La Presse Pontissalienne 172 - Février 2014

32 ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 172 - Février 2014

SOUTIEN

Un coup de pouce aux sportifs Yves Blondeau : “On veut apporter le petit truc qui manque pour réussir” L’association Universki est composée d’anciens champions qui mettent leur expérience et leurs relations au service de jeunes athlètes. Un partenariat extra- sportif sur lequel revient Yves Blondeau qui préside Universki avec Fabrice Guy.

L a Presse Pontissalienne : À quoi sert Universki ? Yves Blondeau : On propose du soutien et un accompagnement aux jeunes sportifs qui man- quent de moyens ou ceux qui en font la demande. Universki, c’est une structure de promotion pri- vée qui réunit d’anciens ath- lètes. Chacun vient transmettre son expérience. On s’occupe avant tout du côté extra-spor- tif. Notre action s’inscrit bien sûr en complémentarité avec les dispositifs gérés par les ins- tances fédérales.

d’évoluer au plus haut niveau. Il ne faut pas cracher dans la soupe. Pour l’avoir pratiqué, on a la chance de bien connaître le système fédéral.De par nos expé- riences, on essaie de guider les jeunes dans leurs objectifs. On veut leur apporter le petit truc qui leur manque pour réussir leur carrière ou leur reconver- sion. L.P.P. : Fabrice Guy n’a rien perdu de sa popularité ! Y.B. : Il reste toujours très appré- cié dans le monde du sport. N’oublions pas qu’en 1992, il

tions entre le monde du sport, de l’entreprise et du territoire. L.P.P. : Qu’est-ce qui doit rapprocher les champions d’hier et ceux de demain ? Y.B. : Pour ce qui nous concerne, c’est d’abord le partage de valeurs communes. On ne doit jamais oublier tout ce que l’on reçoit de la part des bénévoles des clubs ou des comi- tés avant “L’esbroufe, cela suffit.”

L.P.P. : Comment est née cette asso- ciation ? Y.B. : Tout est parti d’une dis- cussion au lendemain des J.O. de Turin. D’anciens champions comme Fabrice Guy ont eu l’occasion d’échanger avec les médaillés Vincent Defrasne ou Florence Baverel. Les uns com- me les autres font toujours le même constat, à savoir qu’il manque toujours quelque cho- se pour réussir. D’où l’idée de répondre à ces attentes en créant une structure associative adé- quate. Universki est intimement liée au développement des rela-

REMORAY-BOUJEONS Coup de cœur L’auberge reprend du service L’établissement entièrement refait par la commune de Remoray-Boujeons accueille un nouveau couple d’aubergistes attaché aux saveurs d’une cuisine traditionnelle. Du goût et du bon sens.

“On s’occupe avant tout du côté extra-sportif” précise Yves Blondeau qui préside Universki en compagnie de Fabrice Guy.

avait été désigné second athlè- te français de l’année après l’incontestable Marie-Jo Pérec. L.P.P. :Comment fonctionne Universki ? Y.B. : Depuis trois ans, on orga- nise deux rencontres annuelles qui rassemblent les acteurs du ski, du sport et de l’économie. On a déjà accueilli une soixan- taine de champions dans toutes les disciplines comme Marie-Jo Pérec ou Tony Estanguet. Ces événements sont organisés dans une certaine discrétion. Ces champions se déplacent avant tout pour communiquer avec les jeunes et les chefs d’entreprises. Ils ne tiennent pas au bain de foule et aux séances d’autographes. L.P.P. : Qui soutenez-vous aujourd’hui ? Y.B. : En ski de fond, on peut citer Célia Aymonier, Anouk Faivre- Picon, Alexis Jeannerod, Mau- rice Magnificat, Benoît Chau- vet… En combiné nordique, Samuel Guy,Hugo Buffard,Théo Hannon. Il y a aussi des biath- lètes comme Rémi Borgeot et des traileurs comme Xavier Thé- venard. On n’est pas sectaire. Avant d’aider, il faut trouver les moyens. L.P.P. : Quelle est votre méthode ? Y.B. : On cherche des partenaires toujours dans le respect des règles fédérales. On met alors les athlètes en relation avec les partenaires. Universki sert de trait d’union entre les sportifs et le milieu économique. L.P.P. : Des partenariats sous quelle forme ? Y.B. : Cela peut être des aides financières directes attribuées par exemple à Célia Aymonier ouAnouk Faivre-Picon. D’autres bénéficient de mise à disposi- tion de véhicules pour leur dépla-

