La Presse Pontissalienne 244 - Février 2020

DOSSIER PONTARLI ET ENVIRONS

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La Presse Pontissalienne n°244 - Février 2020

ÉCONOMIE Point de livraison Le Panier de Jeanne se dématérialise aux Verrières Parce que l’apprentissage du commerce peut difficilement faire l’impasse de la vente en ligne, le lycée Jeanne d’Arc de Pontarlier saisit l’opportunité d’ouvrir un point de livraison à la mairie des Verrières. Quand la proximité se met en ligne.

Félicien qui a préparé les commandes, en compagnie d’Hervé Floch, directeur du lycée Jeanne d’Arc et de Jean-François

L a commune des Verrières-de- Joux souffre comme tant d’au- tres de l’absence d’une épicerie. “Les habitants sont contraints de se rendre à Pontarlier. Quelques- uns préfèrent même aller à Jougne ou aux Hôpitaux-Neufs pour éviter les bouchons du samedi. Certaines com- munes rurales ont bien tenté d’ouvrir à leurs frais un commerce de proximité mais c’est rarement concluant” , explique le maire Jean-François Jodon. Sauf qu’ici, une des deux employées communales est cliente depuis plu- sieurs années au Panier de Jeanne ouvert par l’école Jeanne d’Arc en 2015 sur la zone des Grands Planchants à Pontarlier. Ce magasin pédagogique

Jodon, le maire des Verrières- de-Joux.

sert de support aux formations com- merciales dispensées dans l’établis- sement, notamment le Bac pro conseil- vente.

Le courant est vite passé entre la commune en manque de commerce et l’école soucieuse de pro- poser à ses élèves toute la panoplie des méthodes de vente actuelles et futures. La solution de mettre en place un point de livraison s’imposait assez naturellement. “C’est un superbe outil pour améliorer les com- pétences des jeunes qui

Livraison tous les jeudis entre 12 heures et 13 h 30.

Jeanne et commander depuis chez eux ou à partir de l’îlot numérique de l’agence postale situé dans les locaux de la mairie. Le choix de la proximité. Le Panier de Jeanne rassemble aujourd’hui 44 producteurs dont les deux tiers sont implantés à 30 km autour de Pontarlier. “On prépare les colis entre le mardi et le jeudi. On stocke les produits frais en frigo. On édite les factures” , témoigne Félicien, scolarisé en seconde Bac pro conseil-vente. La société Haut-Doubs Express effectue

la livraison tous les jeudis entre 12 heures et 13 h 30. Les produits frais sont gardés aussi en frigo dans une pièce de la mairie. Les clients peuvent ensuite venir récupérer leurs marchan- dises dans l’après-midi ou le vendredi matin. Petit cocorico au lycée Jeanne d’Arc, le seul établissement français équipé d’un magasin pédagogique. “On espère que d’autres communes suivent l’exemple des Verrières” , suggère Hervé Floch. n F.C.

découvrent au fil de leur parcours toutes les facettes du conseil au maga- sin, des connaissances des produits et des producteurs lors des visites orga- nisées sur le terrain. Il leur manquait jusqu’à présent la gestion d’un site de vente en ligne avec la préparation des commandes, la facturation” , complète Hervé Floch, le directeur du lycée Jeanne d’Arc. Les habitants des Verrières, soit entre 150 et 200 foyers, peuvent désormais se connecter sur le site du Panier de

Feu vert pour la station d’épuration Les pêcheurs peuvent être rassurés ! La communauté de communes Lacs et Montagnes du Haut-Doubs lance le 15 mars la création d’un bassin de stockage à Malbuisson (en amont du camping) qui va récupérer les eaux “sales” pour les relâcher propres dans le lac. Coût : 2 millions d’euros. Elle investit également dans la rénovation du collecteur de Montperreux (200 000 euros). L’information la plus importante demeure l’autorisation préfectorale validant la construction d’une station d’épuration aux Longevilles- Mont-d’Or arrivée fin janvier. Les travaux débuteront en 2021 pour un coût d’environ 13 millions d’euros. Attendue, cette station remplacera celle de Métabief, vieillissante, et accueillera les eaux usées des Hôpitaux, Métabief, Les Longevilles, Rochejean, Fourcatier-et-Maison-Neuve, pour une capacité de 17 000 équivalents-habitants. n

