La Presse Pontissalienne 184 - Février 2015

La Presse Pontissalienne n° 184 - Février 2015

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Efficacité sur ordonnance en 2015 Bilan et perspectives Le directeur de l’hôpital

Le chantier de modernisation de l’hôpital engagé depuis plusieurs années se pro- longe en 2015 avec le même souci d’améliorer l’offre de santé sur le territoire du Haut-Doubs. Entretien avec Olivier Volle en poste depuis le 1 er octobre 2013.

ment d’intérêt économique public- privé. L.P.P. : Des mouvements de services sont-ils programmés en 2015 ? O.V. : On va déplacer le centre médico-pyschologique dans le bâtiment de l’ancienne curemédi- cale, ce qui signifie un rappro- chement vers les urgences. L’année 2015 sera aussi mar- quée par le transfert du Centre d’Accueil Thérapeutique en Temps Partiel (C.A.T.T.P.) dans les locaux de la cure médicale. Ce C.A.T.T.P. comprend le res- taurant associatif installé rue Émile-Thomas près de la cli- nique. Avec ce mouvement, on libère la maison de la rue Émi- le-Thomas qui seramise en ven- te. On devait aussi procéder à ces déménagements pour des rai- sons de sécurité incendie. L.P.P. : D’autres travaux ? O.V. : On refait l’isolation exté- rieure du bâtiment de médeci- ne en changeant le bardage et les fenêtres. On poursuit égale- ment la réorganisation des flux aux urgences pour améliorer le confort des usagers. Deux nou- velles salles de consultation seront aménagées au pôlemère-enfant, ce qui permettra de mieux prendre en charge les grossesses pathologiques. L.P.P. : Et l’ancienne maison de retrai- te ? O.V. : On a engagé une opération de déconstruction dans ce bâti- ment qui n’avait plus aucune uti- lité. Cela va permettre de libé- rer de l’emprise au sol.Une partie de cet espace servira de parking. L.P.P. : Qu’en est-il de la balnéothéra- pie et de l’aile inoccupée au Grand- vallier ? O.V. : La balnéothérapie est tou- jours suspendue. Au niveau des locaux inoccupés, on étudie deux pistes. La première relève du sec-

L a Presse Pontissalienne : Qui s’occupe aujourd’hui de la chambre mortuaire depuis le départ des der- nières sœurs hospitalières ? Olivier Volle : Les établissements qui enregistrent plus de 200 décès par an, comme c’est le cas à Pontarlier, sont obligés d’avoir un tel équipement. Pour l’instant, on pallie avec les moyens du bord sans trop de difficultés. On a aussi rappelé une retraitée en

renfort.

gie améliore le traitement et réduit les risques hémorragiques. Le temps de séjour est prati- quement divisé par deux grâce à cet instrument qui permettra de faire des actes en chirurgie ambulatoire. C’est un avantage pour le patient et cela offre aus- si la possibilité pour l’établissement de réaffecter des lits. On peut signaler pour 2015 le remplacement de l’I.R.M. réa- lisé dans le cadre d’un groupe-

L.P.P. : Quels sont les principaux inves- tissements techniques à retenir de l’année 2014 ? O.V. : On a investi 450 000 euros dans l’acquisition d’une nouvel- le table numérisée en radiolo- gie. Cet équipement permet d’effectuer des examens de meilleure qualité avec des temps d’exposition raccourcis. Dans la même logique, le laser en urolo-

Olivier Volle, le directeur de l’hôpital compte bien aboutir pour trouver des solutions d’occupation dans l’aile vide du Grandvallier qui pourrait abriter une maison relais et un foyer d’accueil médicalisé

collaborerait avec les médecins locaux pour qu’ils nous relaient la nuit. Pour l’hôpital, ce n’est pas forcément un investissement rentable mais cela relève d’un engagement du président de la République, que chaque Fran- çais soit à moins de 30 minutes d’un point de soins d’urgence. Avec cette antenne on couvrira 50 % du Haut-Doubs horloger. Cela permet de référencer le centre hospitalier comme l’établissement pivot sur leHaut- Doubs. L’hôpital de Pontarlier est avec le C.H.U. le seul éta- blissement qui parvient àmain- tenir un service d’urgence sans trop de difficultés. Ce point a été pris en compte à l’attribution de cette antenne S.M.U.R. L.P.P. : Comment s’articule le nouveau projet d’établissement sur les cinq ans à venir ? O.V. : Ce document détermine le plan d’actions qui s’articule en six axes principaux : oncologie, développement de la chirurgie ambulatoire, prise en charge de l’obésité, développement des coopérations avec les autres éta- blissements, développement durable et gériatrie. Propos recueillis par F.C.

teur social avec la création d’une maison relais où seraient héber- gées des personnes handicapées. Ce concept assez efficace asso- cie des chambres individuelles et des espaces de vie communs. On est en relation avec le doc- teur Marie-Noëlle Besançon qui a créé l’association des Invités au Festin et avec qui ont pour- rait répliquer l’expérience de cet- te maison relais bisontine au Grandvallier. La deuxième pis- te concerne l’ouverture d’un foyer d’accueil médicalisé pour per- sonnes handicapées psychiques. On travaille en concertation avec l’hygiène sociale de Franche- Comté.On comprend vite l’intérêt d’installer de telles structures au Grandvallier avec la proxi- mité des équipes du pôle psy- chiatrique et les synergies pos- sibles à développer. L.P.P. : Le projet d’ouvrir une antenne S.M.U.R. sur le plateau de Maîche res- te-t-il d’actualité ? O.V. : Oui, à partir dumoment où l’on nous a désignés, on n’a pas refusé. Il reste encore des moda- lités à définir. Le principe serait de constituer une équipe de 5 personnes avec médecin, infir- mière, ambulancier qui serait opérationnelle en journée. On

Le nouvel E.H.P.A.D. livré fin 2016 Levier 66 places d’hébergement L’hexagone construit dans les années soixante-dix à Levier n’est pas conçu pour la prise en charge de personnes dépendantes. Il sera remplacé par une nouvelle réalisation. Au grand soulagement de tous.

