La Presse Pontissalienne 172 - Février 2014

20 DOSSIER I

La Presse Pontissalienne n° 172 - Février 2014

Consultant Jeux Paralympiques “Montrer que le handicap n’est pas une fin en soi” Après Fabrice Guy aux commentaires chez les valides, un autre Meuthiard jouera les consultants télé pour couvrir les Jeux Paralympiques. Le profil adéquat.

Y ves Maréchal est un incon- tournable dans le monde du nordique. Il est aussi copain avec David Sandona, jour- naliste au service des sports de France Télévisions et surtout très attaché à ses montagnes jurassiennes. Rien d’un ingrat, surtout avec ses amis comtois. “Il a pensé à moi quand on lui a demandé s’il connaissait un potentiel consultant sur les Jeux Para- lympiques. Je pense avoir le profil adé- quat et j’apprécie cette sollicitation à ce poste comme une forme de recon- naissance.” Le responsable de l’école de ski de Mouthe connaît bien la chanson olym- pique pour y avoir participé sans inter- ruption de 1984 à 2006. D’abord en tant que sélectionné dans l’équipe de biath- lon. “C’était au temps d’Yvan Mougel et de la suprématie des Vosgiens dans cette discipline. J’étais le seul Franc-

disport, Yves Maréchal n’en garde que des bons, des très bons souvenirs. “Ces athlètes sont plus performants que les valides sur le plan de la concentration, du mental et sur le plan de la reprise d’entraînement.” C’est bien tout le sens du message qu’il compte délivrer en commentant les épreuves chaquematin sur France 4. “Je veux montrer que le handicap n’est pas une fin en soi.Aujour- d’hui, il existe des tas de solutions pour pratiquer de multiples sports.” Le Meu- thiard sera à Sotchi du 5 au 14 mars pour neuf jours de commentaires. Il ne couvrira pas seulement le ski de fond ou le biathlon. “On m’a demandé de participer au commentaire d’autres épreuves comme le hockey sur luge.” Et l’intéressé d’aller à Besançon s’entraîner avec quelques pratiquants. On appel- le cela un consultant consciencieux. F.C.

Comtois dans l’équipe. Je devais faire le relais mais j’ai été écarté au dernier moment. Du coup, je n’ai pas couru.” Devenu entraîneur national de biath- lon, il déguste toujours cette ambian- ce qu’il estime incomparable quand on la vit de l’intérieur. Idemaux Jeux Para- lympiques de Turin en 2006 où il avait changé de famille pour s’occuper de handisport. “D’une olympiade à l’autre,

Yves Maréchal sera à

le niveau devient de plus en plus élevé. Je ne pen- se pas qu’on ait beau- coup de chance de médailles dans les dis- ciplines nordiques à Sot- chi” , poursuit celui qui suivra de près les per- formances du slalomeur jurassien Vincent Gau- thier-Manuel. Avec 10 ans d’expérience auplus haut niveauhan-

Plus performants

Sotchi du 5 au 14 mars prochains pour couvrir les XI èmes Jeux Paralym- piques.

que les valides.

Farteurs Un trio jurassien Surtout ne pas planter les skis Le combiné nordique s’appuie sur trois techniciens jurassiens. Parmi eux, un petit gars des Hôpitaux-Vieux, Mickaël Monnin qui prendra son premier bain olympique.

Comité régional de ski 10 sélectionnés aux J.O. L’excellence du savoir-faire jurassien Le comité régional de ski du massif jurassien se distingue par sa capacité à alimenter les équipes de France. Une affaire de culture et de solidarité.

“D’ aller aux Jeux, c’est la classe” , se réjouit le farteur qui tient aussi à garder la tête froide. Question de lucidité et de professionnalisme car l’enjeu est d’importance. Le pôle nor- dique français joue de la soli- darité pour optimiser les chances d’offrir la meilleure glisse pos- sible. “D’anciens champions com- me Alex Rousselet ouManu Jon- nier viendront nous prêter main-forte. Pour ce genre de ren- dez-vous, il y a plus de monde, plus d’entraide et plus de pres- sion aussi.” Les farteurs ont une lourde res- ponsabilité. Les Français sont plutôt bons dans ce domaine et leur travail a permis à certains de faire la différence. “On ne peut pas se permettre de plan- ter les skis. Il faut avoir aumoins l’équivalent des autres.” Les rôles sont bien définis entre les trois techniciens du combiné nor- dique. Adrien Mantez qui vit aux Fourgs s’occupe des poudres, Nicolas Vandel originaire de Bois-d’Amont farte les skis de

