La Presse Pontissalienne 177 - Juillet 2014

A g e n d a

La Presse Pontissalienne n° 177 - Juillet 2014

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CULTURE - DU 25 JUILLET AU 16 AOÛT

“Le festival des Nuits de Joux sert de tremplin pour des artistes en devenir”

l’animation avec une visite de l’atelier qui sera jouée par des étudiants en théâtre de l’université de Besançon. Ces futurs comédiens montent aussi le spec- tacle “Brèves de Joux” programmé à la demande dans les campings, les centres de vacances et même chez l’habitant. Le festival des Nuits de Joux sert un peu de tremplin pour ces artistes en devenir. Il sert aussi de cadre à sept stages d’apprentissage et de découver- te du théâtre. L.P.P. : Quel est le budget du festival ? P.M. : Il s’élève à 170 000 euros avec des aides du Conseil général et du Conseil régional. On bénéficie aussi toujours du soutien financier de la Ville de Pontar- lier et de la C.C.L. qui mettent aussi à la disposition du C.A.H.D. le théâtre du Lavoir. La billetterie rapporte environ 90 000 euros, soit le tiers du budget du C.A.H.D. En face de ces recettes, on doit bien sûr rémunérer les comédiens, les nourrir et les loger. On arrive à équili- brer le budget. C’est normal car il s’agit d’argent public. On a même tendance à minorer les recettes et à surévaluer les dépenses. L.P.P. : Qui travaille au C.A.H.D. ? P.M. : On a trois salariés permanents : une secrétaire à temps partiel, un ser- vice civique et un contrat aidé. Le prin- cipal souci, c’est de trouver de la relève des bénévoles au niveau administratif. L.P.P. : Quel est le rôle du C.A.H.D. dans la vie culturelle pontissalien ? P.M. : Vis-à-vis de la Ville, on a plus un rôle d’expertise sur la programmation culturelle. Elle est déterminée suivant différents critères : il faut d’abord assis- ter à différents spectacles, les choisir en fonction du public et apporter aussi une touche d’innovation. À Morteau, le C.A.H.D. est responsable de la pro- grammation. L.P.P. : Dans quelle mesure la météo impacte- t-elle la fréquentation du festival ? P.M. : En cas de mauvais temps, on perd un tiers du public même avec le repli au théâtre Blier. Pour autant, c’est impen- sable d’annuler quand on sait que le coût d’une soirée revient à 3 000 euros.

de Joux sur la place d’Arçon le 31 juillet. Cet événement festif débutera avec un extrait du cabaret musical. Un groupe folklorique de la M.J.C. des Capucins prendra le relais avant de laisser à un D.J. classique le soin d’animer le reste de la soirée. L’an dernier, on s’était dépla- cé aux casernes Marguet. Comme les mardis et jeudis soirs sont réservés aux visites nocturnes du château, la troupe du festival avait pour habitude d’aller jouer sur Morteau, Bannans, ou encore Montperreux. Cet été, on se recentre sur la C.C.L. avec des spectacles à Chaf- fois, Houtaud, La Cluse-et-Mijoux, Les Verrières-de-Joux et Les Granges-Nar- boz. C’est une autre manière de parta- ger. Le festival doit sortir des murailles du château. L.P.P. : Pensez-vous pouvoir attirer davantage de spectateurs ? P.M. : Avec notre organisation, je ne pen- se pas qu’on puisse aller au-delà de 6 000 à 7 000 spectateurs. On a encore une petite marge de progression sur la Suisse. On collabore avec le Comité Départemental du Tourisme dans l’affrètement de bus depuis Besançon. Ce partenariat permet de proposer une formule accompagnée à partir de 27 euros. Cette somme inclut une peti- te collation. Trois autocars ont fait le déplacement l’an dernier. L.P.P. :Travaillez-vous toujours avec le ciné-club Jacques-Becker ? P.M. : Oui, on renouvelle l’expérience

La fréquentation du festival des Nuits de Joux a triplé en cinq ans pour attirer désormais près de 5 000 spectateurs. Les raisons d’une formule gagnante avec Patrice Mouton, président du C.A.H.D. (centre d’animation du Haut-Doubs) depuis 1992.

