La Presse Pontissalienne 210 - Avril 2017

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 210 - Avril 2017

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DOUBS

Pratiques agricoles extensives Quand l’urbanisation et l’agriculture font bon ménage écologique L’étude sur la biodiversité menée à l’échelle de la coopérative de Doubs, plutôt sujette à l’urbanisation, témoigne de pratiques encore favorables à l’environnement. Surprise.

N e vous attendez pas à trouver des espèces botaniques ou fau- nistiques classées à l’inventai- re national des espèces mena- cées. L’étude Biotex pilotée par l’Union Régionale des Fromages d’Appellation Contrôlées (U.R.F.A.C.) analyse sur chaque exploitation les pratiques agri- coles et les éléments paysagers asso- ciés afin d’évaluer le niveau global de biodiversité dite “ordinaire” sur le ter- ritoire d’une coopérative. “La démarche relève d’un engagement volontaire des producteurs. Comme on n’aurait ni le temps ni les moyens de dresser une car- tographie complète d’une A.O.P. com- me le comté, on a sélectionné cinq coopé- ratives dynamiques et représentatives de différents milieux” , explique Marie Leroy, l’ingénieur en charge des études Biotex à l’U.R.F.A.C. Après Vernierfontaine, Aromas, Plas- ne et les producteurs de l’A.O.P. Bleu de Gex duHaut-Jura, c’est donc au tour de la coopérative de Doubs de passer au spectre de la biodiversité ordinaire. 29 exploitants se sont prêtés au jeu. Ils ont fait l’objet d’une enquêteminutieuse portant sur l’utilisation des parcelles, le mode de fertilisation…Les éléments Zoom “Gagner notre vie en respectant la terre” L e président de la coopérative de Doubs Pascal Droz-Vincent est lui aussi agréablement surpris des résultats de l’étude Biotex. “C’est un bilan positif. Il n’y a pas d’anomalie dis- sonante. Ce travail met aussi en évi- dence la complémentarité des pratiques sur chaque exploitation” dit-il. Pascal Droz-Vincent apprécie également la réaction très positive des chasseurs et associations de protection de l’envi- ronnement invités lors de la restitution de l’étude Biotex organisée le 14 mars dernier à Vuillecin. “C’est toujours plus simple et efficace d’échanger en direct plutôt que de s’invectiver par articles interposés. Pour les agriculteurs de la coopérative de Doubs, cette étude est un vrai outil de communication. Plutôt que de se braquer, on dispose aujour- d’hui d’éléments prouvant qu’on agit aussi dans le bon sens. À partir de là, continuons à raisonner notre biodiver- sité. Il faut arriver à gagner notre vie en respectant la terre et transmettre cet héritage dans de bonnes conditions à ceux qui nous succéderont.” n

du paysage : haies, bosquets, clôtures, arbres isolés, points d’eau ont été inven- toriés à partir de photos aériennes ou satellites. “Cela permet par exemple de déterminer la surface d’accueil poten- tielle de biodiversité calculée en fonc- tion du nombre d’éléments paysagers identifiés dans la parcelle. On compa- re ensuite cette surface à la S.A.U. (sur- face agricole utile)” , poursuit Marie Leroy en précisant que les surfaces pas- torales, riches en biodiversité, n’ont pas été prises en compte. Après vérification sur le terrain, il ne restait plus qu’à définir pour chaque exploitation un indice de biodiversité

Sur les deux tiers de la surface agricole utile correspondant au terroir de la coopérative de Doubs, la fertilisation et l’utilisation des prairies maintiennent ou encouragent la biodiversité déjà présente (photos U.R.F.A.C.).

tare s’élève à 3 000 litres, soit 300 litres de moins que la moyenne en zone com- té. On est loin du plafond fixé à 4 600 litres par hectare par le cahier des charges de l’A.O.P. comté. C’est un signe positif en termes de biodiversité tout comme l’importance des prairies per- manentes, le chargement relativement faible en termes de fertilisation ou les éléments du paysage présents de façon assez denses chez la plupart des pro- ducteurs enquêtés. La fertilisation est un peu plus inten- se sur un tiers de la S.A.U. totale. Ce sont souvent des parcelles proches des bâtiments ou relativement planes qui permettent d’assurer une autonomie hivernale en fourrages. L’absence de haies dans la plaine de l’Arlier ne cor-

respond pas à une volonté délibérée de les supprimer pour gagner de la sur- face. “Il n’y en avait pas plus dans les années cinquante car ces sols ne sont pas propices à ce type de plantation.” Comme quoi mieux vaut se garder des observations hâtives. Au final, le territoire correspondant à la coopérative du Doubs affiche de bons résultats avec plusieurs modes d’ex- ploitations agricoles différents mais complémentaires au sein de chaque entité. La démarche Biotex devrait aboutir à l’élaboration de fiches de bonnes pratiques et des actions de sen- sibilisation seront menées au niveau des coopératives pour que chacun s’ap- proprie la “biodiversité attitude”. n F.C.

EN BREF Chapelle-d’Huin

Le club de L’As la Rochette organise dimanche 23 avril pour la deuxième année consécutive, un parcours d’obstacles dans la forêt de Chapelle-d’Huin. Cette journée est basée sur le dépassement de soi avec un parcours sportif, de l’entraide avec le passage des obstacles, et, de la convivialité autour des différents déguisements et du repas de fin de parcours. Le parcours varie de 4 à 16 km et s'étend dans sa grande majorité sur le territoire forestier de la commune de Chapelle-d’Huin. Tout au long du parcours, des obstacles fleuriront à différents lieux avec une difficulté technique plus ou moins élevée (passage dans la boue, mur de paille, parcours du combattant…). Les inscriptions sont ouvertes. Contact : 07 87 80 52 19. Législatives Anthony Poulin, jeune élu de 26 ans au conseil municipal de Besançon, chargé de mission juridique et militant écologiste et associatif est candidat aux élections législatives dans la V ème circonscription du Doubs. Il se dit “animé de l’envie de protéger notre santé et celle de nos enfants, de préserver notre environnement, de défendre la justice sociale et l’égalité.” Le jeune élu a grandi dans le Haut-Doubs où vit encore sa famille. Archives En novembre prochain, à la chapelle des Annonciades, le service Archives de la C.C.G.P. retracera l’histoire du tacot qui a sillonné le Haut-Doubs au cours de la première moitié du XXème siècle. Si vous avez dans vos greniers des documents à ce sujet ou des souvenirs liés à ce tortillard, contactez les archives au 03 81 38 81 13.

permise par les pra- tiques agricoles et la mosaïque paysagère. Le bilan s’avère plutôt encourageant. Sur un territoire à forte pres- sion foncière où l’on pouvait s’attendre à l’intensification des pratiques, c’est tout le contraire qui apparaît. À l’échelle de la coopé- rative, la productivité en litres de lait par hec-

“Se garder des observations hâtives.”

Les éléments du paysage : haies, bosquets, points d’eau sont présents de façon assez dense chez tous les producteurs enquêtés.

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