La Presse Pontissalienne 239 - Septembre 2019

40 DOSSIER ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n°239 - Septembre 2019

HOUTAUD De nouvelles perspectives La “tAntative” s’installe à la Belle Vie Après deux années à Pontarlier, cet espace de travail partagé et collaboratif géré par l’association tAnta poursuit son aventure au pôle d’économie solidaire qui prend forme dans les locaux du bâtiment de la Belle Vie à Houtaud. Naissance d’un tiers-lieu.

T out se mérite dans ce Haut-Doubs souvent méfiant à l’égard des nou- velles formes d’expres- sion, de travail, de collaboration. Parce qu’elle a démontré qu’elle était en capacité de gérer pen- dant deux ans ce qu’on appelle aujourd’hui un tiers lieu, l’as- sociation tAnta a su convaincre la C.C.G.P. en l’occurrence Ber-

trand Guinchard vice-président à l’économie, de l’intérêt de lui louer un espace de 200 m 2 dans les locaux de la Belle Vie. Ques- tion de crédibilité. “Le local com- prend plusieurs salles en cours de rénovation. En attendant, on nous a proposé une solution d’ac- cueil provisoire toujours à la Belle Vie” , explique François Lacroix qui préside la tAnta.

Créée en 2012, cette association s’est fixée pour ambition de par- ticiper à l’émancipation des gens, les aider à se réaliser, se décou- vrir, s’accomplir. “En pratique, cela signifie aussi contribuer à l’animation socio-culturelle de la ville. On n’avait pas de local mais on menait diverses actions comme le café-philo, la soupe distribuée sur le marché ou encore “empreintes d’été”, ce mar- ché des créateurs artisanaux organisé sur le parking situé devant laTisanerie. L’idée d’avoir un lieu fixe a fini par s’imposer. On pensait plutôt à un espace socio-culturel mais compte tenu de la nature de nos activités autour de l‘art-thérapie, l’ensei- gnement, le bien-être, le projet a évolué vers un espace de cowor- king voire déjà l’ébauche d’un tiers-lieu plus en phase avec nos valeurs.” Le coworking prend la forme d’espaces de travail partagés plutôt dédiés aux activités ter- tiaires. Ils permettent aux actifs de travailler à distance, à proxi- mité de leur domicile, de rompre avec l’isolement et de favoriser

“Entre ville et campagne, ce nouveau local répond aux normes d’accessibilité. Il ouvre de belles perspectives”, apprécie François Lacroix qui préside l’association gestionnaire.

Sans autre solution, l’association a donc sollicité la C.C.G.P. avec le résultat annoncé plus haut. S’il perd de son attractivité cen- tre-ville, ce nouveau tiers-lieu entre ville et campagne gagne en accessibilité et en confort. Dix activités régulières figurent au planning. Elles s’articulent aussi de diverses thérapies alter- natives, d’ateliers créatifs comme le scrapbooking, du développe- ment personnel, de la commu- nication gestuelle, du bien-être… À cela s’ajoutent des rendez- vous artisanaux, des apéros associatifs, des parlottes sur les sujets les plus tabous. La tAn- tative reste également un lieu de rendez-vous pour le collectif Colibris et un point de collecte pour le dispositif agrobio-conso. “On sera aussi le point de ral- liement du Locavore qui va pro- chainement ouvrir sur le secteur de Pontarlier.” n F.C.

ainsi des échanges. La notion de tiers-lieu est un peu plus large en intégrant d’autres ser- vices avec des salles de réunion à disposition des particuliers et des associations qui souhaitent proposer une activité. Un tier- lieu est aussi un lieu de créati- vité, d’animation, de débat… “On a commencé par se rappro- cher de la Ville de Pontarlier dans l’espoir qu’elle nous mette un espace à disposition comme cela qui s’est fait àMorez où l’in- tercommunalité avait loué un espace de travail partagé à un prestataire.” Mais cette première demande n’avait pas abouti. L’association qui fédère une tren- taine de candidats prêts à s’in- vestir dans le projet a trouvé son bonheur en louant l’ancien local commercial du bâtiment France Telecom. En sachant depuis le début que le proprié- taire cherchait à vendre son bien. “Au bout de deux ans, on

commençait à être connu même si on souffrait aussi d’un pro- blème d’accessibilité. On n’a pas eu un grand succès sur la partie coworking mais cela devrait mieux fonctionner à la Belle Vie où l’on aura un espace plus fonc- tionnel” , estime François Lacroix. Informée qu’elle devait quitter le centre-ville en juin dernier, l’association a prospecté notam- ment auprès de la S.N.C.F. très engagée sur le concept des tiers-

lieu car disposant de grandes surfaces inoccupées dans de nombreuses gares. “Effectivement, il y a une réflexion d’ou- verture d’un tel lieu à la gare de Pontar- lier mais pas avant deux ans et cela se fera obligatoirement avec l’engagement de la collectivité.”

