La Presse Pontissalienne 196 - Février 2016

LE DOSSIER 18

La Presse Pontissalienne n° 196 - Février 2016

Réactions L’avis des maires Les élus locaux poussent à l’investissement Sur la région de Métabief, la majorité des élus estime qu’il faut poursuivre les investissements engagés sur la station du Haut-Doubs.

Le maire de Pontarlier Patrick Genre “Si on n’investit pas, c’est la mort”

Le maire de Métabief Gérard Dèque “Les projets à venir sont pertinents”

O n ne refait pas l’histoire. Sans doute que le Conseil général du Doubs a trop tergiversé il y a quinze ans, hésitant à s’engager ferme dans une politique d’investissement pour la sta- tion, accumulant ainsi un retard qu’il est difficile de combler. Malgré cela, selon, Gérard Dèque, le maire deMéta- bief, il n’est pas trop tard pour ren- forcer le potentiel touristique duMont d’Or. “Des hivers sans neige, nous en avons déjà vécu. Il est clair que le Conseil général à l’époque a manqué des étapes, préférant combler les défi- cits au lieu d’investir” regrette-t-il.

Aujourd’hui, Gérard Dèque accueille favorablement les intentions de la nouvelle équipe départementale de poursuivre le développement de la station. “Le plan d’investissement est établi. Les projets à venir sont perti- nents. Il est prévu de moderniser les remontés mécaniques et de faire de Piquemiette la seconde porte d’entrée de la station. Je précise que face à ces investissements, il y a un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros l’hiver environ et de 400 000 euros l’été. Je crois en cette économie touristique “bi- saison” qui n’est pas délocalisable et que l’on peut pérenniser” conclut Gérard P our ne plus avoir à subir les conséquences des étés pluvieux et frisquets, le Syndicat mix- te du Mont d’Or a couvert la piscine de Malbuisson. Malheureuse- ment, il n’existe pas pour Métabief de solution aussi radicale pour remédier au problème des hivers sans neige ou presque. Faut-il pour autant aban- donner la station ? “Non” , répond à son tour Claude Lietta le maire de Malbuisson. “Cela signifierait que tout ce qui a été fait jusqu’à maintenant n’aurait servi à rien.” L’élu est donc favorable à la poursuite des investis-

Dèque. La principale clientèle concer- née par ce projet selon l’élu est la clien- tèle régionale qui est la première à profiter de Métabief.

Le maire de Malbuisson Claude Lietta

“Regardons ce qui se passe ailleurs”

sements sur le domaine, nuançant tou- tefois sa position. “Le renouveau de la station a été enclenché avec la neige de culture. Nous n’avons pas le choix que de poursuivre les investissements. On se doit de faire vivre cette région et d’améliorer “cet outil.” Il est aussi pos- sible d’envisager de développer d’autres activités qui sont moins liées à la nei- ge. Regardons ce qui se passe ailleurs, mais ne faisons pas n’importe quoi. Il faudra peut-être marquer une pause dans le déroulement des investisse- ments au regard du contexte écono- mique.”

P atrick Genre, le maire de Pon- tarlier, est favorable à la pour- suite des investissements par le Conseil départemental sur la station de Métabief. “Si on n’investit pas, c’est la mort. On sera sûr de ne pas s’en sortir” prétend l’élu. Malgré les hivers aléatoires, le recours à l’investissement est la voie indispen- sable “qui va contribuer à accroître l’attractivité de la station. C’est ce qui va nous permettre de voir plus loin.

Nous subirons en effet les variations de la météo, mais Métabief pourra continuer à exploiter le potentiel les bons hivers. Sans investissement, ce

sera plus difficile et les clients risquent de se détourner de la station” dit-il. Pour le maire de Pontarlier, les investisse- ments doivent être orientés de manière à favoriser le déve- loppement d’un projet quatre saisons pour Métabief.

“Voir plus loin.”

Jura

Les Rousses Un projet de liaison à 9,5 millions d’euros La station des Rousses mise sur le ski alpin, “un incontournable” selon elle. La reprise du massif de la Dôle aux Suisses lui offre davantage de pistes, de nouveaux clients, un meilleur enneigement.

P our la station des Rousses, un grand pro- jet se concrétise. La S.A.E.M. Sogestar qui exploite le domaine alpin (envi- ron 30 km) récupère l’exploitation du massif de la Dôle, géré jusqu’ici par les Suisses. En difficulté financiè- re, “Télé-Dôle S.A.” a accepté de revendre 95 % de ses actions. Pour la Sogestar - qui réalise 8 millions d’euros de chiffres d’affaires dont 5 millions sont assurés par le seul ski alpin - c’est une aubaine en terme de développement. Si les skieurs pouvaient déjà glisser sur les deux domaines, la liaison entre France et Suis- se demeurait compliquée.

Longue, elle obligeait à pousser sur les bâtons. Une perte de temps et d’énergie. Tout ceci sera corrigé. “Lorsque les Suisses ont accepté de nous redonner l’exploitation, nous avons dit au syndicat mixte qui investit qu’il fallait réaliser une liaison retour

l’investissement pour la saison 2017-2018. Les études de maî- trise d’œuvre sont lancées et l’étude d’impact est en cours.” De quoi redonner un coup de fouet à la dynamique de la sta- tion qui gagnera des clients potentiels et augmentera son domaine skiable. “C’est une véri- table ouverture vers la clientèle suisse qui vient déjà” poursuit la directrice. Pour cet investis- sement, le syndicat mixte joue au plus serré. Il va démonter un équipement sur le secteur des Jouvencelles pour le replacer à la Dôle. Un télésiège de 4 places sera également installé et les pistes de ski seront aplanies dès cet été, les cailloux enlevés afin de permettre de skier malgré un

Aux Rousses, le domaine va s’étendre vers la Suisse. Des investissements seront réalisés avec la création de deux télésièges d’ici deux ans.

faible investissement. “L’investissement avoisinera les 9,5millions d’euros pour les deux télésièges” calcule la Sogestar. Cette année, Les Rousses sont la seule station dumassif à ouvrir fin décembre. “Le ski alpin est un incontournable. Il représen- te 5 millions d’euros de chiffres d’affaires. Il y a tout de même 24 000 lits à remplir. L’été ne pal- liera jamais l’activité d’hiver.” La communauté de communes

crée le nouvel espace desmondes polaires mais semble avoir gelé le projet de centre aqualudique. Les Rousses emploient 160 per- sonnes en pleine saison, dont 40 permanents. Elle attend le grand rush : les vacances de février période où elle réalise 50 % de son chiffre d’affaires. La station a stocké la neige des parkings. En cas de réchauffement, elle pourra ainsi enneiger les fronts de neige. Ici, on assure qu’il n’y

a pas de mauvaise concurrence avecMétabief : “Nous travaillons avec le directeur de Métabief. Nous avons d’ailleurs mis ensemble en place une mutuel- le pour les saisonniers. Disons que c’est une concurrence ami- cale entre les trois (Monts Jura - Les Rousses - Métabief)” conclut la directrice. Moins la neige est présente, plus la station recherche la compétitivité. E.Ch.

en télésiège car elle est trop com- pliquée, explique Michèle Ulrich, directrice de la station. C’est accepté. Nous espérons que le syndicat mixte de développement de la station des Rousses aura réa- lisé

Deux nouveaux télésièges d’ici deux ans.

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