La Presse Pontissalienne 181 - Novembre 2014

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 181 - Novembre 2014

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FAITS DIVERS

Il fait ses études là-bas 43 étudiants disparaissent au Mexique : un Pontissalien témoigne Le Mexique manifeste après la disparition de 43

étudiants. Un Pontissalien qui suit un cursus scolaire là-bas depuis

Consternation et peur au Mexique où 43 étudiants ont disparu. Un groupe mafieux est mis en cause après que des enquêteurs ont exhumé des restes humains dans une fosse commune. Le Pontissalien Quentin Gombaud étudie là-bas. Il témoigne.

septembre témoigne.

L a Presse Pontissalienne : Que faites-vous au Mexique ? Quentin Gombaud (23 ans,originaire de Doubs) : Je suis étudiant en marketing en der- nière année de master et je suis au Mexique dans le cadre d’un échange universitaire en vue de développer mes compétences linguistiques, profes- sionnelles et interculturelles. L.P.P. : Disparus depuis le 27 septembre après des affrontements avec la police, des étu- diants ont été exécutés par des tueurs à gages qui sont passés aux aveux. Cet événement tragique bouleverse le Mexique. Les 43 dis- parus étaient inscrits à l’école d’Ayotzinapa. Étudiez-vous là-bas ? Q.G. : J’étudie sur le Distrito Federal, c’est-à-dire à environ 5 heures de rou- te d’Ayotzinapa, ville où ont disparu les étudiants. Comme beaucoup

d’étudiants, j’ai voyagé mais je ne me suis pas rendu dans l’État du Guer- rero pour le moment. Je le ferai plus tard. L.P.P. : La colère grandit dans le pays. La pres- se locale indique des scènes de pillage. La ressentez-vous ? Avez-vous assisté à des scènes de violence ? Q.G. : Il n’y a eu aucun débordement à ma connaissance sur la capitale et je n’ai assisté à aucune scène de violen- ce. Néanmoins, quelques manifesta- tions se sont déroulées pour protester contre cette situation. Les gens sont indignés et consternés. L.P.P. : L’ambassade, ou votre école, vous a-t- elle demandé de prendre des précautions ? Q.G. : Lors de la semaine d’intégration pour les étudiants étrangers, l’école

nous a indiqués lors d’une conférence les règles de sécurité à suivre dans le pays. Suite à la disparition des 43 étu- diants et à l’accident impliquant des étudiants étrangers de mon campus, l’école s’est empressée dans ce contex- te quelque peu tendu de nous rappe- ler les règles à suivre. Des étudiants mexicains, français et allemands, ont été pris pour cibles par la police minis- térielle en revenant d’Acapulco, dans l’État du Guerrero. L’un d’eux a été sérieusement blessé. La sécurité est prise très au sérieux. L.P.P. : Lorsque vous avez décidé de partir là- bas, saviez-vous que vous vous exposiez à des risques ? Q.G. : La lutte contre le crime organi-

Q.G. : Une grande partie des lieux les plus dangereux aumonde sont enAmé- rique latine dont certains au Mexique. Il est de bon sens d’éviter certaines de ces zones. L.P.P. : Pensez-vous rentrer à Pontarlier ? Q.G. : Non, je n’ai aucune raison d’ordre personnelle qui me pousserait à ren- trer en France avant la fin du semestre. L.P.P. : Votre famille est-elle au courant des événements ? Q.G. : Oui, ma famille est au courant et me fait confiance. En France, cet évé- nement semble recevoir un certain écho même si un événement en chas- sant un autre, certains médias en par- lent moins qu’auparavant. Propos recueillis par E.Ch.

sé et la guerre contre la drogue menée depuis 2006 par le gouvernement ne sont pas sans conséquences. Je savais que je m’exposais à certains risques, et personne n’est jamais totalement à

l’abri mais en suivant des règles strictes, on les réduit significativement. Il ne faut pas non plus avoir l’image d’un pays en état de siège permanent même si la situa- tion reste préoccupante. Les gens ici sont accueillants et toujours prêts à rendre ser- vice. Tout est basé sur la confiance. L.P.P. : Y a-t-il des lieux que vous évitez ?

“Un étudiant de mon campus blessé.”

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