La Presse Pontissalienne 210 - Avril 2017

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La Presse Pontissalienne n° 210 - Avril 2017

“Un hectare perdu, c’est 10 meules de comté qui disparaissent” l C.I.G.C. Le prix de la qualité Gardien de l’éthique du comté, Claude Vermot-Desroches le président du C.I.G.C. revient sur cette mesure de productivité laitière qui protège le produit tout en exacerbant les tensions pour la moindre parcelle à comté.

l Houtaud Évolution depuis 20 ans S’étoffer plutôt que s’étaler À deux pas de Pontarlier avec son offre commerciale et ses services, Houtaud ne manque pas d’attractivité. Sans avoir de surface constructible, la commune mène depuis vingt ans une politique d’urbanisation qui se densifie en épaisseur plutôt qu’en longueur.

L e léger fléchissement de l’économie frontalière ne semble pas ralentir l’urbanisation du Haut- Doubs, notamment sur Pon- tarlier et dans sa “banlieue” péri-urbaine. Ce qui surprend peut-être, c’est la taille de cer- taines opérations comme ce nou- veau lotissement de 42 parcelles au centre d’Houtaud. Si l’on ajoute les programmes de réha- bilitation d’anciennes fermes en immeubles collectifs, c’est au moins une centaine de nou- veaux logements qui se profile dans les trois années à venir. “On pouvait difficilement maî- triser ces opérations de rénova- tion car elles sont liées aux décès des occupants” , indique Jean- François Ligier, le maire. Cet engouement immobilier témoigne de l’attractivité d’une commune qui n’a pas souhaité mener une politique de lotis- sements communaux. “On essaie

Hostasiens. On peut estimer qu’on accueille en moyenne une vingtaine de nouveaux habi- tants chaque année. Depuis 1996, on s’inscrit toujours dans une logique d’urbanisation raison- née.” Pour répondre à la demande qui s’amplifie avec l’essor du travail frontalier, la commune s’engage en 2003 dans la révi- sion du P.O.S. alors transformé en P.L.U. Les objectifs sont clairs : attirer de nouveaux habi- tants, offrir des possibilités de logements aux anciens, aux jeunes ainsi qu’aux personnes qui travaillent sur place. Ce qui permet entre autres de confor- ter l’avenir de l’école “C’est aus- si un projet urbain en faveur de la mixité sociale. On privilégie des opérations d’aménagements en lotissements, en collectifs et en Zone d’Aménagement Concer- tée dans une logique d’étoffe- ment autour de l’existant plu- tôt que de vouloir encore s’étaler le long de la R.D. 72” ajoute le maire. Il faudra quatre ans avant d’aboutir à la validation du P.L.U. qui permettra d’urbani- ser 4 hectares, soit 70 logements. En 2013, pour relancer une dynamique en stagnation, la commune procède à une modi- fication simplifiée du P.L.U. pour libérer de nouvelles surfaces. En restant toujours dans l’épais- seur du bâti existant. Quelle place pour l’agriculture ? “On densifie l’habitat au cœur du village sans trop consommer d’espace agricole. Le P.L.U. a été raisonné pour ne pas remettre en cause la pérennité des deux exploitations encore présentes à Houtaud. La Surface agrico- le utile couvre 465 hectares, soit 59 % du territoire communal.” n F.C.

de maîtriser le développement en fonction des terrains construc- tibles libérés à chaque révision des documents d’urbanisme.” Dans ces circonstances, diffici- le parfois de maîtriser non pas les surfaces mais la vitesse de remplissage qui dépend à la fois du bon vouloir des propriétaires à vendre et des objectifs des pro- moteurs. Jusqu’à présent, force est de reconnaître que le modèle hosta- sien évolue de façon cohérente. Petit retour au début du XX ème siècle : en 1911 plus précisé- ment avec un village qui comp- tait 18 fermes, 48 familles et 178 habitants. La population ne bougera pratiquement pas pendant un demi-siècle avant de doubler dans les années soixante, passant de 200 à 400 habitants. Elle progressera de 3,6 % par an entre 1982 et 2003 pour atteindre 900 habitants. “On compte aujourd’hui 1 067

L a Presse Pontissalienne : Pourquoi plafonner la production laitière en fonction de la surface ? Claude Vermot-Desroches : C’est une mesu- re pour maintenir la qualité des produits. Si on augmentait la production par rapport à l’existant, il y aurait aussi un impact sur l’en- vironnement, contraire à nos valeurs. L.P.P. : Comment a été fixée cette production laitière à l’hectare ? C.V.-D. : On a pris la référence de chaque exploi- tation en 2013 avec une tolérance de plus ou plus 10 %. Ce n’est pas une mesure pour limi- ter les volumes mais bien pour préserver la réputation gustative du comté. Rien ne chan- ge si l’on perd une fois un hectare mais au- delà, c’est une perte sèche de productivité. D’où l’importance de préserver le foncier agricole. L.P.P. : Vous craignez l’impact de l’urbanisation ? C.V.-D. : On s’inquiète parfois quand on voit des P.L.U. qui grignotent à tour de bras. On n’est

plus d’accord avec cette vision- là, tout comme on ne comprend pas cette inégalité de traitement dans la compensation entre un hectare de forêt et un hectare de surface agricole. On réclame la même chose en ayant bien conscience qu’il faut aussi orga- niser le territoire. D’autant plus qu’on a vite fait de nous accu- ser de pratiques agricoles inten- sives. C’est un problème de socié- té. L.P.P. : L’interprofession a-t-elle son mot à dire sur les dossiers d’urbani- sation ? C.V.-D. : On donne un avis par le biais de l’I.N.A.O. qui est solli- cité dès qu’un projet dépasse 10 hectares. On ne peut plus lais- ser partir le foncier agricole. Un hectare perdu, c’est 10 meules de comté qu’on ne produira plus à cet endroit.

“Durcir les lois sur l’étalement urbain.”

Claude Vermot-Desroches veut plus de protection foncière pour les producteurs de lait à comté.

L.P.P. : Inutile de vous demander votre avis sur la zone de Bulle ? C.V.-D. : C’est un scandale. Il faut plus de concer- tation sur l’aménagement des zones écono- miques et durcir les lois sur l’étalement urbain. L.P.P. : En limitant la production laitière à l’hectare, vous ravivez aussi les tensions au sein même de la pro- fession agricole ? C.V.-D. : Tout à fait. On devient beaucoup plus à l’affût des opportunités. On est dans un mon- de de concurrence et les aménageurs doivent prendre cela en conscience. Pour protéger la filière, je pense utile de mettre en place un nouveau cadre juridique pour que les surfaces agricoles profitent d’abord à ceux qui sont sur place. n Propos recueillis par F.C.

“Le P.L.U. a été pensé dans une gestion économe de l’espace”, rappelle Jean-François Ligier, le maire

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