La Presse Pontissalienne 185 - Mars 2015

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 185 - Mars 2015

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FÉDÉRATION HORLOGÈRE Les conséquences de la parité franc-euro Ce n’est pas encore l’heure d’une nouvelle crise horlogère

Surpris comme beaucoup d’autres par l’annonce couperet de la B.N.S., Jean-Daniel Pasche, le président de la Fédération horlogère suisse reste confiant, sans occulter les incertitudes engendrées par cette mesure.

Pas de “congé modification” constaté dans l’horlogerie

L a question de la rémunéra- tion des frontaliers en euros est souvent évoquée. “Juri- diquement, ce serait extraordi- nairement risqué car cela revien- drait à discriminer une partie des travailleurs à raison de la natio- nalité ou de la résidence. Ce serait contraire aux accords de libre circulation” , explique Fran- çois Matile, secrétaire général de la convention patronale hor- logère. Une entreprise suisse a le droit de payer ses salariés en euros, francs suisses ou dollars sous réserve de choisir une monnaie ayant cours légal. Si elle agit ain- si, elle doit alors faire un “congé modification” en précisant les nou- velles conditions. La démarche consiste à proposer un nouveau contrat de travail au salarié. Sʼil le refuse et quʼil est licencié, lʼemployeur doit pouvoir justifier ce changement car le salarié aurait la possibilité de saisir la justice pour licenciement abusif. “Avec la fin du taux plancher et lʼeffondrement de lʼeuro, on pour-

L a Presse Pontissalienne :Com- ment la profession a réagi à cette annonce ? Jean-Daniel Pasche : Cette déci- sion a surpris tout le monde car le discours de la B.N.S. était très clair. Quelques jours avant le 15 janvier, elle annonçait enco- re que le taux plancher était ancré comme un pilier. De façon générale, on ressent une inquié- tude ou plutôt beaucoup d’incertitude. L.P.P. : La situation n’était pas propi- ce ? J.-D.P. : Cela arrive au mauvais moment car on a des marchés qui souffrent. Le marché russe avec l’effondrement du rouble, était déjà tendu. Le renforce- ment du franc suisse ne fait qu’accentuer les problèmes. C’est plus difficile sur les marchés asiatiques, à savoir Hong-Kong, la Chine et le Japon. On souffre également en Europe. On manque de visibilité. L.P.P. : Quel bilan dresser de l’année 2014 pour l’horlogerie suisse ? J.-D.P. : C’est positif. On est enco- re en augmentation avec 22,2 milliards de francs suisses de ventes à l’exportation. On a

rait envisager de recourir au congé modification. Le motif est rece- vable. Lʼemployeur devrait lʼappliquer à tout le personnel en procédant alors à un licenciement collectif, ce qui induit tout une pro- cédure de consultations. En sachant que les nouvellesmesures entreraient en vigueur entre un et troismois plus tard. Ce ne serait pas extraordinairement recom- mandé de procéder ainsi” , pour- suit François Matile qui nʼa pas constaté de telle démarche dans la branche horlogère. Autre alternative avancée pour amortir lʼimpact du renchérisse- ment du franc suisse : augmen- ter la durée de travail sans bou- ger les salaires. “Cela se pratique dans certaines branches com- me le secteur des machines et cʼest possible sous condition, mais guère pratiqué. En revanche, on ne peut pas le faire dans lʼhorlogerie. Cette mesure sup- pose de modifier la durée du temps de travail et implique une négociation entre lʼemployeur et les salariés.”

progressé en valeur mais aus- si en volume, ce qui sain pour les emplois. Si l’on analyse de façon détaillée, c’est le milieu de gamme, avec des montres en prix public variant entre 600 et 1 500 francs suisses, qui a le plus progressé. On trouve ensui- te le haut de gamme avec des montres à partir de 10 000 francs suisses. Il faut noter que la pro- gression 2014 est plus faible que les années précédentes. Cer- taines entreprises avaient déjà des difficultés. L.P.P. : Est-ce que cela signifie que certains segments seront plus épar- gnés par l’envolée du franc suisse ?

L.P.P. : Les grands groupes seront-ils moins affectés que les petits fabri- cants ? J.-D.P. : Dans l’ensemble, les groupes et les grandes marques disposent d’une plus grande marge de manœuvre que les petites marques et les sous-trai- tants pour affronter ce nouveau défi. D’autant plus qu’ils maî- trisent toute la chaîne d’approvisionnement L.P.P. : Doit-on s’attendre à une bais- se d’activité de 15 à 20%de la branche horlogère ? J.-D.P. : Pour le moment, nous nous attendons à une stabilité quant à nos exportations pour 2015 mais il reste encore des incertitudes relatives à l’année en cours. Je ne peux pas don- ner de chiffres précis. L.P.P. : Est-ce la fin d’un certain âge d’or horloger ? J J.-D.P. : Non, aucunement, l’horlogerie suisse est saine et son avenir reste prometteur vu le potentiel de développement existant dans le monde. Certes il lui faut surmonter cette dif- ficulté comme elle a réussi à s’adapter depuis quatre siècles. Propos recueillis par F.C.

“Cela arrive au mauvais moment.”

J.-D.P. : Je pense que toute l’horlogerie sera touchée, com- me l’ensemble de l’économie suisse d’ailleurs. Il est pos- sible cependant que le haut de gamme soit moins touché, étant donné que la concurrence avec les marques non suisses est plus rude dans les segments entrée et milieu de gamme.

“Cette mesure n’est pas catastrophique pour l’horlogerie. La branche est saine et je suis per- suadé qu’elle va passer le cap” , estime Jean-Daniel Pasche, le président de la fédération horlogère.

SPORTS D’HIVER Prévention Vols de skis : un loueur de Métabief met en garde Un professionnel du ski de

SALON DE L’IMMOBILIER

va vite… résume le professionnel. On est peu touchés par ce phénomène mais il arri- ve dans la saison d’avoir des vols. On res- te tout de même dans une station familia- lemais on préfère prévenir” dit le responsable du magasin. Au pied du Morond, les skieurs peuvent donc glisser tranquille. Une forme de “citoyenneté” est encore présente quand on sait que le matériel dépasse souvent les 500 euros, l’occasion peut faire le larron. Dans les Alpes, des restaurants d’altitude proposent des casiers sécurisés moyennant 1,50 euro pendant que les skieurs se res- taurent. Environ 1 000 plaintes étaient enregistrées à Tignes-Val d’Isère pour vols en 2009. Ce chiffre a mis en lumière cer- taines dérives : celles d’Anglais déclarant des vols pour se faire rembourser leur pai- re de lattes. Rien de comparable à Méta.

Métabief a placardé des mes- sages incitant les skieurs à ne pas laisser leurs skis traîner. Mieux vaut prévenir… L a gendarmerie des Hôpitaux-Neufs le confirme : les vols de ski à Métabief n’ont rien de comparable avec ce qui peut se passer dans certaines stations des Alpes. “C’est très rare, confesse un gen- darme. En moyenne, entre une à deux plaintes par an” dit-il. Dans le magasin “Métaski” situé sur le front de neige, le pro- priétaire a pourtant placardé des affiches sur lesquelles il est demandé aux skieurs de prendre garde à leur matériel : “Aller boire un verre, laisser ses skis dehors, ça

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Vols de skis, un professionnel met en garde mais la station de Métabief est épargnée.

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