L a Presse Pontissalienne : Qu’est-ce qui a changé depuis 2008 ? Patrice Mouton : Tout repose sur l’accueil d’une équipe en résidence du 1 er juillet au 20 août. Elle s’accorde trois semaines de répétition puis monte sur scène les trois autres semaines. En tout, cela représente une trentaine de personnes à faire vivre. L.P.P. : Qu’est-ce qui sera proposé à l’affiche de cet été ? P.M. : Cette formule permet au public de voir trois pièces à 21 heures et deux autres à 19 heures avec la possibilité de s’octroyer une pause restauration à l’entracte. À 19 heures, les spectateurs auront le choix entre un spectacle jeu- ne public “Paillettes” et le cabaret musi- cal “Chansons douche”. À 21 heures, on veille toujours à programmer trois spec- tacles différents On passe du très popu- laire au contemporain pour satisfaire tous les publics et les financeurs. Le “Mariage de Figaro” sera le spectacle phare de l’édition 2014. Ceux qui pré- fèrent les comédies plus légères pour- ront voir “Yvonne, princesse de Bour- gogne”. On répond aussi aux attentes des amateurs de théâtre contemporain avec “Prométhée, enchaîné” d’Eschyle. L.P.P. : Savez-vous d’où viennent les specta- teurs ? P.M. : C’est un peu la règle des trois tiers avec un premier tiers en provenance de la C.C.L., un tiers de touristes et un tiers qui viennent de l’extérieur : Besançon, la Suisse, le Jura. C’est souvent un public plus exigeant. L.P.P. : Qui fait la programmation ? P.M. : On fonctionne avec le directeur artistique du festival, à savoir Guillau- me Dujardin qui embauche les metteurs en scène. Lui-même s’occupe du Maria- ge de Figaro. Guillaume Dujardin sou-

met les propositions de spectacles au président et au conseil d’administration du C.A.H.D. Lequel n’est pas composé uniquement d’amateurs éclairés. Après concertation, on finalise nos choix fin novembre. L.P.P. : Et ensuite ? P.M. : Le directeur artis- tique supervise le recru- tement d’une dizaine de comédiens. On privilé- gie généralement des jeunes en fin de cursus artistique ou qui débu- tent dans la vie active.

“On arrive à équilibrer le budget.”

Certains viennent depuis plusieurs années. Cette année, on procédera à deux renouvellements. L.P.P. : Qui assure la logistique ? P.M. : On fonctionne avec une vingtaine de personnes qui vont s’occuper de la scénographie, des costumes, des décors… À cela s’ajoute une trentaine d’autres bénévoles missionnés sur la billetterie, la buvette ou encore la distribution des affiches. L.P.P. : C’est une vraie entreprise à gérer ! P.M. : Tout à fait. On a renforcé l’équipe en 2013 et on a encore besoin de bras supplémentaires. C’est compliqué de mobiliser un bénévole 35 soirs d’affilée, d’où l’intérêt d’avoir un volant de 60 à 70 personnes. On trouve plus facilement de la main-d’œuvre sur des événements qui s’étalent sur un week-end. L.P.P. : En quoi l’édition 2014 se différencie des précédentes ? P.M. : On a le souci d’être plus ouvert sur la C.C.L. Il y aura le grand bal des Nuits

après la tentative réus- sie du Don Juan. On mettra en scène le film “César doit mourir” le 29 juillet à 20 h 30 au théâtre Blier. Cette piè- ce de théâtre sera sui- vie d’un débat-buffet. L.P.P. : D’autres rendez-vous hors les enceintes du Fort à signaler ? P.M. : On renoue l’expérience de la soirée cabaret dans la salle des alambics de la distille- rie des fils d’Émile Per- not à La Cluse-et- Mijoux. On agrémente

“Une heure de théâtre,

c’est une heure de télé en moins.”

L.P.P. : Que pensez-vous de la vie culturelle du Haut-Doubs ? P.M. : Sur le plan théâtral, elle est riche de multiples petites troupes amateurs. J’applaudis car cela attire le public. Et une heure de théâtre, c’est une heure de télé en moins. Dans le paysage local, le festival c’est un peu la Ligue 1. L.P.P. : Des projets pour le C.A.H.D. ? P.M. : On souhaite intégrer quelques pro- fessionnels dans la troupe du C.A.H.D. Le C.A.H.D. a intérêt à ne pas vivre uni- quement le temps du festival mais doit

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