La Presse Pontissalienne 225 - Septembre 2018

DOSSIER I

La Presse Pontissalienne n° 225 - Juillet 2018

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Pause nature au Vourbey Les Fourgs Un ancien chalet d’alpage Idéalement située au cœur du domaine nordique des Fourgs, l’auberge du Vourbey attire une clientèle de skieurs, randonneurs et promeneurs qui veulent profiter de la quiétude des lieux en dégustant une cuisine de terroir. Retour à l’essentiel.

H ier chalet d’alpage, aujourd’hui petite auberge demontagne, le Vourbey doit sa reconversion touristique à un coup de foudre. “Au départ, on recherchait un coin isolé pour nous” , explique MyriamBiegun

d’ailleurs donné son nom au chœur d’hommes l’Écho duVour- bey, abritait jadis plusieurs fermes à vocation agricole. Cer- taines personnes s’en souvien- nent à l’instar d’Anne-Marie Freymond dont le père Georges a officié comme berger auVour- bey de 1921 à 1931 pour le comp- te du syndicat d’élevage bovin du village de Dizy, une commu- ne suisse du canton de Vaud. Son témoignage agrémenté d’une photo de 1926 où l’on voit la famille Freymond poser devant la ferme encore debout s’intègre dans la décoration de l’auberge actuelle. La coopération franco- suisse n’est pas nouvelle, sur- tout dans les alpages jurassiens. Myriam et Thierry Biegun met- tront plusieurs années pour réhabiliter le petit bâtiment où étaient logées les bêtes. “Il ne restait plus grand-chose de la ferme proprement dite. On a la chance d’avoir de l’eau de sour- ce. On a juste installé un systè- me de traitement U.V.” A défaut d’être alimenté par les réseaux

qui exploite cette auberge depuis l’hiver 2010.Avec sonmari Thier- ry, ils rachètent au début des années 2000 l’ancien chalet d’al- page du Vourbey, enfin ce qu’il en reste. Réputé pour son acoustique, le lieu-dit du Vourbey qui a

Myriam Biegun tient l’auberge du Vourbey depuis l’hiver 2010.

d’eau et d’électricité, l’auberge dispose de ressources écolo- giques. Ici, le chauffage et l’eau chaude sont fournis par le soleil à hauteur de 50 % l’hiver et envi- ron 95 % durant la saison d’été.

tique qui vous conduit dans les alpages. Quel que soit le mode de locomotion, le client est sûr d’être tranquille à l’arrivée. En terrasse ou à l’intérieur, il savou- rera une cuisine de terroir confec- tionnée à base de produits locaux : fondue, croûte au fro- mage, tartines, assiette de char- cuterie, tarte. Sans oublier à partir de l’automne les boîtes chaudes de mont d’or. “C’est le paradis des enfants” , sourit Myriam Biegun ravie d’offrir aux plus jeunes une cour de récréation où ils pourront jouer sans gêner les voisins. L’auber- ge du Vourbey est joignable au 07 70 91 33 33.

une expérience dans le métier pour avoir travaillé plusieurs saisons dans un restaurant d’al- page suisse. Le projet de nid douillet fami- lial de la famille Biegun a vite évolué au vu du passage consta- té au Vourbey. Comme si une auberge s’imposait naturelle- ment ici au cœur du domaine nordique des Fourgs, sur une boucle de randonnée locale et à proximité d’une variante du G.R. 5. “On fonctionne presque plus en hiver qu’en été où la fré- quentation est plus aléatoire.” L’auberge est bien sûr acces- sible en voiture depuis Les Fourgs en suivant une signalé-

La production élec- trique est assurée par une installa- tion de panneaux photovoltaïques avec une petite éolienne en com- plément. “On a quand même un groupe électrogène en dépannage” , pré- cise Myriam Bie- gun qui avait déjà

“C’est le paradis des enfants.”

Le Vourbey était au siècle dernier une ferme d’alpage qui accueillait des troupeaux et des bergers suisses comme Georges Freymond qui passait l’été ici avec femme et enfants.

