La Presse Pontissalienne 202 - Août 2016

PONTARLIER 10

La Presse Pontissalienne n° 202 - Août 2016

Les Papillons changent de cocon pour s’installer au Gounefay LARMONT Reprise du restaurant

Huit ans après avoir ouvert le restaurant des Papillons au faubourg Saint-Étienne, Fanny et Vincent Pecclet relèvent le challenge du Gounefay avec un concept associant cuisine gastronomique et spécialités montagnardes. Ouverture en octobre.

de la ville, voire du Haut-Doubs. Avec une capacité de 25 cou- verts sans possibilité d’évolu- tion, le couple commençait à se sentir à l’étroit. “On était à l’af- fût d’une opportunité” , précise Fanny. Libre depuis ce prin- temps, le Gounefay leur tendait les ailes. “On est très attaché au lieu qui représente pour nous beaucoup de souvenirs d’enfan- ce et on avait vraiment envie d’être acteur du développement touristique.” Leur projet pourrait s’assimi- ler à la synthèse de ceux qui les ont précédés entre une option trop gastronomique et une autre trop montagnarde. “On aura deux espaces sous le même toit avec, au fond, le restaurant des Papillons tel qu’il existe aujour- d’hui sauf qu’il sera transféré à 9minutes de distance et à l’avant, l’Auberge du Larmont où les clients pourront déguster des spécialités locales comme la fon- due et prendre des en-cas à tou- te heure. Deux espaces, deux réponses différentes mais la même exigence.” Fanny Pecclet annonce que l’aménagement de l’espace gas- tronomique nécessite des tra- vaux de décoration notamment,

d’où l’ouverture en octobre. Elle est persuadée que les gens sont prêts à monter se restaurer là- haut même sur le temps de la pause de midi. “Je n’ai pas de crainte en sachant bien qu’on ne pourra pas vivre que sur le tourisme ni sur le local. C’est un mix.” Le nouveau restaurant les Papillons aura une capacité de 25 couverts, soit deux fois moins que l’auberge du Larmont, sans compter une cinquantaine de places en terrasse. Ce qui sous- entend du recrutement. “On part sur la base d’une équipe de six personnes en nous incluant.” Recruter et pérenniser l’effec- tif ne sera sans doute pas la par- tie la plus facile à gérer. Hors

Le Gounefay peut représenter une nouvelle marche sur le parcours jusque-là sans faute de Fanny et Vincent Pecclet.

saison touristique, le restaurant ouvrira du mercredi au dimanche et fonctionnera du mardi au dimanche le reste de l’année sauf pendant les vacances d’hiver où l’outil tour- nera sept jours sur sept. De son côté, la C.C.G.P. compte bien conforter l’attractivité de la station. “On a d’autres pro- jets en réflexion.Très clairement, nous devrons agrandir le par-

king. On travaille également à la création d’un contrat de sta- tion autour de trois points d’an- crage : Gounefay, château de Joux et la ville de Pontarlier. Le dossier sera prochainement dépo- sé auprès des autorités compé- tentes” , annonce Patrick Genre. Espérons qu’on pourra le célé- brer au Gounefay. n

L a troisième tentative sera- t-elle la bonne ? Tout a été entrepris pour que les nou- veaux exploitants se lan- cent dans les meilleures condi- tions. Consciente des limites d’une concession domaniale, la communauté de communes du Grand Pontarlier propriétaire des lieux a déclassé le restau- rant pour pouvoir signer un bail commercial avec le couple Pec- clet. “C’est plus motivant” , explique Patrick Genre en jus- tifiant cette évolution de la struc- ture porteuse. Avec ces nouvelles dispositions, les élus communautaires avaient les coudées plus franches pour choisir des candidats sans recou- rir à un appel d’offres. “On a étudié plusieurs propositions et Fanny et Vincent Pecclet nous semblaient les plus aptes à cet-

te reprise” , complète René Émilli. Le responsable de la commis- sion tourisme à la C.C.G.P. se montre confiant sans trop fan- faronner. Élu échaudé craint l’eau froide. Les jeunes restau- rateurs pontissaliens inspirent effectivement confiance et ont bien travaillé leur projet. Ce qui explique d’ailleurs pourquoi l’établissement ouvrira seule- ment cet automne. Si eux échouent, autant tirer un trait sur l’avenir de la restauration au Gounefay. Tous deux originaires du cru, ils se sont formés à l’école hôte- lière de Poligny, ont travaillé plusieurs années en faisant des saisons pour revenir au bercail en 2005 et ouvrir leur premiè- re affaire en 2008 face à l’hôpi- tal. Les Papillons font désor- mais partie des meilleures tables

F.C.

SÉCURITÉ

L’émotion des riverains

La forêt de l’usine Nestlé ratiboisée Les arbres centenaires situés dans le parc de l’usine Nestlé à Pontarlier ont été coupés. Pour une raison de sécurité : ils se situaient dans le cône de vol de la nouvelle hélistation de l’hôpital.

D es riverains s’en sont offusqués jus- qu’à la mairie, qui, n’étant pas res- ponsable de cette coupe sombre, n’a pas pu leur donner d’explication valable. Des salariés de chez Nestlé, qui eux, connaissent les raisons de cette opération, se disent choqués, à l’image de Rémy Girard, qui ne comprend pas “cette décision de cou- per des arbres plus que centenaires alors qu’on aurait pu sans doute faire autrement, en les taillant. On peut avoir un sérieux dou- te sur la justification de cette coupe” déplo- re-t-il. Pourtant, pas plus que la mairie, l’en- treprise Nestlé n’est responsable de cette hécatombe végétale. Il faut se tourner du côté de l’hôpital pour comprendre. En effet, c’est le centre hospitalier intercommunal de la Haute-Comté (C.H.I.H.C.) qui a deman- dé à la direction de Nestlé de procéder à l’abattage des arbres. Pour une “raison de sécurité” avance l’établissement de soins. “La direction générale de l’aviation civile a des consignes bien précises concernant les cônes d’atterrissage et d’envol des hélico- ptères. C’est dans le cadre des travaux de la nouvelle hélistation en construction sur le toit de l’hôpital que cette décision a été pri- se. Nous avons demandé à Neslé de de rédui- re de 10 à 15 mètres la hauteur des arbres.

Après, la décision de couper intégralement les arbres a été prise par Nestlé” indique Romuald Vivot, le responsable de la com- munication du C.H.I.H.C. Les frais d’abat- tage de ces arbres ont été pris en charge à hauteur de 8 000 euros par l’établissement hospitalier. Cette coupe d’arbres n’aurait jamais été faite pourtant si la législation en matière de vols sanitaires n’était pas devenue aussi stricte. Sur le matériel d’abord - seuls les engins bi-turbines sont désor- mais autorisés -, sur le plan technique - les hélistations doivent avoir une prise au sol plus importante, d’où les travaux engagés par l’hôpital -, et sur les conditions de vol, d’où ces travaux forestiers. “Ce qui n’était pas obligatoire avant l’est maintenant” résu- me Romuald Vivot. Le C.H.I.H.C. investit la bagatelle d’1,8 mil- lion d’euros pour la construction de sa nou- velle hélistation dont les travaux se termi- neront “courant septembre.” La mise en service de cette nouvelle plate-forme pour hélicoptère doit intervenir “fin 2016 ou tout début 2017” , après que la direction de l’avia- tion civile aura homologué le nouvel équi- pement. “La justification de tout cela, c’est de sauver des vies” conclut l’hôpital. n J.-F.H.

Les arbres ont été coupés le mois dernier dans le parc de l’usine Nestlé.

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