La Presse Pontissalienne 239 - Septembre 2019

42 LA PAGE DU FRONTALIER

La Presse Pontissalienne n°239 - Septembre 2019

JOUGNE

Attention aux bouchons

Travaux à la douane : le plus dur arrive La construction d’un auvent au poste de douane français, commencée le 19 août, va durer 10 semaines. Les pendulaires doivent s’attendre à des ralentissements.

Les travaux à la douane de Vallorbe, côté français.

I l y a quatre ans, le poste de douane suisse faisait sa mue avec une réfection de l’aubette. Le chantier avait déjà causé des ralentisse- ments côté helvète. Rebelote en 2019, du côté français cette fois. Depuis le 19 août, d’importants travaux sont réalisés “ dans le but d’assurer la sécurité et la protection des agents et des usa- gers. Cela va également amélio- rer les conditions de travail des douaniers mais aussi des usa- gers puisque nous créons un auvent. Lors des contrôles, cha- cun sera protégé des intempéries, ce qui n’était pas le cas aupa- ravant” annonce Marin De Loze de Plaisance, chef de la division

turber les travaux. La création d’une chicane a déjà occasionné des ralentissements. Ils devraient - malheureuse- ment - être plus nombreux dès ce mois-ci : “Jusqu’à fin août, tout s’est bien passé en termes de trafic, mais nous restons pru- dents car nous n’étions pas au niveau habituel de circulation. En tout cas, cela a le mérite de faire ralentir les automobilistes dans cette zone limitée à 30 km/h” poursuit le douanier. Chaque jour, environ 12 000 véhicules transitent par ce point de passage entre France et Suisse. Durant la période des travaux, les formalités doua- nières et l’accueil des usagers

des douanes en Franche-Comté. Les travaux de construction de l’auvent nécessitent une dévia- tion de la circulation des véhi- cules légers dans le sens France- Suisse et dans le sens Suisse-France, par le parking actuellement réservé aux seuls

n’est plus autorisé de stationner sur la zone située entre les actuelles voies de circulation V.L. et le parking P.L. Le chan- tier terminé, l’accès pour les pié- tons ou personne à mobilité réduite sera facilité. Les doua- niers pourront contrôler les entrées sur le territoire, protégés des intempéries par l’auvent. n

seront temporairement réalisés dans le bâtiment de l’ancienne agence en douane S.L.B.O. située entre le poste de la douane suisse et le poste de la douane française. “Conscient des désagréments portés par cette réalisation à l’ensemble des utilisateurs de la voirie dans ce secteur, et tout particulière-

ment aux travailleurs frontaliers, tout seramis enœuvre pour limi- ter l’emprise du chantier dans le temps et dans l’espace” tient à préciser l’administration des douanes. Pour des raisons évidentes de sécurité et de fluidité du trafic sur la plate-forme durant la déviation du trafic routier, il

poids lourds. Un parking qui a déjà souffert du passage des véhicules avec la formation de nids-de-poule. La déviation fonction- nera jusqu’à la fin du mois d’octobre en fonction des conditions clima- tiques pouvant per-

12 000 véhicules par jour.

VAL-DE-TRAVERS Comment se porte le mariage à 9, 10 ans après ? La fusion de 9 communes a permis au Val-de-Travers de gagner en reconnaissance politique et touristique, et d’attirer des entreprises.

DOUANES

500 francs suisses d’amende pour un détecteur de radar dans le vide-poches ! C’est la (mauvaise) aventure arrivée à un conducteur de Pierrefontaine-les-Varans arrêté au Prévoux non loin du Locle.

B overesse, Buttes, Couvet, Fleurier, Les Bayards, Môtiers, Noiraigue, Saint- Sulpice et Travers ne se regar- dent plus en chien de faïence. Il y a 10 ans, les autorités suisses de ces communes ont décidé de fusionner pour le meilleur, pas pour le pire. À l’époque, c’était novateur. Les communes décidaient en 2009 de perdre leur autonomie poli- tique et financière au profit de la nouvelle collectivité qui a un parlement, un exécutif, qui gère un budget, des services publics, lève l’impôt, et investit pour ce territoire de 10 745 habitants. En France, depuis la loi de décentralisation, ces regroupements sont incités par la préfecture. Mais qu’appor- tent-ils ? Les identités des vil- lages ont-elles disparu sous un nom commun ? “Les identités se sont estompées mais elles n’ont pas disparu. Quand un Môtisan (habitant de Môtiers) est à Neuchâtel, il dit qu’il est du Val-de-Travers. Quand il est ici, c’est unMôtisan” répond Christophe Calame, président du conseil communal du Val- de-Travers. Après 10 ans, c’est bien en rayonnement que le Val-de- Travers a gagné : “Nous avons professionnalisé notre exécutif ce qui nous offre de la recon- naissance. On a rencontré le maire et les élus de Pontarlier en début d’année, on échange avec Neuchâtel, avec le canton” poursuit le président qui dirige la commune jusqu’à juin pro-