Une nouvelle vie pour Le Laquerez Jougne Une auberge de montagne L’ancienne colonie de Jougne se transforme en auberge de montagne exploitée par un enfant du pays, Jean-Charles Cattin, qui officiera avec sa compagne Isabelle Baud. Un projet de couple.

Jean- Charles

Cattin et sa compagne Isabelle Baud réalisent un rêve, celui de gérer ensemble leur propre auberge.

E n héritant pour l’euro symbo- lique de ce bien qui apparte- nait à la Ville de Montereau, la commune de Jougne comp- tait bien lui offrir une autre destina- tion. L’appel à candidature n’est pas resté lettre morte avec trois offres en retour. “On a été informé en lisant un peu par hasard le panneau d’afficha- ge communal. Après en avoir discuté

en couple, on s’est rapproché de la com- mune pour en savoir davantage. Puis on a fait une offre” , résume Jean-Charles Cattin. Enfant du pays né à la Ferrière, il connaît le coin comme sa poche pour y avoir traîné en culottes courtes ou quand il s’occupait de la société de chasse locale. Si la Ferrière est tou- jours restée son port d’attache, ce quin-

quagénaire a passé une bonne partie de sa vie à voyager dans toute l’Euro- pe au volant d’un camion. Routier à l’international dans une entreprise de transport suisse, il a expérimenté tous les passages de frontière des Balkans jusqu’à l’Oural. Une vraie école de la vie. “On apprend le calme et la patien- ce. C’est une très bonne préparation pour mener un projet comme celui du Laquerez” , estime l’ancien chauffeur qui souhaitait s’investir dans un pro- jet plus personnel avant de prendre sa retraite. Comme sa compagne Isa- belle qui était quant à elle salariée dans le commerce avec un goût pro- noncé pour la cuisine. “Au départ, on pensait partir reprendre une affaire en Bretagne” , poursuit le futur aubergis- te du Laquerez. C’était avant de pas- ser devant le panneau d’informations communales. Jean-Charles et Isabelle se sentaient prêts et assez expérimentés pour se lancer dans ce type de projet. Des tra- vaux s’imposaient dans ce bâtiment inoccupé depuis plusieurs années et

qui était encore dans son jus d’une colonie des années quatre-vingt. Seul point positif et non des moindres : la structure extérieure est saine car régu- lièrement entretenue.Toutes les ouver- tures ont été rénovées avant que les nouveaux locataires occupent une par- tie des lieux. À savoir le rez-de-chaus- sée où se trouve l’auberge, et une par-

le chantier arrive à son terme et l’au- berge fonctionne depuis le début des vacances. La cuisine est en adéqua- tion avec le décor extérieur : rœstis, fondue, salades, salaisons. “On a fait de choix de vivre sur place pour pou- voir accueillir les gens avec une gran- de flexibilité horaire. On sait la diffi- culté de trouver un restaurant ouvert tardivement dans le Haut-Doubs.” Dans sa configuration actuelle, l’auberge du Laquerez comprend deux salles, la pre- mière avec 23 places et la seconde avec 30 places. “On va ouvrir en service repas tous les jours midi et soir à l’exception du lundi. On propose aussi à toute heu- re des assiettes casse-croûte à base de fromages et salaisons du pays.” Au fil du projet, le couple s’est fami- liarisé avec les normes et contraintes de la restauration. Ils ont eu à sur- monter des obstacles d’ordre admi- nistratif. “Cela s’apparente parfois au parcours du combattant mais on a tou- jours su garder confiance. C’est un peu la chance de notre vie” disent-ils. F.C.

tie du premier niveau utilisé comme apparte- ment personnel. “On prend à notre charge les travaux intérieurs de l’auberge. On a misé sur le confort et la convivia- lité. On dispose aussi d’une belle terrasse exté- rieure avec une vue imprenable sur les aiguilles de Baulmes, le Suchet et le Mont d’Or” , précise Jean-Charles Cattin attentif à sollici- ter des artisans et four- nisseurs locaux. Engagé depuis février,

“C’est la chance de notre vie.”

La structure extérieure de l’ancienne colonie du Laquerez est saine, une chance pour les nouveaux aubergistes.

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