Un espace de 200 m 2 .

La tAntative est un lieu pluriel et polymorphe qui invite les professionnels qui ont besoin de salles pour travailler seul ou en télétravail et les personnes, associations souhaitant proposer toutes sortes d’activités. Contacts : tanta@aliceadsl.fr. Facebook : @latAntative

FRASNE

Développement rural Un nouveau service de coworking Il faisait partie des ambitions du programme communal 2014. Ce projet d’espace de travail partagé est un accomplissement aux yeux de Philippe Alpy, maire du village et vice-président du Syndicat Mixte, qui espère montrer ainsi l’exemple.

L’ article 98 de la loi N.O.T.R.E. (Nouvelle organisation terri- toriale de la République) du 7 août 2015 prescrit l’élabo- ration d’un schéma départemental d’amélioration de l’accessibilité des services au public (S.D.A.A.S.P.) copiloté par l’État et le Département. Dans cette perspective, un état des lieux a été tracé, afin de stimuler les territoires qui ont des manques. À cela se greffe les missions du Syndicat Mixte Doubs Très Haut Débit, qui permettront de raccorder en fibre optique tous les habitants et entreprises du Départe- ment du Doubs d’ici fin 2022. “Le Doubs fait partie des 5 départements les plus actifs” , souligne l’élu, qui insiste sur le lien entre le S.D.A.A.S.P., qui est à l’origine de la création de tiers lieux comme le coworking, et le Syndicat mixte qui ouvre un réseau Internet de qualité pour la mise en place du télétravail. “La médiathèque est certes

nous en réjouir. Lorsque la banque a brûlé, nous n’avions qu’une crainte, que dans la restructuration, ce service disparaisse… Heureusement, cette société accorde de l’importance au mail- lage du territoire. Nous avons donc parcouru le village à la recherche du meilleur emplacement en termes d’amé- nagement public, puis ce sont eux qui ont conceptualisé le projet pour apporter un nouveau service” , développe Philippe Alpy. L’accès à ce nouvel espace de travail partagé pourra se faire par l’entrée de la banque pendant ses horaires d’ouverture et par une passerelle en dehors. “Il s’agit là d’un partenariat public-privé intelligent, qui offre un service de plus au territoire. L’inaugu- ration devrait avoir lieu à la fin du mois ou début octobre” , confie-t-il, ravi de cette finalité, par laquelle il espère montrer l’exemple. “50 à 60 personnes montent ou descendent du train chaque

équipée d’un espace informatique, mais n’est pas faite pour le coworking” , pour- suit-il. Le coworking est en plein développe- ment. C’est un nouveau mode d’orga- nisation du travail basé sur un espace de travail partagé mis en place dans le but de favoriser les échanges et les synergies entre les entrepreneurs qui

y sont présents. Le lieu qui accueillera l’espace de travail partagé sera accessible 24 heures sur 24, jours sur 7 grâce à un digicode. Mesurant 36 m², il sera équipé d’une kitchenette et d’un tableau de projec- tion. Il se trouvera dans les locaux de la nouvelle agence du Crédit Agri- cole au 29, Grande rue, à 300 m de la gare. “Nous ne pouvons que

Une action politique forte.

Philippe Alpy est doublement ravi en tant que maire du village et président du Syndicat Mixte d’apporter un nouveau service qui accélère le processus dynamique de la fibre, et qui se tiendra dans les nouveaux locaux du Crédit Agricole, en arrière-plan.

appart-hôtel et un loueur de voitures” , conclut le maire, qui pense également à restimuler la Maison de Services au Public. n M.T.

jour, soit 150 000 par an. Des scienti- fiques viennent faire des relevés à la station de recherche pour le climat, étudier les milieux humides, il manque encore de services à Frasne, comme un

Made with FlippingBook - Online catalogs