La Presse Pontissalienne 177 - Juillet 2014

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 177 - Juillet 2014

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LES FOURGS

Un service d’intérêt public Les Fourgs à la croisée des enjeux économiques

ki et le bar-tabac restaurant Labussière. “Si tout ferme, on risque de perdre beaucoup d’autonomie, craint l’élue. 20 % de la population a plus de 60 ans. Ce qui représente près de 250 habitants dont certains n’ont pas de permis de conduire et sont dépendants des autres.” Cette dimension socio-écono- mique a conditionné la décision des élus quand les candidats à la reprise du commerce Proxi Les Deux saisons ont sollicité la commune pour une garantie d’emprunt. “Le code des collec- tivités publiques permet de se porter garant pour des particu- liers quand il s’agit de service d’intérêt public” , poursuit l’élue. Le conseil a répondu favora- blement en se portant garant à hauteur de 50 000 euros. La reprise n’est pas encore totale- ment finalisée mais Claudine Bulle-Lescoffit espère bien que ce commerce ne fermera pas fin août. Elle est même prête à renouveler l’expérience dans la limite des capacités financières de la collectivité. L’enjeu est de taille et l’élue souhaite à tout prix éviter que la commune ne devienne une cité-dortoir. Si la volonté de peser est bien là, les marges de manœuvre sont malheureusement très réduites. La capacité d’investissement de la commune des Fourgs est au plus bas. Histoire d’enfoncer le clou, d’autres charges impré-

L’avenir de plusieurs commerces se pose aux Fourgs. Consciente des enjeux, la commune apporte sa garantie d’emprunt, à hauteur de 50 000 euros, au projet de reprise de la supérette Les Deux saisons Proxi.

L’avenir de la station toujours en suspension C hat échaudé craint lʼeau froide, Roland Bulle-Piourot joue plutôt la carte de la discrétion. Fini les effets dʼannonce sans lendemain. “Des gens sont intéressés. Trois jeunes se sont manifestés” , concède celui qui ne jouera pas les prolongations sauf à donner le coup de main à dʼéventuels repreneurs. Le dossier est suivi depuis plusieurs années par lʼagence Déve- loppement 25. “On essaie de mettre tout le monde autour de la table dont la mairie” , indique la personne chargée du dossier en confirmant être actuellement en relation avec des repreneurs poten- tiels. La commune est-elle sur les rangs ? “Pour lʼinstant, on nʼest pas dans cette analyse-là” , dément calmement Claudine Bulle- Lescoffit. Lʼexploitation du site des Rangs fait lʼobjet dʼune délé- gation de service public (D.S.P.) établie en 1995 et valable jus- quʼen 2015 avec la possibilité de proroger deux fois 6 mois. “Une D.S.P. assez bancale qui ne dit pas clairement à qui appartiennent les téléskis, selon le maire. Il y a beaucoup de choses à régulari- ser. On souhaite également essayer de comprendre pourquoi toutes les tentatives de reprises ont échoué.” Pour autant, lʼélue sait lʼimportance qui revêt cet équipement idéal pour les familles et complémentaire de Métabief. “Il faut se battre pour trouver une solution.”

L es Fourgs n’échappent pas à la dynamique fron- talière sans pour autant tomber dans l’excès. Un tiers de la population active, soit 200 personnes environ, travaille en Suisse. Un autre tiers exer- ce hors les limites communales en restant dans le département et 180 Bourris œuvrent au vil-

lage, dont une cinquantaine d’agriculteurs et de forestiers. Le volet touristique représente une dizaine d’emplois à temps complet tout en générant des retombées qu’il ne faudrait pas minimiser. La nouvelle équipe municipale a clairement affiché sa volonté d’équilibrer et de renforcer les

activités économiques du villa- ge. “Aujourd’hui se pose le pro- blème des commerces qui arri- vent à échéance” , explique le maire Claudine Bulle-Lescoffit. La liste ne se limite pas à la société des Téléskis des Rangs. Elle comprend aussi le restau- rant du Snabeuzi, la supérette Les Deux saisons Proxi, Locas-

Prête à s’engager dans la survie économique de sa commune, Claudine Bulle-Les- coffit dispose de marges de manœuvre limitées.

vues se profilent avec notam- ment la rénovation du clocher. Le problème est grave. De nom- breuses pierres de l’édifice sont à changer, le support en bois des cloches donne aussi des signes de fatigue, sans compter des risques de glissement de ter- rain. “Comme cette dépense importante s’ajoute à des emprunts en cours, il faut être très vigilant.” Éclaircie dans la tourmente, la

commune devrait percevoir les dividendes d’un lotissement de 15 parcelles viabilisé au hameau des Petits Fourgs. Dans ces cir- constances, il sera peut-être nécessaire de reporter la fin des travaux de sécurisation dans la traversée du village. Claudine Bulle-Lescoffit attend de savoir combien coûtera la réfection du clocher avant d’en dire davan- tage. F.C.

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