La Presse Pontissalienne 159 - Janvier 2013
LA PAGE DU FRONTALIER
La Presse Pontissalienne n° 159 - Janvier 2013
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SPORT
Motivation et respect
Des entraîneurs frontaliers au service du ski de fond romand Cyril Michaud-Fidey et Yves Lanquetin entraînent depuis une dizaine d’années la relève du ski romand. Une autre reconnaissance du savoir-faire nordique jurassien.
“L es jeunes viennent systé- matiquement nous saluer à la fin de chaque séance. Même quand ils sont très déçus de leur entraînement. C’est une affaire d’éducation” , apprécient les deux entraîneurs en reconnaissant qu’ils bénéficient d’un environnement de travail de qualité. Cyril Michaud- Fidey est originaire de Chaux-Neuve et Yves Lanquetin alias “Minus”, des Longevilles-Mont-d’Or. L’un comme l’autre ont suivi des parcours assez similaires. Ils se sont d’abord illustrés au niveau régional notamment sur des courses longues distances. Après l’étape sport-études au collège de Mouthe, ils ont poursuivi leur cursus au lycée Xavier Marmier puis sur les bancs de la fac de sport bisontine.Titu- laire d’une licence S.T.A.P.S. et bre- veté d’État en ski de fond et en cyclis- me, Cyril Michaud-Fidey a ensuite décroché un poste de formateur au centre national de ski nordique de Pré- manon où il a exercé pendant 6 ans. La concurrence est rude avec les cham- pions en reconversion pour décrocher des places de titulaires dans l’encadrement du ski nordique. “Je suis parti en Suisse en décembre 2002 car je n’avais pas d’autre alternative si je voulais continuer à travailler dans
cette filière” , résume celui qui est alors devenu l’unique entraîneur du Giron jurassien des clubs de ski. Cette struc- ture associative regroupe les clubs du canton de Neuchâtel. Minus pour sa part a poussé ses études jusqu’à la maîtrise S.T.A.P.S. Diplô- me d’entraîneur de ski de fond en poche, il commence par exercer à l’Olympic Mont d’Or avant d’intégrer le staff d’encadrement du centre de formation aux métiers de la moyen- ne montagne à Pontarlier. Le métier lui plaît, le public guère motivé à son goût un peu moins. C’est donc sans
entraîneur de ski nordique en Suisse romande connaît logiquement un pic en saison hivernale avec un creux signi- ficatif en avril-mai. “Je travaille en moyenne quatre jours par semaine” , indique Cyril Michaud-Fidey, salarié à 70 % en Suisse et qui intervient enco- re en libéral sur France. Le ski nordique n’est guère plus déve- loppé de l’autre côté de la frontière. En dehors du surcroît de savoir-vivre, les jeunes helvètes semblent aussi plus motivés et réalistes face à leurs potentialités. Les deux entraîneurs fondeurs ont l’occasion de se retrou- ver assez régulièrement sur des stages organisés en commun par leurs employeurs respectifs. S’ils recon- naissent être mieux payés qu’en Fran- ce, ils encadrent en contrepartie des groupes beaucoup plus étoffés, comp- tant jusqu’à 35 athlètes. Chaque année, leur poste est remis en cause. Yves Lanquetin est même contraint à une obligation de résultat. L’un comme l’autre acceptent des règles du jeu qui prévoient même qu’ils devront partir au premier entraîneur nordique suis- se qui revendiquera leur place. Ils sont encore protégés par des conditions salariales somme toute modestes aux yeux d’un citoyen suisse. F.C.
grand regret qu’il quit- te en 2003 cette anten- ne du C.R.E.P.S. de Franche-Comté qui n’existe plus aujourd’hui pour un poste d’entraîneur à Ski Romand. “Il s’agit d’une association intercanto- nale. Elle fédère 11 clubs sur les cantons de Vaud, Genève et Fribourg” , explique Yves Lanque- tin qui à la différence de Cyril Michaud-Fidey tra- vaille avec deux autres collègues. L’emploi du temps d’un
Chaque année, leur
poste est remis en cause.
Cyril Michaud-Fidey et Yves Lanquetin entraînent depuis une dizaine d’années les jeunes espoirs romands du ski nordique.
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