Christophe Calame, prési- dent du conseil communal du Val-de-Travers, a fêté avec les habitants les

radar de la marque Coyote, éteint. Le douanier, peut-être un peu zélé, lui explique que tous les avertisseurs radars sont stric- tement interdits en Suisse (tout comme enAutriche, en Bosnie, en Slovaquie, en Turquie, ou encore à Chypre) et qu’à ce titre il doit payer une amende de 500 C.H.F. s’il veut repartir. Ce n’est pas seulement l’utilisation de ces boîtiers ou applications qui est prohibée mais simple- ment le fait d’en avoir un avec soi.Transporter un Coyote dans l’habitacle (même enfoui dans une valise dans le coffre), un G.P.S. de type Tom Tom ou encore un smartphone où vous n’auriez pas déconnecté l’appli typeWaze par exemple, est donc passible de sanctions. “Je savais que l’utiliser était interdit en Suissemais j’ignorais quemême éteint on peut avoir une amende, répète le conducteur. J’ai payé l’amende mais je voulais par- tager mon expérience… pour que cela n’arrive pas à d’au- tres !” En sus de l’amende particuliè- rement élevée, c’est ni plus ni moins la saisie puis la destruc- tion de l’appareil ou de votre smartphone, qui vous attend… Vous voilà prévenus. n

10 ans du “mariage” (photo F. Charrière).

I l n’en revient toujours pas. Le 17 août dernier, ce conduc- teur domicilié à Pierrefon- taine-les-Varans décide de tran- siter par la Suisse pour se rendre en Haute-Savoie. Il sait que les avertisseurs de radar sont interdits chez nos voisins. Prévenant, il décide donc de l’éteindre et de l’enfermer dans

sa boîte à gants. Au volant de sa BMW, il est serein… Il va vite déchanter. À 11 h 25, un agent de la douane volante suisse l’arrête à hauteur du Prévoux sur la commune du Locle. Il scrute le véhicule et demande au conducteur d’ou- vrir son vide-poches : à l’inté- rieur se trouve le détecteur de

mique devrait rapporter en fis- calité. Les entreprises fleuris- sent, le taux de chômage est bas : les signes sont là. L’en- treprise Celgen spécialisée dans le médical va atteindre la centaine de collaborateur à Couvet. Le travail frontalier a fortement augmenté : “Nous avons besoin de l’offre fronta- lière sans quoi des emplois ne seraient pas pourvus, com- mente Christophe Calame. Les habitudes des frontaliers ont changé : ils consomment chez nous. Il ne faut pas se leurrer : pour notre population au chô- mage, trouver un emploi est une problématique car nos entrepreneurs ont tendance à recruter en France et pas ici. Quant aux déséquilibres entre frontaliers et Suisse, il est en train de s’estomper lorsque l’on voit le prix de terrain aux Ver- rières” ajoute ce dernier. Les 9 villages sont reconnus. Ils ne sont plus isolés dans leur (belle) vallée. n E.Ch.

chain. Les économies attendues de la fusion ont-elles porté ses fruits ? “Il y avait une vingtaine de syndicats, pour les eaux, l’école, la station d’épuration, le centre sportif. Tous ont été dissous. Les miliciens (N.D.L.R. : les agents) ont dis- paru avec un service de l’eau qui a pu se moderniser. Il y a un meilleur suivi” poursuit le représentant communal. Financièrement, les promesses de l’époque ont été tenues avec des baisses d’impôts. “Tout le monde nous disait que c’était de la poudre aux yeux, que nous allions augmenter à terme les impôts. Nous avons diminué le coefficient fiscal de 10 points pour Noiraigues par exemple. Nous avons dû augmenter de 2 celui de Fleurier avant de le baisser d’un point. Force est de constater que la baisse est là.” Financièrement, le budget du Val-de-Travers présente un déficit mais la relance écono-

L’amende payée par le conducteur français pour avoir un système de détection de radar avec lui, bien que non allumé.

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