D’une surface de 2 400 m 2 , le nouvel E.H.P.A.D. conçu sur les plans du cabi- net Paillard offrira 66 places d’héberge ment.

T out finit par arriver. Dans sa configuration actuelle, le C.H.I.H.C. gère quatre Éta- blissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (E.H.P.A.D.) à Mouthe, Doubs, Noze- roy et Levier. Ce dernier était le seul à ne pas avoir encore fait l’objet d’une rénovation. Il était temps car résidents, familles et personnel se désespéraient d’une amélioration de conditions de vie. Cette maison de retraite a ouvert en 1974-1975. D’une capacité de 48 places, elle remplissait bien son rôle pour des seniors encore autonomes ou presque. Quarante ans plus tard, le constat n’est plus le même avec un outil obsolète.

La ville prête à accompagner la réalisation d’une Maison de santé Politique L’impact de la mutualisation Après son élection en mars 2014, Patrick Genre

ensuite remise en cause avec l’arrêt de l’aide à la pierre versée par le Conseil général. “Il a fallu trouver d’autres modes de financement” , explique Mic- kaël Morisseau, le directeur adminis- tratif et financier du C.H.I.H.C. Le problème est maintenant réglé.Déci- sion a été prise de partir sur une nou- velle réalisation dont lemontant s’élève à 10 millions d’euros avec notamment des aides de l’A.R.S.(2,5millions d’euros) et du C.N.A.S.A. (1,3 million d’euros). Sans oublier la précieuse contribution de la communauté de communes Alti- tude 800 qui cède le terrain et met 1,5 million d’euros au pot. Le nouvel E.H.P.A.D. s’étendra sur 2 400 m 2 et comprendra 63 places d’hébergement permanent et 3 places d’hébergement temporaire. Ce bâti- ment à ossature bois conçu par le cabi- net Paillard et construit par l’entreprise Bâti 2000 répondra aux normes de la RéglementationThermique 2012. “Après la sélection du maître d’œuvre, on fina- lise les préparatifs du permis de construi- re qui devrait être délivré fin janvier. Si tout va bien, on lancera le chantier cet été pour une livraison attendue au dernier trimestre 2016.” Il n’est pas prévu de démolir l’hexagone qui devrait, après transfert des rési- dents, entrer dans le giron de la com- munauté de communes.

“LaVille de Pontarlier via le C.C.A.S. est prête à proposer un site pour construire une maison de santé mais c’est à eux d’écrire le projet” , poursuit le maire soucieux que l’hôpital déve- loppe ses relations avec les généra- listes. Ce qui laisse sous-entendre qu’on peut fairemieux dans ce domai- ne. Personne n’a oublié comment s’est terminée cette maison de santé avant l’heure qui était installée derrière la clinique.En queue de poisson… “Avant de se lancer, il faudra bien prendre les éléments de gestion. C’est un pro- jet de longue haleine.” Le président du C.H.I.H.C. cherche aussi des solutions sur le devenir de l’ancien hôpital qui pourrait vite devenir une charge. “On est dans un environnement contraint avec des locaux compliqués à changer de des- tination. On a déjà étudié plusieurs pistes avec des locaux administra- tifs, une résidence hôtelière, une rési- dence pour des personnes âgées…”

pitaliers de Territoire. L’offre de santé sur le Haut-Doubs reste pour l’instant acceptable. “Le Haut-Doubs ne figure pas dans les zones blanches recen- sées par l’A.R.S. On n’est donc pas en situa- tion de déficit d’offre médicalemais le départ en retraite de plusieurs

I l est prêt à partir en croisade pour obtenir des mesures de compen- sation à la hauteur des pertes induites par la fin du droit d’option, qui prive l’hôpital d’une recette importante. “Ces 3 millions d’euros sont essentiels. Comme la fin du droit d’option est étalée, on subi- ra 90 % de l’impact en 2015. On ne veut surtout pas appauvrir l’offre de soins locale. On cherche plutôt à l’enrichir en développant des passe- relles avec le C.H.R.U. de Besançon.” L’avenir rime maintenant avec mutualisation comme le prévoit la loi Santé avec les Groupements Hos- continue à présider le C.H.I.H.C. qu’il souhaite ancrer durablement au cœur du Haut-Doubs.

“La coopération a été un gage de pérennité.”

“Cette structure très vieillissante n’est plus du tout fonctionnelle pour gérer des per- sonnes âgées dépen- dantes” , indique Olivier Volle. Une modernisa- tion s’imposait. Démarrage du projet en 2005 avec différents scénarios à l’étude : réhabilitation ou réha- bilitation-extension. La construction des autres E.H.P.A.D. va retarder l’opération qui sera

Trouver d’autres modes de financement.

généralistes peut faire basculer ce fragile équilibre. La création du C.H.I.H.C. n’a pas été une affaire de tout repos. Ce regroupement nous a permis d’atteindre une taille critique. Cela a permis de dégager des écono- mies de fonctionnement pour enrichir l’offre de soins, acquérir des équipe- ments. On voit combien la coopéra- tion a été un gage de pérennité.” Pontarlier voit arriver une nouvelle génération de médecins soucieux de s’engager pour mieux se structurer.

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