La Presse Pontissalienne 222 - Avril 2018

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Pontissalienne n° 222 - Avril 2018

LE MADE IN HAUT-DOUBS EN HAUT DE L’AFFICHE

(photo Sonia Chatelain - B.F.C. Tourisme).

Lors du dernier Salon de l’agriculture de Paris, le Haut-Doubs est monté trois fois sur la plus haute marche du podium avec l’absinthe verte de la distillerie Marguet-Champreux à Dompierre-les-Tilleuls, la saucisse de Morteau I.G.P. du Tuyé du Papy Gaby à Gilley et le Mont d’Or de la fromagerie Sancey-Richard à Métabief. Sans oublier la médaille d’or de la vache Gardiena du G.A.E.C. Laffly à Bouverans, victorieuse de sa section au concours de race montbéliarde et l’argent qui vaut de l’or pour le miel de pissenlit du Rucher des Deux Lacs à Labergement-Sainte-Marie. Tapis vert. La médaille d’or à Paris Consécration fromagère au pied du Mont d’Or l Métabief

Quand j’ai un week-end libre, je pars dans leValais faire du ski de rando avec des amis.” Dans la filière mont d’or, les Sancey- Richard avec une production annuelle de 100 tonnes figurent parmi les plus petits ateliers. “On recrute six saison- niers. Ce n’est pas toujours facile de trou- ver du personnel ici à deux pas de la Suisse.” Tout est vendu en direct au magasin de la fromagerie, chez des com- merçants ou dans les grandes surfaces locales. La fromagerie approvisionne aussi quelques crémiers à Paris et à Londres. Le mont d’or Sancey-Richard est fidè- le au concours général agricole. Il a déjà décroché l’or en 2005-2006. Quelques semaines avant le jour J, Eddie sélec- tionne quelques fromages dans plu- sieurs lots. Il affine ensuite son choix pour n’en garder que deux qui seront envoyés à Paris dans un colis scellé. Il privilégie unmont d’or légèrement fleu- ri, de couleur ivoire et au parfum boi- sé avec une note de champignon. Cette médaille d’or vient clore une bon- ne campagnemont d’or avec une consom- mation en hausse. Pour Eddie, c’est l’heure de basculer dans les autres fabri- cations, notamment les spécialités mai- son : le P’tit Sancey, le Metsi à l’ail des ours ou encore la p’tite tomme duMont d’Or. Si Eddie a choisi la fromagerie familiale, c’est bien sûr dans l’idée d’as- surer la continuité. “Je veux poursuivre ce que ma grand-mère et ses quatre enfants ont construit. C’est important pour moi que cela reste dans la famil- le et à Métabief.” Les clefs de la froma- gerie semblent en de bonnes mains. n F.C.

Fils et petit-fils de fromager, Eddie Sancey-Richard perpétue la tradition familiale. Il gère notamment la fabrication du mont d’or dont un échantillon vient d’être récompensé d’une médaille d’or au dernier concours général agricole de Paris. Rencontre.

“C ettemédaille,c’est d’abord le fruit d’un travail d’équi- pe, d’une solidarité fami- liale. Quand j’ai vu le pal- marès, j’ai forcément pensé à ma grand-mère Alice qui raffolait des concours.” Une grand-mère courage, décédée en début d’année et qui a lar- gement contribué au développement et à la renommée de la première froma- gerie touristique du Haut-Doubs. Son engagement avait justement été récom- pensé en 2011 par la légion d’honneur qui lui fut remise à l’Élysée par le pré- sident Nicolas Sarkozy. Elle avait alors 75 ans. Chez les Sancey-Richard, rien n’est acquis, tout se mérite. Comme pour la fabrication du comté, la réussite repo- se ici sur le collectif, le mélange des compétences, le goût de l’effort, l’amour du travail bien fait. Sans oublier l’es- prit d’entreprise. Eddie n’a pas eu à chercher longtemps quel métier il exer- cerait. Tout petit déjà, il avait fait de la fromagerie familiale l’un de ses terrains de jeu favori. Comme pour les pistes de la station qu’il dévalait sans compter au point d’être aussi moniteur de ski alpin. Brevet des collèges en poche, il suit sa vocation professionnelle. Du Bac pro jusqu’à la licence, il alterne entre

l’E.N.I.L. de Mamirolle et de Poligny. “J’ai eu la chance de côtoyer en stage des anciens fromagers qui m’ont beau- coup apporté.” À peine le temps d’apprécier la fin des études qu’une place l’attend déjà à la fromagerie familiale où il commence sa carrière en 2011 aux côtés de son père Éric, ses oncles Patrick, Christian et sa tante Véronique. Un travail d’équipe dans une fromagerie qui transforme 3,5 millions de litres de lait en comté, morbier, raclette, mont d’or, tomme et produits laitiers… “La fabrication varie d’une fromagerie à l’autre quand on tra-

vaille du lait cru dont les caractéristiques changent d’un jour sur l’autre.Même si onmaîtrise les bases tech- niques, il y a toujours un temps d’adaptation. Il m’a fallu une bonne année pour être vraiment à l’aise” , admet le jeune fromager de 28 ans aujourd’hui res- ponsable de l’atelier mont d’or. Autant dire qu’il n’a pas trop de temps d’ap- précier la qualité de la nei- ge skis au pied. “J’ai juste eu de donner quelques heures de cours l’après-midi pendant les vacances.

Une vraie

solidarité familiale.

Eddie Sancey-Richard veut prolonger la saga familiale à la fromagerie du Mont d’Or.

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