La Presse Pontissalienne 167 - Septembre 2013

ÉCONOMIE 36

La Presse Pontissalienne n° 167 - Septembre 2013

GRANDS TRAVAUX 82 millions pour rien Fin de la L.G.V. : le grand gâchis Il n’y a pas qu’à Pontarlier que le T.G.V. suscite des inquiétudes. Le rapport Mobilité 21 “pour un schéma national de mobilité durable” a été remis le 27 juin 2013 au ministre des Transports. La suite de la L.G.V. Rhin-Rhône est repoussée aux calendes grecques. Des millions par les fenêtres.

“L es éléments dont la com- mission a pu disposer et les analyses compara- tives des enjeux natio- naux des différents pro- jets ne permettent de retenir aujourd’hui aucun de ces projets (les trois branches de la L.G.V. Rhin-Rhône) dans les pre-

ment du scénario financier considéré l’achèvement de la branche Est dans les secondes priorités et dans leurs contours actuels les branches Ouest et Sud dans les priorités plus lointaines.” Ce langage diplomatique employé dans la rapport-couperet publié le 27 juin dernier met tout bonnement un coup d’arrêt à plus de 25 ans d’études et d’espoirs pour les défenseurs de la grande vitesse en Franche-Comté. Qu’on se le dise, il faudra certaine- ment se contenter pour longtemps, pour ne pas dire toujours, des 140 km de ligne à grande vitesse en fonction depuis le 11 décembre 2011. Les “secondes priorités” énoncés par cette commission chargée par le gou- vernement de réfléchir aux grands investissements de demain signifient une réalisation entre 2030 et 2050. Les deux autres branches de la L.G.V. : Sud, qui consistait à créer une L.G.V. d’environ 160 km entre Dijon et Lyon

mières priorités. La com- mission observe au-delà que les branches Ouest et Sud de la L.G.V. Rhin- Rhône soulèvent de fortes interrogations quant à leur pertinence, notam- ment dans la perspective de la réalisation de P.O.C.L. (Paris-Orléans- Clermont-Lyon). Elle juge utile que ces deux projets fassent l’objet d’une redé- finition complète. En conséquence, la commis- sion classe indépendam-

Les belles promesses ne seront sans doute jamais tenues.

Une étude nommée “Axe Sud”.

en jonction avec la L.G.V. Rhin-Rhô- ne branche Est, et Ouest, qui consis- tait à créer une liaison rapide entre Dijon en jonction avec le L.G.V. Rhin- Rhône branche Est et la L.G.V. Paris- Lyon, elles sont donc classées “priori- tés plus lointaines” , c’est-à-dire au-delà de 2050. Autant dire jamais. Que de temps perdu pour en arriver là ! Pour les défenseurs du rail qui se sont battus depuis des décennies pour faire avancer le dossier, la douche est plutôt fraîche. “On a tellement travaillé

Pour tenter de sauver ce qui peut enco- re être sauvé, la Région Franche-Com- té prépare une alternative à la branche Sud, une étude nommée “Axe Sud”, qui permettrait de mettre Besançon à 2 heures de Lyon par la ligne classique du Revermont (Mouchard-Lons-Bourg) après d’importants travaux de moder- nisation des voies. Aucune date n’est avancée par les élus régionaux. Les voyageurs peuvent encore ronger leur frein. J.-F.H.

sur ce dossier. C’est un beau gâchis” commente Jean-Claude Vuillemin, le nouveau président de la F.N.A.U.T. (fédération des associations d’usagers des transports). Un gâchis de temps, et d’argent. Rien qu’en frais d’études et en acquisitions foncières pour la deuxième tranche de travaux sur la branche Est, Réseau Ferré de France a déboursé 82 mil- lions d’euros ! Sans compter les 7,9 mil- lions dépensés pour les études préli- minaires de la branche Sud.

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