La Presse Pontissalienne 184 - Février 2015
L’ÉVÉNEMENT L’HÔPITAL AU MEILLEUR DE SA FORME
L’hôpital retrouve l’équilibre financier Finances Budget : 82 millions d’euros Après des années difficiles, le centre hospitalier intercommunal de Haute-Comté (C.H.I.H.C.) récol- te les fruits d’une politique d’investissement ambi- tieuse, confortée par la mobilisation de tous les acteurs de l’établissement. Éclairages. Rénové à plus de 80 % et stabilisé financièrement après quelques années difficiles, l’hôpital de Pontarlier promu lui aussi à l’intercommunalité continue à tisser sa toile sur le Haut-Doubs où il devient l’établissement pivot incontournable de tout un territoire de santé. Recrutement Un hôpital jeune et plus attractif qu’il n’y paraît
d’une politique d’investissement plutôt courageuse. Le mérite en revient aussi au personnel qui a su se mobiliser davantage. L’activité a été développée grâ- ce aux efforts de tous, ce qui a permis compte tenu des nou- veaux modes de financement lié à l’activité, un redressement financier. Suite aux déficits de 2010 et 2011, on peut consi- dérer qu’il y a eu une prise de conscience. Les efforts du personnel ne s’arrêtent pas là. L’objectif a été de conserver les emplois, en limi- tant la masse salariale par un allongement de la période per- mettant un accès au statut de fonctionnaire. “On s’attache à conserver les emplois mais en limitant le rythme des titulari- sations” , poursuit Mickaël Moris- seau. Le C.H.I.H.C., c’est en moyenne 1 300 salariés ou envi- ron 1 000 équivalents temps plein. De loin, le plus gros employeur du Haut-Doubs. “En terme d’activité, de recettes et de maîtrise des dépenses, les indi- cateurs sont plutôt favorables” , observe Olivier Volle. Autre piste d’économie, le recours à l’intérim médical (médecins) en nette diminution depuis 2012. Un choix stratégique non négli- geable sur une ligne budgétai- re qui coûtait parfois jusqu’à 700 000 euros par an. La moder-
contre versement, bien enten- du, d’une indemnité de sortie. Heureuse initiative dans le contexte actuel… “Le bilan 2014 n’est pas encore arrêté. Si on intègre les aides de fin d’année de l’A.R.S., soit environ 600 000 euros, on devrait par- venir à l’équilibre” , annonceMic- kaël Morisseau, le directeur administratif et financier. Plusieurs raisons expliquent ce retour à l’équilibre financier. Techniquement, un gros travail a été conduit sur les structures financières, qui a permis à l’établissement de se désendet- ter à partir du milieu de l’année 2013. “On a franchi un palier qui nous a permis de reconsti- tuer des provisions.” L’hôpital a aussi développé sa capacité d’accueil avec l’ouverture de l’unité de neurologie-cardiolo- gie, soit 10 lits supplémentaires. Idem en chimiothérapie où les travaux ont permis de doubler les capacités et donc l’activité. “On peut signaler qu’on avait enregistré 1 300 naissances en 2013 contre 1 200 habituelle- ment. Cela participe aussi au redressement.” L’activité en chirurgie orthopé- dique et en urologie évolue posi- tivement dans des services où les équipes médicales ont été renforcées. Pas de doute, l’établissement récolte les fruits
nisation des équipements se fait désormais de façon plus quali- tative. Chaque pôle dispose d’une enveloppe et décide lui-même des changements à réaliser. “Cela a permis de mieux gérer les inves- tissements et d’aller à l’essentiel. Côté recrutement, les choses sont rentrées dans lʼordre en psychiatrie avec quatre prati- ciens en poste. “On reste vigi- lant au niveau de la gastro-enté- rologie et de la gynécologie an L a moyenne dʼâge au C.H.I.H.C. avoisine 40 ans avec des différences suivant les catégories de per- sonnel. Une population plutôt vieillissante au niveau des aides-soignantes et des infir- mières relativement jeunes. La jeunesse est aussi de cir- constance du côté des méde- cins et lʼhôpital nʼa rien à craindre dʼun “papy-boom” car la pyramide est assez régu- lière.
Aujourd’hui, on investit en moyenne 600 000 euros par an en biomédical au lieu d’1 million auparavant sans perdre en effi- cacité. C’est cela la logique de pôles.” F.C. Les nouveaux ne sont pas insensibles à la qualité de lʼenvironnement technique et opérationnel. “La force dʼun petit hôpital comme le nôtre réside aussi dans sa capacité à offrir de très bonnes condi- tions dʼaccueil aux jeunes méde- cins.” sachant aussi quʼon a des pistes très sérieuses pour assurer les départs” , précise Olivier Volle. Sur un total de 120 médecins et internes, on dénombre une quinzaine de praticiens venus de lʼétranger, essentiellement dʼEurope de lʼEst. On retrouve cette configuration dans la plu- part des établissements de taille similaire.
“L e C.H.I. de Haute- Comté se porte plu- tôt bien. La seule chose qui nous pèse concerne la perte de recettes liée à la fin du droit d’option pour les frontaliers” , analyse Olivier Volle, le directeur du C.H.I. de Haute-Comté aujourd’hui pier- re angulaire d’un groupement associant les établissements de Pontarlier, Doubs, Mouthe, Levier, Nozeroy ainsi que le centre médico-psychologique à Morteau. La fin du droit d’option, c’est 3 millions en moins dans les caisses de l’hôpital. Cette perte, Patrick Genre qui préside le C.H.I.H.C. n’en veut pas. Il réclame compensation. “On a déjà envoyé deux cour- riers dans ce sens au ministère de la Santé sans avoir reçu de réponse. On demande qu’une mesure financière pérenne soit attribuée. Sans cette compensa- tion, on devrait mettre en place un plan de retour à l’équilibre. Rappelons que l’hôpital de Pon- tarlier est l’établissement le plus
touché par ce phénomène. Il n’est pas question de subir une telle perte. Pour l’instant, on en res- te à l’échange de courriers mais on est prêt à aller plus loin. Sans ces 3 millions d’euros, on serait contraint de fermer des lits donc de creuser le déficit. C’est un cercle vicieux.” Entre 2010 et 2013, les recettes ont progressé de 75 à 82 mil- lions d’euros alors que dans le même temps les charges aug- mentaient aussi mais dans une moindre amplitude, passant de
77 à 82 millions d’euros.Avec plus de produits que de dépenses, la situation s’assainit donc en 2013. D’autant plus que la direc- tion a profité de cette bouffée d’oxygène pour renégocier un emprunt en francs suisses de 3 millions d’euros
Du personnel qui a su se mobiliser davantage.
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