cement. Pour d’autres encore, il s’agit de sponsoring avec des logos de partenaires qui appa- raissent sur les tenues. On ne constituera jamais un team ou une équipe Universki. Mais on est prêt à en soutenir s’ils par- tagent nos valeurs. L.P.P. : Vous semblez très attentif au positionnement d’Universki vis-à-vis du système fédéral. Qu’est-ce qui jus- tifie ce souci de clarification ? Y.B. : On ne tient pas à être en opposition mais en complé- mentarité. On vient en appui sans jamais s’occuper du volet purement sportif. Par-dessus tout, on veut éviter de faire des déçus, des revêches. On a besoin d’être très ouverts, ce qui n’empêche pas de rappeler à nos adhérents quelques règles de savoir vivre quand cela s’avère nécessaire. On a récemment signé un partenariat avec la Française des Jeux prête à s’engager sur un challenge col- lectif. Sur 2 500 candidats, deux ont finalement été retenus dont Universki qui viendra en aide aux jeunes espoirs du combiné nordique. L.P.P. : De quoi demain sera fait ? Y.B. : On souhaite grandir et res- tant fidèles à nos missions de venir en aide à ceux qui en ont besoin. On projette actuellement de construire un pool partenaires à l’échelle du massif jurassien. On réfléchit aussi à l’idée de créer notre propre événement. Quelque chose de sain, confor- me à nos fondamentaux. L’esbroufe, cela suffit. On sou- haite privilégier le relationnel, le bien-être, le partage. On cherche une discipline simple et accessible à tout le monde. J’ai même pensé à un tournoi de billes. Propos recueillis par F.C.

Le maire Jean-Paul

Vuillaume en compagnie du nouveau couple d’aubergistes.

L e plus heureux dans l’histoire, c’est peut-être Jean-Paul Vuillaume. Le maire de Remo- ray-Boujeons voit dans cette reprise l’aboutissement d’un projet initié il y a plus de trois ans. “On a fait l’acquisition de ce bien fin 2010. Tout a été refait à neuf” , rappelle l’élu visiblement éprouvé par ce parcours du combattant administratif qui n’en finissait pas. D’autant plus qu’il fait supporter à sa commune un risque d’échec plus grand en investissant dans la remise en route d’une auber- ge. Il eut été beaucoup plus sécuri- sant de partir sur un projet immobi- lier. Mais lui et ses conseillers ne pouvaient se résoudre à voir dispa- raître un commerce historique du vil- lage. Pour recruter des gérants, une annon- ce a été diffusée sur le site internet “S.O.S. village” de TF1. “On a reçu une trentaine de réponses dont les deux tiers émanaient de farfelus” , poursuit le maire qui privilégiait du sérieux et de l’expérience. La réputation est pri- mordiale dans ce type de restaurant

assez isolé, ce qui peut s’avérer être un atout comme le pire des défauts. Les nouveaux aubergistes Francis et Lucienne sont d’abord tombés amou- reux des lieux. “On cherchait depuis quelques années à reprendre une auber- ge à la campagne ou un restaurant d’alpage” , explique avec une pointe d’accent alsacien la nouvelle maîtresse des lieux. Le couple a beaucoup voya- gé. Ces professionnels de la restau- ration en ont profité pour voir du pays.

de cœur pour un pays et sa popula- tion. “On a tout de suite ressenti une vraie sympathie des gens que nous avons rencontrés” , poursuit le cuisi- nier qui n’oubliera pas les coups de main donnés par quelques habitants lors de leur installation. “Ici, les gens sont conviviaux et serviables.” L’un comme l’autre souhaitent faire de cet- te brasserie-restaurant un lieu où il fait bon se retrouver. “On proposera une cuisine traditionnelle avec des pro- duits du terroir mais pas uniquement.” Peu favorable au principe d’une car- te fixe, le cuisinier préfère le concept de l’ardoise agrémenté de quelques suggestions. “ A priori , on ouvrira assez tôt le matin jusqu’en soirée. On se don- ne quelques mois pour fixer définiti- vement le jour de fermeture pour l’instant calé le dimanche soir.” L’auberge de Remoray comprend deux salles de 50 couverts et deux chambres. De quoi développer peut-être la for- mule de soirée-étape. “On a un beau bateau, il ne reste plus qu’à hisser les voiles” , conclut le nouveau comman- dant de bord.

“Les hivers froids et enneigés commençaient à nous manquer” , sou- rit Francis. Aussi, n’a- t-il pas hésité longtemps quand sa compagne lui a proposé un petit séjour du côté de Remoray- Boujeons, histoire de voir à quoi ressemblait l’auberge découverte sur Internet. “J’ai appelé la mairie sans savoir où se situait ce village” , pour- suit Lucienne. La suite, c’est un coup

“Il ne reste plus qu’à hisser les voiles.”

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