliques. “C'est allé très vite. J’ai eu l’autorisation en moins d’une semaine. On doit se conformer à une recette offi- cielle et respecter un tarif de vente imposé par l’État.” La recette consiste àmélanger étha- nol, glycérine, eau oxygénée et

litre. La mise en bouteille a débuté fin avril et le distillateur livre les entreprises, particuliers et collectivités qui lui ont passé commande. Stéphane Marguet voit dans cette reconversion pas- sagère l’occasion de se rendre utile tout en s’occupant. n F.C.

de l’eau distillée. La plupart de ces ingrédients entrent déjà dans la fabrication des beu- vrages de la distillerie Marguet- Champreux. “Il me restait à com- mander des flacons en verre aux fournisseurs.” Le contenant se présente en plu- sieurs formats de 100 ml à 1

comprendre et d’analyser la propagation de la

maladie dans ce milieu professionnel” indique l’hôpital.

La distillerie approvisionne en solution hydro-alcooliques les collectivités et entreprises du Haut-Doubs

LES FOURGS Une épidémie violente Le typhus plus fort que la retraite des Bourbakis aux Fourgs En février 1871, le passage de 23 000 soldats de l’Armée de l’Est aux Fourgs pour rejoindre la Suisse se déroule dans l’indifférence d’une communauté villageoise terrassée par le typhus et la peste bovine.

Le passage des Bourbakis est presque passé sous silence aux Fourgs. Et pour cause.

H abitant des Fourgs, GérardTissot-Robbe tra- vaille actuellement à l’écriture d’un livre consacré à l’internement de l’Ar- mée de l’Est en Suisse. En 1871, le pays a vu une armée de 87 000 hommes transiter dans le Haut-Doubs avant de rejoindre le Val de Travers, Sainte-Croix, Vallorbe, la Vallée de Joux. Au fil de ses investigations, il s’éton-

bovine. “À cette époque, la com- mune comptait 1 200 âmes et l’on y enregistrait bon an mal an une trentaine de décès par an. Les chiffres s’envolent en 1870 et 1871 avec une centaine de morts, sans que soit précisé la cause du décès dans les regis- tres. On retrouve des gens de tout âge.” Le village est alors la proie d’une terrible épidémie de typhus dou-

nait du peu de traces écrites laissées par le passage aux Fourgs d’une partie de cette

hussards noirs de la République, surnom donné aux instituteurs sous la III ème République, attri- buant cette surmortalité à l’unique passage des Bourbakis. La soldatesque avait souvent l’habitude de marquer la popu- lation dans sa chair par ses exac- tions mais pas de là à tripler le taux demortalité en une ou deux journées. n

blée de la peste bovine qui décime le bétail. En février 1871, environ 200 vaches victimes du fléau sont enterrées dans une fosse creusée au lieu-dit “les Creux de l’eau” près des actuels téléskis des Granges-Berrard. La situation sanitaire va s’amé- liorer progressivement avec une mortalité passant de 50 à 30 décès entre 1872 et 1873. “Des

mesures de confinement avaient été prises au niveau des trou- peaux, ce qui devait être com- pliqué à gérer avec le pâturage des bêtes dans les communaux” , poursuit l’historien marqué aussi par l’extrême misère de la population. Pour lui, c’est aussi l’occasion de rétablir une certaine vérité historique contraire à celle des

armée en déroute. 23 000 hommes quand même, cela ne devrait pas pas- ser inaperçu. Il note en revanche une hausse impor- tante de la morta- lité humaine et

200 vaches

victimes du fléau.

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