La Presse Pontissalienne 225 - Septembre 2018

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 225 - Juillet 2018

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PARCOURS Il a trouvé un repreneur Il sonne la fin du bal Les bals font partie de l’A.D.N. du Haut-Doubs. Le Pontissalien “Dédé” Louvrier a fait danser des générations à Pierrefontaine et dans le Haut-Doubs : il a pris sa retraite.

Vllasa n’avait pas repris l’af- faire. À 66 ans, Dédé a choisi de pas- ser la main. Encore fallait-il trouver la bonne personne. Il a donné le bal (une structure de 384 m2) à Arben et vendu le matériel sonore et hi-fi : “Les bals, ça marche et ça marchera toujours ! Certaines soirées à Pierrefontaine, le bal était blin- dé. Il fallait juste trouver une personne qui veuille travailler et connaisse le métier car reprendre une affaire comme cel- le-ci demande beaucoup de tra- vail et de connaissance dans le montage et démontage” explique le jeune retraité qui se souvient avoir installé le bal à Pierre- fontaine après demande dumai- re de la commune. Au départ, le Pontissalien avait projeté de l’installer au bord du lac Saint-Point pour y faire des guinguettes. Refus. Il a donc quitté le Haut-Doubs pontissa- lien pour le plateau de Pierre- fontaine-les-Varans : “Très vite au début des années 2000, les jeunes ont répondu présents même si au départ il n’y avait que 200 personnes. On amenait une discothèque dans le bal : l’ambiance était sympa et cool” poursuit le créateur du Flash- back. Le deal était simple : il empochait les entrées et les asso- ciations du village géraient le bar. C’est toujours le cas avec le repre- neur. Une manne financière non négligeable pour ces dernières.

D ans les campagnes, c’est l’endroit de la première bringue, du premier bai- ser, de la première cui- te, de la première “empoigna- de” aussi. Le bal est tout cela à la fois. Dans le Haut-Doubs, rare sont ceux à n’avoir une anec- dote à raconter. “Mais contrai- rement à ce que certains disent, je n’ai jamais vu une personne découper à la tronçonneuse le bar d’un bal” s’amuse André

dans le Saugeais notamment. En France, les bals ont quasi- ment disparu. Dans la région,

Louvrier, dit Dédé. Par contre, des jeunes qui viennent au bal dans une bétaillère tirée par un tracteur, ça s’est vu. Depuis plus de 20 ans, le Pontissalien d’ori- gine a fait danser à Pierrefon- taine-les-Varans les jeunes entre 15 et 25 ans et dans d’autres villages du secteur. Trente ans plus tôt, il a tenu des boîtes de nuit à Yverdon et encore avant, il tournait avec sa camionnet- te pour organiser des soirées

le seul qui a per- duré est le club Flash-back ! Le bal était fin juin à Bel- leherbe pour trois soirées. Ce bal, c’est le dernier des Mohicans. Et enco- re, tout aurait pu s’arrêter si Arben

“Les bals, ça marchera toujours.”

“Dédé” Louvrier a pris sa retraite après avoir organisé ces centaines de bals dans le Haut-Doubs.

Après des années dans le mon- de de la nuit, “Dédé” suit cela d’un peu plus loin. “J’ai tout de même aidé Arben pour le mon- tage électrique à Belleherbe.Mon- ter et démonter un bal, cela demande des connaissances” poursuit-il. On ne lâche pas com- me cela “son” bébé. Arben qui a géré par le passé le service d’ordre du Flash-back est aux manettes. Il poursuit les fondamentaux avec les bals à Pierrefontaine-les-Varans, des soirées surprises, des déplace-

ments. “On ne va pas s’appro- cher des villes pour éviter d’en- trer en concurrence avec les boîtes de nuit, explique le nouveau gérant. L’ambiance fait que les gens se sentent comme chez eux ! Il n’y a pas besoin d’avoir une chemise. On peut entrer en cla- quettes…” Avec Fabien Granvel et Maxi- me Jeanmougin, les deux D.J., Arben compte bien faire danser les jeunes du “Haut” encore de nombreuses années. n E.Ch.

Le Flash-back ici à Pierrefontaine- les-Varans.

ENVIRONNEMENT Naturalistes contre chasseurs Un collectif pour protéger le renard Il demande au préfet que le prédateur ne soit plus considéré comme nuisible. Les chasseurs, eux, disent leur désaccord.

Fabien Gréban, Dominique Michelat, Didier Pépin et Michel Pritzy, du collectif Renard Doubs (de gauche à droite).

