La Presse Pontissalienne 218 - Décembre 2017

FRASNE - LEVIER

29 La Presse Pontissalienne n° 218 - Décembre 2017

Laurent Bettineschi et Maxime Monnier se lancent dans l’aventure de la

FRASNE Des distillateurs d’absinthe Première “cuite”

à la Fraignaude

Passionnés par la distillation, Laurent Bettineschi et Maxime Monnier se lancent dans la production d’absinthe élaborée à partir d’anciennes recettes familiales. Terroir.

distillation d’absinthe.

D’ abord une question d’amitié et de centres d’intérêt communs. Voilà sur quoi repo- se ce projet porté par deux copains du même âge, origi- naires du même bourg et qui partagent le goût de l’alambic. Non pas tant pour déguster ce qu’il en sort mais pour en sor- tir toutes sortes de boissons.

“Mon père distillait. Il restait dans la famille de vieilles recettes d’absinthe” , explique Laurent Bettineschi aujourd’hui pro- fesseur de golf dans le Jura. Même son de cloche chez son associé Maxime Monnier, agri- culteur installé à Frasne. “Mon arrière-grand-père distillait du kirsch du côté de Longeville- Amathay.On a toujours les alam- bics mais ils ont été percés par les douanes. Il reste encore quelques cerisiers.” L’un comme l’autre rêvait de renouer avec les traditions familiales. Depuis quelques années, la réhabilita- tion de l’absinthe a encouragé l’ouverture de nouvelles distil- leries dédiées aumythique breu- vage. Le contexte semble donc favorable même s’il s’agit enco- re d’un marché de niche. Distiller de la fée verte implique bien sûr d’avoir l’accord des douanes. “On a commencé par les démarches administratives pour avoir les autorisations nécessaires” , poursuit Maxime Monnier. Trouver un alambic ne fut pas un obstacle insur- montable tant il en reste enco- re qui ne sont plus utilisés dans certaines régions comme au pays de la mirabelle en Lorraine. Un aller-retour et voilà la société

La première Fraignaude sortie de l’alambic.

La Fraignaude équipée d’un alambic de 125 litres. La distillerie est installée dans l’ancien atelier du père de Lau- rent, tailleur de pierre de pro- fession et qui n’est aujourd’hui plus de ce monde. Pour les plantes, même si des expéri- mentations sont menées chez Maxime Monnier, les deux asso- ciés s’approvisionnent auprès d’un grossiste spécialisé. La Fraignaude fabrique deux sortes d’absinthe blanches. L’ab- sinthe du Père Betti, une fine produite avec sept plantes et qui titre à 56 %. “On voulait rendre hommage à celui qui déte- nait les recettes.” Distillée avec cinq plantes différentes, la Suis- se de Frasne affiche un bon 68%. À la grande époque de l’absinthe, il en existait tout une série : Suisse de Pontarlier, Suisse de Lyon… Pour Laurent et Maxime, les choses sérieuses débutent le 21 novembre avec la première

cuite. La patience est de mise avant que le mélange d’alcool et de plantes passe de l’état liquide à l’état gazeux. Après plusieurs heures de chauffe, le miracle se produit avec un filet

d’absinthe distillée qui s’écou- le du condenseur. Les premières bouteilles de la Fraignaude seront commercialisées d’ici Noël. n F.C.

Maxime Monnier pèse un échantillon pour mesurer le taux d’alcool.

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