La Presse Pontissalienne 202 - Août 2016

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 202- Août 2016

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Antoine Waechter se dit “sensible aux aberrations architecturales” LES FOURGS Avocat de la cause écologiste La commune des Fourgs a choisi d’être accompagnée par le cabinet d’étude d’Antoine Waechter pour finaliser son P.L.U. (plan local d’urbanisme). Un beau cas d’école pour l’ancien et nouveau candidat à la présidentielle interrogé ici sur l’urbanisme, rien que l’urbanisme.

L a Presse Pontissalienne : Quel- le est votre vision du Haut- Doubs ? Antoine Waechter : C’est un territoire qui a conser- vé une forte naturalité avec des espèces emblématiques mais qui est aussi soumis à de fortes pressions foncières. Ici plus qu’ailleurs l’emploi frontalier prend le pas sur l’hébergement touristique. Une partie des capa- cités d’accueil est détournée au profit des travailleurs fronta- liers. L.P.P. : Quelles sont les orientations de la commune des Fourgs en matiè- re d’urbanisme ? A.W. : Le conseil municipal est très attaché à la qualité de son territoire. Les élus tiennent à maîtriser les possibilités d’ex- tension en privilégiant l’occu- pation des locaux vides et des

volumes de ferme qui ne sont pas valorisés. Il y a une volon- té communale de partir à la reconquête du centre. L.P.P. : Plus question de construire n’importe où ? A.W. : Oui, le principe étant d’évi- ter le mitage avec des maisons isolées ou des hameaux disgra- cieux. On peut tout à fait limi-

de et stable qui ait aussi une part d’évolutivité. Quel que soit le projet, il faut réfléchir avant d’agir, avoir à l’esprit l’intégra- tion paysagère, les coûts de fonc- tionnement, d’entretien. L.P.P. : Avec la Suisse, la population des Fourgs a beaucoup augmenté. Quelles sont les orientations commu- nales en la matière ? A.W. : L’ambition est de mieux maîtriser voire de ralentir cet- te croissance démographique et pour cela il existe des leviers de contrôles possibles pour conte- nir l’urbanisme. L.P.P. : Les choses ne sont pas figées après l’approbation du P.L.U. ? A.W. : Un bilan sera établi dans six ans. C’est une obligation et cela permet de voir si les objec- tifs sont tenus. Dans le cas contraire, on pourra ajuster le

sur Les Fourgs pourrait s’appliquer à l’ensemble des communes frontalières du Haut-Doubs ? A.W. : Effectivement, c’est un bel exercice. On essaie même d’an- ticiper le manque d’enneige- ment en libérant des alterna- tives au tourisme hors neige. On doit aussi prendre en comp- te d’autres prérogatives comme la poursuite des équipements communaux ou conforter la pla- ce de l’agriculture. Cela se tra- duit par exemple avec le projet d’une nouvelle fromagerie aux Fourgs. L.P.P. : Depuis quand êtes-vous man- daté sur ce P.L.U. ? A.W. : On intervient sur ce dos- sier depuis 2015. On a déjà ani- mé une réunion publique en jan- vier. Il faut considérer le P.L.U. comme un outil de planification, un document d’urbanisme soli-

ter les possibilités d’extension en valo- risant le patrimoi- ne bâti existant. Le C.A.U.E. 25 a d’ailleurs sorti un petit guide infor- mant les proprié- taires sur les pos- sibilités de réhabilitation dans l’ancien.

Soucieux de ne pas mélanger urbanisme et politique, Antoine Waechter a été mandaté pour accompagner la commune des Fourgs dans le cadre du P.L.U.

“Un dispositif très chro- nophage.”

re en sorte de respecter aumieux l’identité des lieux. Je suis éga- lement assez sceptique sur la pertinence des P.L.U. inter- communaux. Je trouve ces dis- positifs complexes à mettre en œuvre et très chronophages. n Propos recueillis par F.C.

document.

L.P.P. : Qu’est-ce qui vous dérange le plus quand vous parcourez la cam- pagne ? A.W. : Je suis assez sensible aux aberrations architecturales. À mon sens, c’est important de fai-

L.P.P. : Le travail mené

CULTURE

42 ème festival des Nuits de Joux Daniel Ferrand aux commandes du C.A.H.D.

Pour être complet, il faut ajouter “La résistible ascension d’Arturo Ui” tou- jours de Bertolt Brecht et “L’assistan- te de Monsieur Riffard”, un polar théâ- tral écrit par Didier Fohr. Comme il n’y a pas de représentation au château le mardi et le jeudi, on est souvent en tour- née ces jours-là.Cette année, huit visites théâtralisées sont organisées à la dis- tillerie Pernot à La Cluse-et-Mijoux. Nouveauté à signaler avec Les tréteaux du Festival où la troupe se déplace chez l’habitant pour parler des spectacles, du plaisir du théâtre. L.P.P. : D’autres animations ? D.F. : Serge Kribus, l’auteur du Mur- monde sera présent aux Nuits de Joux du 3 au 6 août. Certaines soirées se ter- minent sous forme de débat entre les spectateurs et l’équipe artistique. Le jeudi 4 août à partir de 21 heures, tou- te l’équipe du festival sera présente sur la place d’Arçon pour le bal où nous danserons tous ensemble. L.P.P. : Les stages sont toujours d’actualité ? D.F. : Oui. On en organise deux et ils sont animés par l’équipe artistique. La dimension pédagogique se retrouve aus- si dans l’accueil de comédiens en for- mation qui apportent leur contribution tout au long du festival. L.P.P. : Comment évolue la fréquentation ? D.F. : On est passé de 1 600 entrées en 2006 à 6 000 l’an dernier. On estime que les retombées économiques du fes- tival sur le secteur à près de 100 000 euros. C’est loin d’être négli- geable. L’affluence varie beaucoup selon les conditions météo. Même si on pro- pose systématiquement des solutions de repli, on enregistre en général une baisse de fréquentation de 20 à 25 % quand il faut quitter la scène du châ- teau. n Propos recueillis par F.C.

