La Presse Pontissalienne 167 - Septembre 2013

ÉCONOMIE

38 La Presse Pontissalienne n° 167 - Septembre 2013

“On travaille avec l’épargne des Français : à nous de bien l’utiliser” BANQUE Le rôle de la nouvelle BpiFrance Le directeur régional de la nouvelle banque publique d’investissement BpiFrance explique son rôle et les moyens dont il dispose pour soutenir l’investissement et le financement des entre- preneurs en Franche-Comté. 600 entreprises ont déjà été aidées.

Jérôme Bouquet, ancien directeur d’Oséo, désormais responsable de l’antenne franc-comtoise de la banque publique d’investissement.

L a banque publique d’investissement (Bpi- France) est l’outil public d’investissement et de financement des entrepreneurs francs-comtois. Créée officiellement le 12 juillet dernier, elle accompagne et finan- ce le développement des entre- prises en amorçage, conquête de marchés en France ou à l’international, fonds propres, trésorerie, innovation, crois- sance. Déclinée à l’échelon régio- nal, elle est composée de 13 sala- riés. Entretien avec Jérôme Bouquet son directeur. La Presse Pontissalienne : BpiFrance est officiellement créée pour soute- nir l’économie locale grâce à des antennes dans chaque région. Com- ment est-elle née ? Jérôme Bouquet : BpiFrance, c’est l’apport dans une même struc- ture d’organismes qui apparte-

naient à l’État ou à la Caisse des dépôts, c’est-à-direOséo et C.D.C. entreprises, F.S.I. régions et le F.S.I. L’idée est de regrouper sous un même toit ces entités. Ainsi, notre mission va du soutien aux entreprises en matière de prêt bancaire,d’avance remboursable, de garantie de prêt, aux fonds propres. Nous sommes là pour rationaliser les aides afin qu’il n’y ait qu’un interlocuteur. Les fonds propres de BpiFrance, c’est 20 milliards d’euros, c’est équi- valent aux fonds propres de la Société générale. L.P.P. : Cela veut-il dire que toutes les aides jadis utilisées par les collecti- vités pour soutenir l’économie locale ne fonctionnaient pas… J.B. : Nous nous sommes rendu compte qu’entre nous (F.S.I. régions, Oséo, C.D.C. entre- prises…) nous ne nous connais- sions pas toujours. Grâce à la

l’innovation des entreprises sous forme de subventions et d’avances remboursables, 3,7 millions pour la garantie de prêts, etc. Je prends un exemple : si à Besançon un groupe com- me Bourgeois a un projet de plusieurs millions d’euros, nous serons en mesure de l’accompagner. L.P.P. : Et pour le Haut-Doubs ? J.B. : Nous avons des demandes effectivement dans le Haut- Doubs et le Jura, qui est deman- deur. Nous avons des demandes de besoins pour l’hôtellerie par exemple, l’industrie pour un croissance externe (...). Depuis le début de l’année, nous sommes environ à 600 entreprises accom- pagnées en garantie de prêts, en prêts à la création, en finan- cement direct, aides à l’innovation ou participation en fonds propres. Il y a une bonne

Bpi, nous pourrons assurer une continuité dans le suivi des entreprises. Le F.S.I. qui est à Paris, je le découvre. Il y a une capacité d’investissement très significative. L.P.P. : En schématisant, vous êtes donc le médecin de l’économie. Plu- tôt chirurgien ou psychologue ? J.B. : Nous ne sommes pas là que pour guérir : nous sommes une vitamine, les sucres lents de l’économie. Notre but est d’être la banque courte échelle qui entraîne les autres banques avec nous ainsi que les inves- tisseurs privés. L.P.P. : De combien de fonds propres disposez-vous en Franche-Comté pour soutenir l’économie locale ? J.B. : Il n’y a pas d’allocations régionales : l’aide est nationa- le. Par exemple en 2012, 745mil- lions d’euros ont financé

d’affaires.

volumétrie.

L.P.P. :Vous utilisez l’argent des Fran- çais pour financer le local. C’est une pression. Quels comptes devez-vous rendre en terme d’objectifs ? J.B. : On travaille effectivement avec l’épargne des Français. Nous sommes sur des projets viables car l’épargne, il faut la rendre. Lorsque nous sommes sur des prêts en investissement en fonds propres, il faut que l’on ressorte de l’entreprise ou que l’on soit remboursé. Et lorsqu’on appuie sur des prêts contre rem- boursement, il faut que l’on soit remboursé à 100 % et à 60 % pour les aides remboursables à l’innovation. Nous avons la pres- sion mais nous avons des objec- tifs ambitieux dans un contex- te pas favorable économiquement. Propos recueillis par E.Ch.

L.P.P. : S’il n’y a pas de limite haute en terme d’aide et de financement, avez-vous à l’inverse des limites mini- males ? J.B. : Le crédit impôt compétiti- vité emploi commence par exemple à 1 000 euros, avancés à l’entreprise. Le plus gros pro- jet financé dans la région, c’est 12 millions d’euros en partage avec des entreprises privées. C’était à Belfort, à General Elec- tric. L.P.P. : Vous êtes là pour aider les entrepreneurs. Toutes les sociétés sont-elles concernées, même les plus petites ? J.B. : Il n’y a pas de typologie particulière. Pour la garantie des prêts, on ne peut interve- nir que pour une entreprise de moins de 150 salariés et moins de 50 millions de chiffre

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