ENVIRONNEMENT Pêche Ils voient la qualité de l’eau

de Saint-Point se dégrader

Le troisième lac naturel de France a perdu en densité de poissons… et en pêcheurs. L’association alerte. Elle convient que les travaux menés vont dans le bon sens mais ils manquent de rapidité. Ses propositions.

a annoncé qu’il lancerait les tra- vaux de rénovation du barrage de Saint-Point. Travaux qui aujourd’hui n’ont pas débuté mais qui sont projetés. Le pré- sident piaffe d’impatience. Il a réitéré sa demande en invitant le ministre de l’Agriculture et celui de laTransition écologique à l’assemblée générale de la Fédération de pêche du Doubs, le 28 mars prochain à Malbuis- son. Il n’a pas eu de réponse. Selon le représentant des pêcheurs pontissaliens et de ceux du lac, l’état médiocre du lac Saint-Point n’est pas pris à sa juste valeur : “Les études le montrent : la densité de poissons a fortement baissé. Nous avons réduit en 10 ans la prise de coré- gones de 10 à 5 par pêcheur et par jour et jamais nous n’en avons pêché aussi peu. La repro- duction se fait de moins enmoins bien et es poissons ne grandissent pas faute de nourriture. C’est tout de même le troisième lac naturel de France !” Plusieurs études ont montré que l’eau était chargée en azote et qu’à une certaine profondeur, il n’y avait plus d’oxygène. “C’est pourtant cette eau-là que nous faisons boire à 50 000 personnes” dit-il. Face à la dégradation, Jean-Claude Poux aimerait que

“C e n’est pas unique- ment pour les pois- sons que nous nous battons mais aussi pour l’eau du lac que nous buvons.” Jean-Claude Poux, pré- sident de l’Association de pêche

(le 14 mars), il reprend son bâton. Il y a trois ans, il avait écrit Nicolas Hulot, alors minis- tre de la Transition écologique, et lancé une pétition pour demander une réaction. L’État suite aux différentes sécheresses

et de protection du milieu aqua- tique La Truite Pontissalienne n’a de cesse d’alerter les élus sur l’urgence de la situation de nos eaux et notamment l’eau du lac. À moins d’un mois de l’ouverture de la pêche à la truite

l’assainissement. Outre les pro- priétaires qui doivent mettre leurs réseaux aux normes, un chantier de rénovation des tuyaux d’égout a été mené autour du lac afin que les eaux parasites ne se déversent plus dans le lac. Autre chantier attendu : le reméandrement du Doubs au niveau de Laberge- ment-Sainte-Marie, ex-frayère par excellence. “On le réclame depuis 25 ans mais rien ne se fait” se désole l’association. Ce chantier n’est pas au programme en 2020. Les pêcheurs tapent du pied… n E.Ch. Nombre de pêcheurs sur l’Entente Haut-Doubs Amont l 2019 : 886

le bassin-versant de Saint-Point soit protégé de certains rejets : “On pourrait en faire une zone bio pour le lait à comté. Chacun y trouverait son compte” assure- t-il. La société de pêche s’inter- roge : “On parle d’études et de travaux sur le lac de Remoray mais rien pour Saint-Point…” Le syndicat mixte des milieux aquatiques du Haut-Doubs (S.M.A.H.D.)

confirme que l’ob- jectif est juste- ment de profiter des connaissances de Remoray pour en faire profiter Saint-Point. Les instances ont conscience des enjeux. Parmi les travaux menés, il y a ceux menés par la com- munauté de com- munes Lacs et Montagnes du Haut-Doubs sur

“Pourquoi pas faire autour de Saint-Point une zone bio ?”

Jean-Claude Poux (à gauche) et Yves Grenaud, dans leur local à Pon- tarlier.

l 2017 : 1 265 l 2016 : 1 275 l 2012 : 1 189

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