L.P.P. : L’association fonctionne avec des sala- riés ? D.F. : On a deux employées : Carole Richard qui est un peu la cheville ouvriè- re du C.A.H.D. et BertheMoret qui s’oc- cupe de l’intendance et fait aussi fonc- tion d’assistante scénographie. On peut aussi ajouter une quinzaine d’emplois saisonniers en été dans le cadre du fes- tival des Nuits de Joux. L.P.P. : Comment se présente la 42ème édi- tion ? D.F. : On s’inscrit dans une certaine continuité en s’appuyant toujours sur Guillaume Dujardin, directeur artis- tique depuis plusieurs éditions. On lui confie les clefs du camion. Il pilote la programmation, choisit les comédiens, assure la mise en scène. On retrouve souvent les mêmes acteurs avec un ou deux changements. Les Nuits de Joux servent souvent de tremplin à de jeunes artistes. L.P.P. : Comment s’organise la programma- tion ? D.F. : On fonctionne sur un canevas à deux représentations quotidiennes. À 19 heures avec une pièce jeune public, “LeMurmonde”, programmée en alter- nance avec le spectacle cabaret “Bra- vo, merci, bonsoir !”. On reprend à

Après avoir fait ses gammes dans plusieurs troupes locales, Daniel Ferrand, entré à l’atelier théâtre du C.A.H.D. (Centre d’animation du Haut-Doubs) en 2013, assure la présidence de l’association depuis le 26 avril. Il succède ainsi à Patrice Mouton qui pilotait le navire depuis 2008. Entretien.

L a Presse Pontissalienne : Quelques mots sur votre parcours professionnel ? Daniel Ferrand : J’ai commencé à travailler en 1968 comme dépositaire de presse à Saint-Dizier. Puis nous sommes venus reprendre en 1982 le dépôt de presse des Hôpitaux-Neufs où nous étions aus- si buralistes. L.P.P. : A quand remontent vos premiers enga- gements artistiques ? D.F. : J’ai fait du théâtre amateur dans ma jeunesse avant de faire un long break car j’étais trop accaparé par d’autres obligations, professionnelles notamment. En 2000, j’ai rejoint la trou- pe Jougne Art qui est plutôt axée le théâtre de boulevard. Comme j’avais envie de découvrir d’autres horizons,

autour du festival des Nuits de Joux et dans la gestion de la saison culturelle du théâtre deMorteau conduite en par- tenariat avec la commune. On fait par- tie de la commission de programma- tion, ce qui induit d’aller voir divers spectacles pour sélectionner finalement ceux qui seront présentés au public mortuacien. L.P.P. : Qu’en est-il du partenariat avec la Vil- le de Pontarlier ? D.F. : LaVille nous met à disposition des bureaux au théâtre du Lavoir que nous pouvons également utiliser pour des répétitions aumême titre que le théâtre Blier dans le cadre de la préparation des Nuits de Joux. L.P.P. : Êtes-vous aussi touchés par la baisse des subventions ? D.F. : On subit comme d’autres l’impact des restrictions budgétaires de la Vil- le et duConseil départemental.Au final, cela représente une baisse globale de 6 à 7 % sur notre budget. L.P.P. : Comment s’adapter ? D.F. : Comme il n’est pas question de réduire le nombre de comédiens, on éco- nomise sur les frais de fonctionnement. On compense aussi en allant chercher de nouveaux sponsors. C’est une des missions de François Roizot, vice-pré- sident du C.A.H.D. qui gère le volet financier. On évolue dans un contexte plus tendu qu’avant, ce qui implique de faire des efforts sans renier sur la qualité.

j’ai opéré un transfert à la Sarbacane Théâtre en 2007. On avait pratique- ment un statut de comédien semi-pro- fessionnel avec des engagements sur des tournées. L.P.P. : Et le C.A.H.D. ? D.F. : Je suis arrivé au Centre d’Ani- mation du Haut-Doubs en 2013 à tra- vers l’atelier théâtre en précisant que j’étais déjà un fidèle spectateur des Nuits de Joux depuis de longues années. J’ai intégré le conseil d’administration en 2014 pour finalement prendre le relais de Patrice Mouton à la tête de l’association en avril dernier. L.P.P. : Quelles sont les activités du C.A.H.D. ? D.F. : Elles s’articulent pour l’essentiel

21 heures avec des pièces d’auteur comme“Woyzeck” de Georg Büchner, “La mouette” d’Anton Tche- khov ou “Sganarelle et le libertin” d’après Molière. Pour la pièce “Grand Peur et misère du IIIème Rei- ch” de Bertolt Brecht, les comédiens déambuleront dans le village de Mou- thier-Haute-Pierre. La diversité des genres est de mise au festival pour satisfaire tous les publics.

“Le tremplin à de jeunes artistes.”

Daniel Ferrand président du C.A.H.D. depuis le 26 avril avec, à sa droite, son vice-président François Roizo, responsable financier et sponsoring.

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