L e renard serait à en croi- re les défenseurs de l’ani- mal une solution aux pro- blèmes de santé publique et un travailleur de l’ombre au bénéfice des agriculteurs. Espè- ce classée “nuisible” par l’arrê- té ministériel du 30 juin 2015, le renard roux peut être piégé, déterré et chassé toute l’année dans le Doubs. Ce n’est pas une espèce menacée. “Mais pourquoi mérite-t-il un tel châtiment ?” , interroge le collectif Renard Doubs composé d’associations

La Presse Pontissalienne : Le renard est-il menacé ? Fédération de chasse du Doubs : Le renard n’est aucunement concerné par un statut de pro- tection au regard des textes internationaux. Il y a dans le Doubs entre 15 000 et 20 000 renards. L.P.P. : Et combien d'animaux tués par an ? F.D.C. : Environ 5 000, ce qui est peu pour une espèce si pro- lifique. L.P.P. : Tuer trop de renards favori- serait selon le collectif la proliféra- tion de l’échinococcose et la mala- die de Lyme. Confirmez-vous ? F.D.C. : En l’absence de régu- lation du renard, les cas d’échi- nococcose augmentent signi- ficativement dans la population humaine. Le traitement par vermifugation des renards n’est pas une solution durable. Contrairement à ce que dit une récente étude hollandai- se, il n’est pas encore défini- tivement prouvé que les renards et petits mustélidés limitent la propagation de la maladie de Lyme : dans cette étude, le lien de cause à effet entre charge parasitaire et densité de renards n’est pas démontré, il reste à ce stade une hypothèse. Il est impor- tant de noter que cette publi- cation n’a pas été élaborée dans un objectif d’objectivité, puisque l’étude conclut en ces termes (traductions de l’an- glais) : “Notre étude demande l’appréciation et la protection des espèces de prédateurs com- me le renard roux, dont beau- coup d’entre eux sont persécu- tés à travers l’Europe.” Ici, les auteurs font clairement état de leur idéologie. Cette étude ne peut trouver sa place dans un traitement rationnel du statut du renard. n Recueilli par E.Ch. La réponse des chasseurs

maladie” explique Dominique Michelat, enseignant natura- liste. Enfin, “de récentes études scientifiques aux États-Unis et en Hollande démontrent qu’en exerçant sa fonction de préda- teur naturel, le renard diminue les risques de contamination de la maladie de Lyme, dont envi- ron 30 000 nouveaux cas humains sont enregistrés chaque année en France. Là où les popu- lations de renard diminuent, les rongeurs sont porteurs d’un plus grand nombre de tiques infec- tées par la bactérie borrelia, cel- le de la maladie de Lyme. En réduisant le nombre de rongeurs hôtes d’infection, les prédateurs pourraient participer à la dimi- nution du risque de transmis- sion de la maladie de Lyme à l’homme” poursuit le collectif. Un débat est engagé. Les organisations agricoles n’ont pas rejoint ce collectif, ni les chasseurs évidemment, qui ont de contre-arguments à faire valoir. Le goupil est au cœur de toutes les attentions. n E.Ch.

de protection de la nature, de la fédération nationale de l’en- vironnement (F.N.E.), d’asso- ciation d’éducation à l’environ- nement comme les Gazouillis du Plateau (Char- quemont).

retiré des espèces nuisibles ! On n’attaque pas les chasseurs, on propose un compromis” lance Didier Pépin, porte-parole du collectif. Des arguments plaident en la faveur du prédateur : il consom- me entre 3 000 et 5 500 ron- geurs par an. “C’est du bon sens paysan que de laisser le renard faire son travail de prédation” déclare Michel Pritzy, agricul- teur en A.O.C. comté à Chapel- le-d’Huin. Second argument : le tuer aug- menterait le risque d’échino- coccose alvéolaire. “Le renard est un des vecteurs de l’échino- coccose alvéolaire, une maladie grave qui touche 30 nouvelles personnes chaque année en Fran- ce. Mais de récentes études scien- tifiques montrent que vouloir diminuer la population sur un territoire est illusoire et surtout la destruction des renards pro- voquerait une augmentation des risques de contamination à l’homme car les animaux les plus jeunes (qui remplacent ceux tués) sont davantage porteurs de la

Créé le 14 juin, le collectif veut inter- peller le préfet et demander que sa chasse soit inter- dite de janvier à septembre : “Le renard doit être

Des timbres et des cartes anciennes.

Le renard roux (photo F. Cahez).

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