La Presse Pontissalienne 244 - Février 2020
La Presse Pontissalienne n°244 - Février 2020 L’ÉVÉNEMENT
LE GRAND PONTARLIER SE JETTE À L’EAU
l Eau Transfert de compétence De la source au robinet : bientôt un seul interlocuteur Sitôt élus, les nouveaux conseillers communautaires du Grand Pontarlier auront à travailler sur la prise de compétence pleine et entière de l’eau envisagée pour le territoire au 1 er janvier 2021. Une clarification administrative. Face aux sécheresses à répétition qui vident les nappes et les rivières, les collectivités mettent les bouchées doubles pour optimiser la gouvernance de l’eau potable en mutualisant la gestion de la ressource à l’échelle intercommunale. La communauté de communes du Grand Pontarlier se lance dans la restructuration de son réseau en misant sur l’interconnexion, la recherche de nouveaux gisements, la protection des puits existants. Sécuriser la ressource, c’est aussi préserver les milieux humides, restaurer les cours d’eau rectifiés où l’eau peut être stockée en période de crue ou orienter plus facilement vers les nappes. Exemple avec les travaux menés sur le ruisseau de la Morte et dans la tourbière de la Grande Seigne.
devrait être simplifié au 1 er jan- vier 2021 quand il n’y aura plus qu’un seul interlocuteur, à savoir le Grand Pontarlier. Quel impact sur le prix de l’eau ? Impossible à dire pour l’instant. Ce transfert de compétence fait l’objet d’une étude en cours portée par la C.C.G.P. qui amandaté le cabinet Artelia à cet effet. Ce travail servira à définir un niveau de service avec des tarifs en consé- quence. “L’eau est gérée en régie sur l’ensemble des communes du Grand Pontarlier. C’est le mode de gestion le plus écono- mique et la démarche engagée privilégie son maintien. On ne part pas de zéro. On peut s’ap- puyer sur l’expérience de la mutualisation des services “eau” déjà réalisée entre la C.C.G.P. et la Ville de Pontarlier” , poursuit Gérard Rognon. Le Grand Pontarlier gère sept captages sur son territoire qui fournissent 93 % des besoins. Le reste provient de la station de pompage de Chaon au lac Saint-Point. “On vend de l’eau à six communes de la C.C.G.P., au syndicat des eaux de Dom- martin (15 communes) et au syn- dicat des eaux de Bians-les- Usiers (5 communes).” n F.C.
implique un transfert des élé- ments gérés aujourd’hui par les communes et les syndicats des eaux” , implique Gérard Rognon, le vice-président en charge de la commission “eau-assainisse- ment” du Grand Pontarlier depuis 12 ans.
L e transfert de compé- tences “eau et assainis- sement” aux commu- nautés de communes ou aux communautés d’agglomé- ration s’inscrit dans le cadre de la loi N.O.T.R.E. Ce projet coule de source dans le Haut-Doubs à l’heure où les enjeux autour de l’eau potable n’ont sans doute jamais été aussi vitaux, notam- ment dans la plaine de l’Arlier
avec sa nappe phréatique si sen- sible aux sécheresses à répéti- tion. Ce transfert de compétence est déjà d’actualité pour l’assainis- sement. “Aujourd’hui, la com- munauté de communes est com- pétente enmatière de production et de protection de l’eau potable. Elle vise une compétence pleine et entière qui devrait être effective au 1 er janvier 2021. Cet objectif
Zoom l 1 % du budget des ménages
Quel intérêt de centraliser la ges- tion de l’eau pota- ble ? Il est d’abord administratif. La situation actuelle génère des par- tages de respon- sabilités com- plexes. Tout
Tout sera simplifié au 1er janvier 2021.
Selon une étude, la facture eau et assainissement représente seu- lement 1 % des dépenses des ménages, soit deux fois moins que le poste télécommunications et quatre fois moins que le chauffage. l Le niveau de la nappe est rassurant Les sécheresses se suivent et ne se ressemblent pas dans le Haut-Doubs où les niveaux de la nappe reflètent des régimes de précipitation très variables d’une année sur l’autre. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer les mesures effectuées au puits de Champagne 3 situé dans la plaine d’Houtaud. Après les records du printemps 2018, la courbe n’avait cessé de s’infléchir pour atteindre son plus bas niveau à l’automne. Personne n’a oublié l’assec dans le lit du Doubs entre Arçon et le défilé d’Entre- roches. La nappe de l’Arlier a mis plusieurs mois pour retrouver ensuite un niveau acceptable. Suffisamment en tout cas pour supporter une seconde sécheresse estivale marquée, contrairement à 2018, par un retour soutenu des précipitations en automne. Depuis, la courbe n’a cessé de suivre une dynamique de remplissage soutenue pour se situer à la cote - 6,67 m en décembre 2019, soit quatre mètres au-dessus du niveau mesuré un an auparavant. n
Évolution du niveau de la nappe au puits de Champagne 3 (source C.C.G.P.).
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