La Presse Pontissalienne 210 - Avril 2017

FRASNE - LEVIER

La Presse Pontissalienne n° 210 - Avril 2017

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OUHANS

Anniversaire Leur 90 ème anniversaire et 71 ans de mariage Les époux Guyon fêtent le 19 avril leur 90 ème anniversaire ensemble et en famille. Un moment que Jules, le mari, souhaitait. Instants de vie.

D ans sa coquette demeure d’Ou- hans, non loin de la source de la Loue, Jules Guyon - 90 ans - profite des premiers rayons de soleil du printemps. Dans quelques jours, il va s’adonner à une de ses pas- sions : le jardinage et le fleurissement. “Ça m’occupe l’esprit même si je fais moins qu’avant. Les fleurs, par exemple, je n’en ai plus sur le balcon” dit l’aler- te nonagénaire qui a fêté le 5mars der- nier ses 90 printemps. Sa femme, Pau- lette, en fait de même le 19 avril. Pourmarquer le coup,leurs deux enfants Jean-Claude et Christine, leurs quatre petits-enfants et trois arrière-petits- enfants, rendront visite à leurs aînés depuis Carcassonne, Béziers,Marseille, là où ils résident.Une réception est pré- vue. Un moment particulier pour Jules qui vit seul depuis octobre dernier. Paulet- te, son épouse, est atteinte de la mala- die d’Alzheimer. Lemari a pendant trois ans tout fait pour garder sa chère à ses côtés. Mais il a failli y laisser sa santé. Pudiquement, il avoue la difficulté de la séparation après 71 ans de vie com- mune faite de joies, de peines.Un déchi- rement. Tous les deux jours, il sort donc sa voi- ture, une Opel Corsa dernier cri, direc- tion l’E.P.H.A.D. de Levier où Paulette

vit. Alerte, le nonagénaire touche du bois : pas un accrochage avec son véhi- cule “et même pas lorsque j’étais gen- darme durant 38 ans” dit l’ancienmili- taire, décoré par la Prévention routière. À Levier, il retrouve sa chère et tendre rencontrée à l’âge de 18 ans au bal du village. “Notre voyage de noces, c’était à la chapelle Notre-Dame des Anges à Ouhans” dit-il en souriant. À l’époque, les deux jeunes mariés n’avaient pas beaucoup d’argent et ne pouvaient espé- rer un véritable voyage. Les premiers meubles ont été achetés par le père de

Jules à une vente aux enchères à Pontarlier. Ensuite, ils ont tracé leur chemin. Après la guerre d’Algérie commemilitaire pour Jules durant 3 ans, il devient gendarme. Il sera envoyé, avec son épouse, en Gua- deloupe (3 ans) et enNou- velle-Calédonie (4 ans). En 1976, c’est la retraite et un retour àOuhans, son village. Il construit samai- son et dirige durant trois mandats la commune com- me maire. 18 années au service de la collectivité et des Loups Blancs, le nom

Maire d’Ouhans pendant 18 ans.

Paulette et Jules Guyon fêtent leurs 90 ans le 19 avril.

des habitants d’Ouhans. De bons sou- venirs avec à la clé la création du lotis- sement ou encore de la station d’épu- ration. “À l’époque, ça allait bien. Le budget, on le faisait avec les bois ven- dus” se remémore l’ancien édile. Cette passion pour la vie publique, l’an- cien gendarme - qui se décrit comme

“gaulliste” - l’entretient. Il est réguliè- rement branché sur la chaîne 15 (B.F.M. T.V.) afin de ne pas rien louper du débat présidentiel. Une de ses fiertés : avoir inculqué à ses enfants “l’humilité et le respect des règles.” Son fils, Jean-Clau- de, désormais en retraite, a suivi ses traces dans la gendarmerie ainsi que

sa petite-fille, maréchal des logis-chef à Marseille. Le 19 avril, les Guyon se retrouveront. Un moment en famille. Un bonheur simple mais important aux yeux de Jules, fidèle lecteur de La Presse Pon- tissalienne. n E.Ch.