La Presse Pontissalienne 202 - Août 2016

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 202 - Août 2016

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L ’ h u m e U r

BOUVERANS

Espace naturel sensible

Lire, voir, écouter les secrets du lac de Bouverans Ludique, pédagogique et conçu dans le respect des milieux naturels, le sentier de découverte du lac de Bouverans fait l’unanimité. Visite en toute discrétion.

Trop, c’est trop !

L a préfecture du Doubs vient de publier les macabres sta- tistiques de l’insécurité rou- tière. Depuis le début de l’année, 21 personnes ont trouvé la mort sur les routes du département, soit dix de plus qu’en 2015 à la même période ! Ces chiffres alimentent une fois de plus l’interminable débat entre ceux qui estiment qu’il faut renfor- cer les contrôles routiers et

remplir les caisses de l’État. Sans entrer dans cette polémique, ces sta- tistiques devraient inciter chaque automobiliste et chaque motard à remettre en cause sa propre condui- te. Combien d’entre nous consultent leur téléphone portable au volant, roulent un peu au-delà de la vites- se autorisée, ou prennent le volant persuadé que ces quelques verres passeront inaperçus au contrôle d’al- coolémie. Sur la route, on ne met pas en jeu seulement sa propre vie, mais aussi celle des autres. l

S ouvent décriées par les élus locaux, les restrictions budgé- taires comme tout changement obligent aussi les collectivités à se remettre en question, ce qui n’est pas forcément négatif. Pour des résul- tats loin d’être dégradés. En témoigne cet aménagement conçu sans précipi- tation, en privilégiant les compétences internes et locales plutôt qu’en solli- citant à grands frais un cabinet spé- cialisé. Zone humide d’une grande diversité biologique intégrée dans la vallée du Drugeon, le lac de Bouverans et le marais du Varot constituent l’un des vingt espaces naturels sensibles du Doubs. Cet ensemble couvre environ 350 hectares. “Il s’inscrit dans le sché-

les autres qui considèrent que ce “flicage” est inef- ficace et qu’il ne sert qu’à

Chaque aire de découverte aborde un volet de l’histoire du lac comme ici les mystères de l’entonnoir. Un oiseau, un chant à écouter.

ma départemental des E.N.S. (Espaces naturels sensibles) et peut à ce titre bénéficier de financements du Conseil départemental pour mettre en place des actions de gestion environ- nementale et d’ouverture au public” , précise Christian Bulle du service environ- nement au Conseil dépar- temental du Doubs. Le site avait déjà fait l’ob- jet d’un premier aménage- ment en 2008 avec la créa- tion du belvédère de Châtel-Véron dominant le marais du Varot. Le nou- veau sentier démarre de la chapelle du lac puis

Déranger le moins possible.

emprunte la petite route entre le lac et la voie ferrée. “Comme on est en milieu sensible, on s’appuie sur les infrastructures existantes. Le principe étant de déranger le moins possible” , note Laurence Lyonnais, agent de déve- loppement à la communauté de com- munes Frasne-Drugeon (C.F.D.),maître d’ouvrage du projet. Lequel faisait l’ob- jet d’une convention associant la C.F.D., le Département et les communes de Bonnevaux et Bouverans. La mise en bouche s’effectue en quelques bornes didactiques consa- crées à l’histoire de l’édifice religieux qui s’est retrouvé orphelin de la vue sur le lac suite à la création de la ligne

Frasne-Vallorbe inaugurée en 1915. Le sentier longe ensuite la route, pas- se le pont ferroviaire et rejoint la peti- te route uniquement accessible aux ayants droit. Route qui est désormais agrémentée de plusieurs aires thé- matiques présentant sous diverses formes l’histoire du lac, ses richesses halieutiques, sa gent ailée, la flore déli- cate et sensible des zones humides… Enregistrements de chants d’oiseau, poste d’observation sur les insectes, les libellules, l’aménagement est pen- sé pour répondre aux attentes des tou- ristes, promeneurs mais aussi des sco- laires et groupes en sortie découverte. Les secrets de la nature se méritent. Prenez le temps de les écouter assis sur l’aire sonore, les mains collées aux oreilles pour mieux capter les sons de la parabole sonore qui concentre les moindres murmures des lieux : chants d’oiseaux, cloches de vaches… Sur- prenant. Que dire des pontons à fleur d’eau qui laissent observer les fonds lacustres au plus près tout en laissant la possi- bilité de se prélasser sur des bancs sans jamais se rassasier du spectacle des eaux ? “On a même découvert la présence d’une espèce d’araignée, la dolomède plantarius, qui n’avait jamais été identifiée dans la vallée du Dru- geon.” D’autres thématiques sont abordées au fil du circuit : l’exploitation du lac et de ses abords à des fins potagères,

agricoles, piscicoles, la tourbe, les tra- vaux de réhabilitation du Drugeon. La découverte se termine par des témoi- gnages d’habitants qui racontent leur attachement à ce lac. Instructif. La visite s’effectue en aller-retour pour

une sortie de 2 km sur un tracé acces- sible aux personnes à mobilité rédui- te. Le coût global de l’opération s’élè- ve à 200 000 euros dont 80 % de subventions du Département. n F.C.

La parabole sonore renvoie les moindres murmures de la nature.

Les pontons sont aména- gés pour observer les fonds lacustres et se prélasser du spectacle de l’eau.

Plusieurs habitants ont accepté de raconter comment ils vivent leur lac de Bouverans.

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