S ur les 14 athlètes du comité soutenus par le Conseil régional, 10 iront aux J.O. de Sotchi. “On est probablement l’un des comités qui a le plus fort pour- centage d’athlètes en équipe de France” , estime Jean-Marc Dole, un président de comi- té plutôt satisfait d’une telle efficacité. Cette réussite prend racine dans les clubs jurassiens qui ont la culture nordique che- villée aux spatules. La qua- lité de l’encadrement de base se combine ici avec une très forte solidarité. “On est dans un massif qui arrive à bien mobiliser ses bénévoles. Ils étaient 400 pour la Coupe du Monde de Chaux-Neuve et seront plus d’un millier lors de la Transjurassienne. En

plus, les bénévoles sont fina- lement assez fidèles. Sans eux, ce serait impossible d’accompagner les jeunes au plus haut niveau.” Les missions du comité régio- nal sont diverses et variées. Elles s’étendent de la forma- tion à l’organisation

techniques régionaux et sept entraîneurs qui s’occupent de 70 jeunes.” Jean-Marc Dole reconnaît les difficultés à gérer l’alpin dans le Jura. “C’est compliqué. On dispose d’un réservoir assez faible. C’est toujours difficile de trouver des pistes dédiées aux entraî- nements de clubs. On refait d’ailleurs les conventions avec les stations.” S’il parvient enco- re à maintenir les effectifs dans le comité jurassien, son président sait que l’avenir s’annonce plus restrictif. “Avec une probable réduction des aides, il y auramoins d’effectifs en équipe de France. Il faut donc se préparer à accompa- gner nos athlètes plus long- temps qu’aujourd’hui avant qu’ils entrent en équipe natio- nale.”

des compétitions en passant par les licences et l’encadrement des sélections. “Le bureau tech- nique régional supervise près de 200 concours par an toutes disciplines confondues. On travaille avec deux conseillers

La culture nordique chevillée aux spa- tules.

Chez les farteurs engagés à Sotchi, Adrien Mantez à gauche et Mickaël Monnin défendront les couleurs du Haut-Doubs.

la neige. “On évacue l’eau ”, résu- me le technicien qui disposera sur place de la fameuse struc- tureuse. Celle avec qui les tech- niciens avaient fait des mer- veilles à Vancouver. À ce niveau-là, le fartage reste une affaire de spécialistes chargés de résoudre une équation à plu- sieurs paramètres avec une base, des poudres, des accélérateurs et la structuration. “On suit tou- jours le même protocole. Chaque skieur dispose d’une quinzaine de paires de ski tous fartés de la même façon. On en teste 8 à 9 paires la veille ou le matin de la course et c’est là qu’on affine les dosages.” Le savoir-faire du technicien s’acquiert avant tout par l’expérience et le vécu. Après une honorable carrière de fon-

deur à l’Olympic Mont d’Or,Mic- kaël Monnin a choisi de deve- nir entraîneur. “En passant mon B.E. 2, j’ai côtoyé Jérôme Laheur- te, l’un des entraîneurs de l’équipe de France. C’est lui qui m’a pro- posé d’être technicien. J’ai débu- té en 2007-2008 sur le circuit de la Coupe duMonde B” , explique celui qui tourne chez les grands depuis trois saisons. Salarié à temps plein au centre de Pré- manon où il s’occupe toujours de structuration,Mickaël a trou- vé sa place dans le monde du nordique. “C’est une petite famil- le très unie qui fonctionne sur la confiance et la complicité. Avec Jason et les autres athlètes du groupe combiné, on a un bon ressenti collectif et, je pense, de bonnes chances de médailles.”

saut et Mickaël Monnin se charge de structurer les semelles des skis de fond. La technique consiste à impré- gner de façon manuelle ou mécanique des motifs dans la semelle pour réduire la surface de contact avec la neige et limiter la tension avec le film aqueux cau- sée par la friction de la semelle avec

Il faut avoir au moins l’équivalent des autres.

Jean-Marc Dole préside l’un des comités les plus efficaces notamment sur le plan nordique.

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